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May 26, 2017 | Author: Leandro Fraga Costa | Category: N/A
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1 Mémoire de recherche 2 e cycle (Master) Année universitaire Prononciation du Portugais Brésilien ...

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Mémoire de recherche 2e cycle (Master) Année universitaire 2015-2016

Prononciation du Portugais Brésilien : un guide phonétique pour le chant lyrique Natasha de Vasconcellos Santos SALLES

Discipline principale : chant Professeur de la discipline principale : Nicholas Isherwood Nom du professeur référent : Alain Poirier Nom de l’accompagnant méthodologique : Jean-Jacques Bénaily Date de la soutenance : Avril 2016

Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Mémoire de : Natasha de Vasconcellos Santos Salles 2e cycle (Master), 2015-2016 Nom du professeur référent : Alain Poirier Nom de l’accompagnant méthodologique : Jean-Jacques Bénaily

Prononciation du Portugais Brésilien : un guide phonétique pour le chant lyrique Abstract La phonétique du Portugais Brésilien pour les chanteurs lyriques semble être un thème inexistant dans la littérature en langue française traitant de la musique brésilienne. Les performances de musique de chambre vocale incluant le répertoire brésilien dans des salles européennes restent rares (même dans le cas de Villa-Lobos, le compositeur brésilien le plus connu), alors que le Brésil compte nombre de compositeurs de qualité. La difficulté que certains phonèmes de cette belle langue peuvent présenter pour un chanteur non-brésilien ; le peu de diffusion que connaît la musique de chambre brésilienne en dehors de ses frontières ; et le sentiment de devoir contribuer à la recherche sur le sujet qui, petit à petit, prend de l‟ampleur au Brésil et ailleurs ; ont motivé le choix du thème de ce mémoire. Il est temps qu‟on découvre ce beau genre qu‟est la mélodie brésilienne.

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Mémoire de : Natasha de Vasconcellos Santos Salles 2e cycle (Master), 2015-2016 Nom du professeur référent : Alain Poirier Nom de l’accompagnant méthodologique : Jean-Jacques Bénaily

Pronunciation of the Brazilian Portuguese : a phonetic guide for lyric singing Abstract The Phonetics of the Brazilian Portuguese for lyric singers is a virtually non-existent subject in the french language litterature on brazilian music. It is also rare to see the performance of brazilian repertory in european concert halls (even Villa-Lobos, the most acclaimed brazilian composer), even though Brazil boasts a number of great composers. The difficulties that this beautiful language might present to a non-brazilian singer ; the scarcity of brazilian chamber music performances outside Brazil ; and the need to contribute to the research on the subject, which has attracted growing interest in Brazil and abroad ; led to the choice of the subject of this essay. It‟s about time we look into the beautiful genre that is the Brazilian Art Song.

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Remerciements À mes parents et à mon frère, les personnes les plus importantes dans ma vie. À ma famille, qui, bien qu‟éloignée, ne cesse de me soutenir à chaque instant. À Rafaël, pour son amour, son humour, son compagnonage et sa compréhension dans toutes les situations. À Françoise Pollet, qui a cru en mon talent, pour m‟avoir suggéré le thème de ce travail et pour me faire grandir en tant que chanteuse durant ma première année à Lyon. À Alain Poirier, pour avoir cru en mon travail, pour m‟avoir sauvée en des moments difficiles et pour ses orientations précieuses. À Hélène Lucas et Nobuyoshi Shima, pour le travail aimable durant ces deux années de CNSMDL. À Nicholas Isherwood, pour son travail durant ma deuxième année à Lyon et pour son soutien de mes aspirations artistiques. À toute l‟équipe de la Médiathèque du CNSMDL pour leur appui et leur aide, spécialement Valérie de Wispelaere, pour les ateliers et les échanges entre institutions ; à Maria Ferreira, pour sa sollicitude et son amitié ; à Lætitia Gascuel, pour sa rapidité à faciliter les prêts entre bibliothèques, m‟acheminant de nombreux ouvrages en portugais. Sans tout cela, mes recherches n‟auraient pas abouties ; À toute l‟équipe d‟accueil du CNSMDL, toujours si sympathique.

À Marília Álvares, Raphael Freitas, Marcos Krieger, Sebastiana Freschi, Janette Dornellas, Jorge Antunes, Sylvie Leroy et Isabelle Germain pour leurs envois et leurs prêts précieux de livres, vidéos, articles, dissertations, thèses et de partitions. À Sylvio Soares et à l‟Académie Brésilienne de Musique pour leurs partitions et revues généreusement cèdées.

À Jean-Paul Giusti pour la gentillesse et son implication dans la traduction des textes.

« Muito obrigada ». À tous.

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Sommaire Abstract..............................................................................................

p. 02

Abstract..............................................................................................

p. 03

Remerciements..................................................................................

p. 05

Introduction........................................................................................

p. 08

I. Bref historique de la musique brésilienne en portugais.................

p. 11

II. Le Portugais Brésilien...................................................................

p. 13

III. Guide phonétique pour la prononciation du Portugais Brésilien

p. 24

Conclusion.........................................................................................

p. 67

Bibliographie.....................................................................................

p. 68

Annexes.............................................................................................

p. 77

Table des illustrations........................................................................

p. 97

Table des matières.............................................................................

p. 98

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Introduction On ne peut sciemment aborder la question de la prononciation du Portugais Brésilien dans le chant lyrique sans mentionner deux événements capitaux ayant eu lieu au pays: tout d‟abord le Ier Congrès pour la Langue Chantée, realisé en 1937 à São Paulo, puis ensuite le Ier Congrès Brésilien de Langue Parlée au Théâtre, organisé en 1956 à Salvador de Bahia. Depuis, la prononciation de la langue parlée et chantée n‟a plus fait l‟objet d‟études systématiques durant plusieurs décennies et est restée cantonnée à l‟appréciation, aux réflexions et à un traitement individuel de la part des artistes (Medeiros, 2003-2004, p. 47), qui s‟évertuaient à chanter le répertoire de la musique de chambre brésilienne à partir de leur accent d‟origine. Finalement, ce n‟est qu‟en 2007, à l‟issue des recherches du Groupe de Travail « O Português Brasileiro Cantado »1 (XVIIe Congrès de la ANPPOM2, à São Paulo, en 2007), que fut publié le dernier document établissant la prononciation brésilienne stardard pour le chant : PB Cantado : Normas para a pronúncia do português brasileiro no canto erudito3 (Kayama et al., 2007), dorénavant les Normes de 2007. Quelques années auparavant, il avait déjà été question de trouver un modèle pour la prononciation du portugais du Brésil qui faisait déjà l‟objet d‟une grande diffusion dans les moyens électroniques de communication de masse. (Kayama, 2003-2004 et Pagliuchi, 2008). À la recherche de matériaux postérieurs à la publication des dernières Normes, écrits dans d‟autres langues, autre que le portugais, et susceptibles de donner des orientations pour la bonne pronciation du portugais brésilien chanté pour des chanteurs non-brésiliens, nous n‟avons trouvé que peu de sources facilement accessibles en anglais4 et à vrai dire nous n‟avons trouvé aucun texte en français traitant ce sujet. Si la phonétique du portugais brésilien pour les chanteurs lyriques reste un thème quasiment inédit et inexistant dans la littérature relative à la musique brésilienne en langue française, nous ne pouvons pas en dire autant de la musique classique brésilienne et des partitions de compositeurs brésiliens, encore que le sujet le plus 1

Le Portugais Brésilien Chanté. « Associação Nacional de Pesquisa e Pós-Graduação em Música » : L‟Association Nationale de Recherche et de troisième cycle en musique. 3 « PB Chanté : Normes pour la prononciation du portugais brésilien dans le chant lyrique. 4 Notamment Brandão, 1999 ; Barbosa & Albano, 2004 ; Krieger, 2004 ; Jardim, 2006 ; Krieger, 2008 ; et enfin Álvares, 2008. 2

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glossé soit Villa-Lobos, le plus célèbre des compositeurs brésiliens. Ses partitions, tout du moins en France, ne sont pas difficiles à trouver car Villa-Lobos a passé une période de sa vie à Paris et un grand nombre d‟éditions de ses partitions sont la propriété de la maison Max Eschig-Paris. Toutefois, il est rare d‟avoir vent de concerts dans des salles européennes de musique de chambre vocale incluant son répertoire et encore moins celui d‟autres compositeurs brésiliens. N‟étant pas européenne, la musique de chambre vocale brésilienne n‟entre pas dans le répertoire « standard » des mélodies interprétées par les chanteurs en dehors du Brésil. Néanmoins, il y a deux grandes exceptions toutes les deux composées par Villa-Lobos : Bachianas Brasileiras nº 5 (cycle constitué de deux mélodies, bien qu‟en générale, seule la première, « Ária : Cantilena » soit performée) et la dernière mélodie du cycle Quatro Canções da Floresta do Amazonas, « Melodia Sentimental ». Quoi qu‟il en soit, il est indéniable que la musique classique brésilienne, dans son entièreté, est bien moins performée que le Lied allemand ou encore la mélodie française. Aujoud‟hui encore, parler de tradition d‟Opéra brésilien reste controversé. Le plus grand compositeur brésilien d‟opéra, Carlos Gomes (1836-1896), antérieur au mouvement nationaliste qu‟a connu la musique brésilienne à partir des années 1920, suivait la tradition romantique italienne. Comme l‟affirma Azevedo : La précarité de la production n‟autorise guère à faire référence de façon globale à un Opéra brésilien. Des opéras brésiliens, certes, nous en avons eu par dizaines. Un Opéra brésilien, toutefois, marqué par certains attributs communs ou une continuité d‟un long effort visant aux mêmes objectifs, pour l‟instant n‟existe pas5 (1950, p. 54).

Après observation des programmes des théâtres et salles de concert au Brésil, soixante ans plus tard, force est de constater que la situation reste la même.

5

« A precariedade da produção desautoriza qualquer referência global à ópera brasileira. Óperas brasileiras tivemo-las às dezenas; ópera brasileira, entretanto, assinalada por certos atributos comuns ou pela continuidade de um longo esforço orientado pelos mesmos objetivos, por enquanto ainda não existe » .

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L‟absence de sources en français pour la prononciation du portugais brésilien pour le chant lyrique ; la difficulté que certains phonèmes de cette langue peuvent présenter pour un chanteur non-brésilien ; le peu de diffusion que connaît la musique de chambre brésilienne en dehors de ses frontières ; et le sentiment de devoir contribuer à la recherche sur le sujet qui, petit à petit, prend de l‟ampleur au Brésil et ailleurs ; m‟ont poussée à choisir le thème de ce mémoire. Au Brésil, le genre musical équivalent à celui de la mélodie française ou au Lied allemand est appelé « canção de câmara », à savoir littéralement, « chanson de chambre ». Néanmoins, nous n‟utiliserons pas le terme « chanson » comme traduction, car il représente en France l‟équivalent de la musique de variété. La première partie de ce mémoire présente un bref historique de l‟application de la langue portugaise dans le répertoire de chambre au Brésil. Dans la deuxième partie nous abordons les divers aspects du portugais brésilien : ce qui le distingue du Portugais Européen ; les études cherchant à trouver une prononciation brésilienne « standard » ; et une application de cette prononciation au chant lyrique. La troisième partie propose un guide pour la prononciation du Portugais Brésilien (pouvant être abrégé comme « PB » dans ce travail), utilisant l‟Alphabet Phonétique International (API). Pour expliquer les particularités de quelques sons propres à la langue, nous prendrons divers exemples du répertoire de la mélodie brésilienne, qui fut, contrairement à l‟opéra, abondamment explorée par les compositeurs brésiliens. Ici, nous trouverons des exemples musicaux de Carlos Gomes (1836-1896) à Ronaldo Miranda (1948-). En annexe, nous trouverons le tableau mis à jour de l‟API ; les transcriptions phonétiques complètes des Bachianas Brasileiras nº 5 et des Quatro Canções da Floresta do Amazonas, de Heitor Villa-Lobos (1887-1959) ; et les tableaux pour la prononciation des liaisons entre mots.

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I.

Bref historique de la musique brésilienne en portugais Jusqu‟à la moitié du

XIX

e

siècle, la musique classique brésilienne fut quasi

exclusivement religieuse. Son premier grand compositeur fut le Prêtre José Maurício Nunes Garcia (1767-1830), qui composa de nombreux œuvres en latin, sur un modèle classique à la façon de Haydn et de Mozart. Antônio Carlos Gomes (1836-1896) fut le plus important compositeur brésilien d‟opéras du

XIX

e

siècle et de toute l‟histoire de

l‟opéra dans la musique brésilienne. La partie la plus intéressante de son œuvre vocale, toutefois, fut écrite en italien, suivant une esthétique italienne. C‟est à la fin du

XIX

e

siècle que la musique brésilienne s‟éveille et trace son propre chemin, notamment grâce à Alberto Nepomuceno (1864-1920), qui devint, à l‟aube du

XX

e

siècle, le compositeur

le plus prestigieux et de plus grande influence au Brésil (Azevedo, 1950, p. 32). Son œuvre, toutefois, n‟avait pas encore trouvé cette parfaite intégration du compositeur dans l‟ambiance musicale de sa terre natale comme nous l‟observerons chez Villa-Lobos, car les compositeurs d‟alors cherchaient encore ardemment l‟Europe comme centre de formation musicale. Jusqu‟alors, seuls l‟italien et le français étaient considérés dignes d‟être chantés à un public d‟élite, au détriment de la langue vernaculaire. La langue maternelle n‟était considérée adéquate que pour la musique folklorique , avec « ses sons nasalisés défectueux » (Andrade, 1965, p. 133). Nepomuceno, qui lutta en faveur du chant en portugais, fut considéré alors comme le véritable créateur de la mélodie brésilienne, genre qui devint l‟un des plus représentatifs et des plus élaborés des genres musicaux du pays. La langue utilisée par nos musiciens n‟a pas toujours été le portugais. Parmi les grands compositeurs de la première moitié du XXe siècle, seul Camargo Guarnieri écrivit l‟ensemble de son œuvre en portugais, en langues amérindiennes ou en langue et en dialectes afro-brésiliens. D‟autres compositeurs importants de la musique brésilienne, tels Nepomuceno, Carlos Gomes, Villa-Lobos, Francisco Mignone et Lorenzo Fernandez, employèrent des textes allemands, italiens, français, espagnols, anglais et même suédois (comme dans la mélodie Drömd lycka, de Nepomuceno). Quant à l‟aspect poétique de la mélodie brésilienne, Mariz critiqua le choix des poèmes par les compositeurs eux-mêmes, en allégeant qu‟ils ne savaient pas choisir les

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textes adéquats, et qu‟ils reculaient face aux grands poèmes, surtout face à des poèmes célèbres, préférant « la médiocrité des bardes simplets » (1956, p. 33). Le mouvement moderniste joua dès lors un rôle capital, stimulant les compositeurs à mettre en musique des poèmes importants, issus du répertoire de ces poètes affiliés au courant réformateur et innovant, tels Mário de Andrade en personne, Manuel Bandeira, ou encore Ronald de Carvalho et Ribeiro Couto. Mário de Andrade (1893-1945), l‟un des pères, si ce n‟est le penseur et le cerveau du mouvement moderniste des années 20, critiqua la manière avec laquelle les compositeurs brésiliens traitaient la prosodie dans leurs partitions, dans son document Os compositores e a língua nacional6. Il souhaitait ardemment qu‟ils se penchassent un peu plus dans l‟étude de la phonétique et de la métrique poétique. Andrade affirmait : [...] c‟est justement à l‟intérieur des formes les plus traditionnelles populaires que la rythmique de la mélodie nationale a acquis un calme nouveau, un équilibre, une conséquence, une constance dans la perfection qu‟elle n‟avait jamais eu auparavant. [...] Les textes brésiliens dans une phonétique brésilienne gagnèrent enfin un équilibre au sein même de la rythmique brésilienne. Les chansons devinrent plus parfaites au niveau du rythme, [...] beaucoup plus riches de mouvements variés, plus subtiles en timbre et en accents, propices au mouvement phonétique du langage7 (1965, pp. 113-114).

Depuis la publication de cet ouvrage en 1938, on observe une avancée dans le traitement phonétique des chansons et musiques composées. On peut noter, en guise d‟exemple, chez Camargo Guarnieri, qui composa de nombreuses chansons sur des textes de ce même auteur, « une attention portée aux problèmes phonétiques où l‟on perçoit le doigt sévère de Mário de Andrade » (Pimentel, 2012, p. 42).

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Les compositeurs et la langue nationale. « É dentro justamente das fórmulas mais tradicionalmente populares que a rítmica da canção erudita nacional adquiriu uma calma nova, um equilíbrio, uma conseqüência, uma constância de perfeição, que jamais tivera. [...] Os textos brasileiros em fonética brasileira ganharam enfim equilíbrio dentro da rítmica brasileira. As canções se tornaram mais numerosamente perfeitas como ritmo frásico, [...] muito mais ricas de movimentos variados, mais sutis de timbres e acentos, mais abundantes de mudanças suaves, propícias ao movimento fonético da linguagem ». 7

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II.

Le Portugais Brésilien

A.

Le Portugais Brésilien versus le Portugais Européen

La Revue brésilienne Superinteressante a fait paraître un dossier consacré à la langue portugaise8 parlée au Brésil. De nombreux linguistes provenant de diverses régions du pays ont fait l‟objet d‟une interview et tous ont affirmé unanimement que le portugais parlé sous les Tropiques diffère de celui pratiqué en Europe, bien que le portugais soit la seule langue officielle des brésiliens. Le linguiste hindou Kanavillil Rajagopalan qui travaille depuis des années dans le pays, affirme qu‟il existe plus de différences entre « le portugais » et « le portugais du Brésil » qu‟entre l‟Hindi (parlé en Inde) et l‟Urdu (parlé au Pakistan) qui, toutefois, sont reconnues politiquement comme des langues distinctes (Bagno, 2001, p. 167). Lorsque nous affirmons que le portugais est l‟une des langues les plus parlées au monde (le portugais a près de 210 millions de locuteurs) en réalité, nous faisons allusion au portugais du Brésil, langue maternelle de plus de 200 millions d’individus. De nos jours, il existe des milliers de termes brésiliens totalement méconnus au Portugal et dans le reste des pays lusophones. Au cours des quatre premiers siècles de l‟histoire du Brésil, la langue portugaise a subi des modifications tant en terme de prononciation qu‟en termes sémantiques et morphologiques, enfin en terme de lexique. Ces transformations sont le fruit des multiples substrats9 des langues indigènes pratiquées par les différents peuples indiens (notamment les Tupi-Guaranis) et de ceux des langues et dialectes africains parlés par les esclaves. Dès la moitié du XIXe siècle, les vagues successives d‟immigrants italiens, allemands, slaves et arabes, ainsi que des milliers

d‟individus

issus

d‟autres

diasporas,

feront

le

reste,

transformant

substantiellement le portugais du Brésil et du même coup le différenciant d‟autant plus d‟avec le portugais parlé dans l‟ancienne métropole.

8

« Les grammaires portugaises et brésiliennes, à la suite d‟une kyrielle d‟accords orthographiques bilatéraux, ont entériné les termes de norme brésilienne et de norme portugaise. En ce sens, parler des verbes brésiliens comme l‟affiche Le Bescherelle des verbes portugais et brésiliens est incorrect ». GIUSTI, Jean-Paul. Communication personelle, janvier 2016. 9 Selon larousse.fr, le substrat en linguistique est la « première langue connue ayant existé dans un espace géographique déterminé, repérable par les traces qu'elle a laissées dans la langue parlée actuellement dans cet espace ; l'ensemble de ces traces ».

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Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, le débat autour de l‟existence ou non d‟une « langue brésilienne » fit couler beaucoup d‟encre. Dans le champ littéraire, par exemple, les prises de positions pour la défense d‟une langue sui generis, vernaculaire, d‟un écrivain tel que Mário de Andrade, sont restées célèbres. Cet immense poète, critique d‟art et musicologue brésilien, fut notamment l‟un des chefs de file de la « Semaine d‟Art Moderne » de 1922 à São Paulo, événement qui marque de façon officielle le Modernisme au Brésil « en s‟appuyant sur des valeurs nationalistes, mettant en valeur la brésilianité de la création artistique ». (Pimentel, 2012, p. 39). Lors de la Semaine d'Art Moderne, intellectuels et artistes ont lancé un manifeste appelant à la rupture avec les modèles traditionnels portugais et européens, appellant aussi de leur vœux l'adoption de modes d'expression brésiliens. Le terme Portugais du Brésil a commencé à être utilisé à partir de là pour définir l'unicité de la langue parlée au Brésil, cette norme étant considérée aussi efficace et légitime que les deux normes anglaises, à l‟instard de l‟anglais britannique d‟une part et de la norme américaine pour l‟anglais pratiqué au États-Unis (Brandão, 1999, p. 39). A propos de la distinction entre le portugais brésilien et le portugais européen, Marcos Bagno constate : Il n‟est pas nécessaire d‟adopter un autre nom pour notre langue, comme on l‟a déjà proposé par le passé en parlant d‟une « langue brésilienne ». Le terme de portugais du Brésil rend déjà compte des différences existantes [...]. Dire que la langue parlée au Brésil n‟est que du « portugais » entraîne un oubli de taille et peut être nuisible : on oublie que cette langue renferme des choses qui nous sont inhérentes, qui nous caractérisent, que cette langue fait partie intégrante de notre identité nationale ; identité qui s‟est bâtie au prix d‟âpres combats, ayant fait couler le sang de centaines de nations indigènes, conduisant au massacre physique et spirituel de millions de noirs africains, réduits en esclavage ; c‟est aussi passer sous silence toutes les luttes menées par le peuple brésilien et qu‟il continue de mener pour se constituer en tant que nation. D‟autre part, dire que notre langue est simplement le « brésilien » induit un certain nombre d‟autres oublis, [...] : le déni de nôtre passé colonial, qui ne peut être effacé car il s‟agit d‟histoire et l‟histoire n‟est pas le passé: c‟est du présent, prégnant et insistant.

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Nous sommes un pays né d‟un processus colonial, avec tout ce que cela implique10 (2001, p. 176). Dans l‟un de ses essais, Ensaios de Antropologia Brasiliana, le chercheur Roquette Pinto affirme : « il y a, au moins, une différence de taille entre les deux langues parlées officiellement au Portugal et au Brésil: la prononciation. Voilà une donnée que personne ne conteste »11 (cité par Andrade, 1965, p. 121). Bagno affirme : « Au niveau le plus élémentaire de la langue, celui de la phonétique, il existe des sons et des combinaisons de sons que les brésiliens ignorent complétement et vice-versa »12 (2001, p. 168). Un exemple important est le /e/ muet, [ə] (schwa), présent en français et en portugais européen (PE) ; cependant il est inexistant dans le portugais brésilien. Notre propos n‟étant pas d‟établir des comparaisons détaillées entre les deux prononciations du portugais (fort distinctes, par ailleurs), nous aimerions attirer l‟attention des chanteurs sur la nécessité d‟être méticuleux chaque fois qu‟ils consultent des sources ou documents sonores dans l‟une ou dans l‟autre norme. Le chanteur désireux de chanter dans la norme brésilienne devra être sûr que les sources à partir desquelles il travaille comportent bien la prononciation adéquate. Jusqu‟à la date de la rédaction de ce mémoire, la fonction « écouter » du traducteur Google, par exemple, fournit une bonne prononciation du portugais du Brésil, mais ne permet pas toutefois de choisir entre les différentes prononciations existantes dans les différents pays lusophones13. C‟est pourquoi il faut faire appel au traducteur à partir du lien www.google.com.br. De façon générale, il faut prendre garde 10

« Não é preciso adotar outro nome para a nossa língua, como já foi proposto em tempos passados, quando se falou da „língua brasileira‟. O nome português brasileiro já dá conta de mostrar as diferenças. [...] Dizer que a língua falada no Brasil é somente “português” implica um esquecimento sério e perigoso : o esquecimento de que há muita coisa nesta língua que é caracteristicamente nossa, de que esta língua é parte integrante da nossa identidade nacional, construída a duras penas com o extermínio de centenas de nações indígenas, com um monstruoso massacre físico e espiritual de milhões de negros africanos trazidos pra cá como escravos, e com todas as lutas que o povo brasileiro enfrentou e continua enfrentando para se constituir como nação. Por outro lado, dizer que nossa língua é simplesmente o “brasileiro” significa também operar outros esquecimentos, [...] : o esquecimento do nosso passado colonial, que não pode ser apagado porque é história, e a história não é passado : é presente, premente, insistente. Somos um país nascido de um processo colonial, com tudo o que isso significa ». 11 « Há, pelo menos, uma diferença essencial entre os idiomas falados oficialmente em Portugal e no Brasil : a pronúncia. É fato evidente, que ninguém contesta ». 12 « No nível mais elementar da língua, o da fonética, existem sons e combinações de sons no português de Portugal que os brasileiros desconhecem completamente, e vice-versa ». 13 On entend par pays lusophones les pays d‟expression portugaise que sont le Portugal, le Brésil, puis le Cap Vert, l‟Angola, le Mozambique, une partie de la Guinée-Bissau, enfin Timor Oriental et quelques enclaves en Inde telles que Diu et Damião.

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aux sites issus d‟internet car les prononciations sont le produit d‟ordinateurs et peuvent donc escamoter ou modifier la syllabe tonique d‟un mot ; ou l‟ouverture d‟une voyelle : faisant en sorte qu‟un /o/ qui devrait être fermé, [o], finisse par être prononcé comme un /o/ ouvert : [ɔ] ; ou que l‟intonation de toute une phrase en souffre, faisant porter l‟accent tonique sur un mot monosyllabe atone, par exemple. Ces aspects seront abordés plus en détails par après. Certaines considérations méritent d‟être énoncées au sujet de la diction du PB. Les voici :  Du fait que le PB et le PE soient deux langues qui se sont beaucoup éloignées avec le temps, il incombe de vérifier que l‟on utilise bien un dictionnaire de PB pour traduire des chansons. De nombreux termes du PE ont acquis un sens différent du PB. Ex : Fato (PE) = un costume trois pièces. Fato (PB) = un fait, un événement. La différence est parfois telle que si nous retraduisons chacun de ces mots, cela donnerait : Un fait = um facto (PE). Un costume trois pièces = um terno (PB).  On peut dire la même chose par rapport aux transcriptions phonétiques suggérées par les dictionnaires. Si un dictionnaire de PE reste absolument contre-indiqué pour saisir la prononciation d‟un mot en PB standard, certains dictionnaires de PB le sont également, notamment l‟édition brésilienne du Larousse, qui présente une transcription phonétique « carioca »14.

14

La prononciation des habitants de Rio de Janeiro.

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B.

Introduction à la prononciation du Portugais Brésilien

Dans son ouvrage A Handbook of Diction for Singers, David Adams rappelle que le français est une langue peu phonétique, à savoir que la prononciation d‟un terme ne correspond pas toujours à son orthographe, en comparaison avec la prononciation de l‟italien ou de l‟allemand par exemple, qui répondent à des règles auxquelles peu d‟exceptions viennent s‟ajouter (2008, p. 145). C‟est le cas de la langue portugaise : son orthographe ne fournit pas la prononciation des phonèmes avec la même précision, surtout dans le cas du portugais brésilien, fortement influencé par les langues européennes, les langues et les dialectes africains, et enfin par les langues des peuples indiens autochtones, les langues natives brésiliennes. Les premières normes pour la prononciation du PB datent de 1938 et sont obsolètes car le PB parlé a beaucoup changé depuis. Bien que le portugais du Brésil ait subi d‟innombrables changements tout au long du

e

XX

siècle, comme toute langue

vivante, une deuxième publication des normes pour la prononciation du PB chanté ne s‟est faite qu‟en 2007. Tous ces facteurs : une langue non phonétique ; des normes dépassées et peu accessibles en vigueur pendant assez longtemps ; de nouvelles règles récemment publiées mais peu divulguées ; font que les chanteurs étrangers et les brésiliens, eux-mêmes, rencontrent des difficultés lorsqu‟ils prononcent un texte en PB ou lorsqu‟ils choisissent une prononciation spécifique pour une mélodie de chambre. Dans le cas d‟une mélodie régionale, on attend des interprètes de la région dans laquelle la musique a été composée qu‟ils chantent avec leur « accent », l‟accent habituel de ces régions. En revanche, cela reste difficile pour un chanteur d‟une autre région d‟imiter telle ou telle prononciation, sans paraître singer ou caricaturer (Herr, 2007, p. 37). D‟où l‟importance d‟un PB « standardisé ». En dépit de la reconnaissance de l‟existence et de la légitimité des régionalismes dans les différentes variantes de la prononciation du PB, dans un premier temps notre travail se propose de présenter un guide phonétique basé sur la prononciation standard stipulée, elle même, dans les Normes de 2007. Les symboles choisis pour notre manuel s‟aligneront sur ceux de l‟API.

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C.

Une prononciation standard dans d‟autres langues

Le développement d‟une prononciation standard pour les formes classiques de l‟énonciation pour le chant et pour le théâtre a été fixé depuis longtemps dans d‟autres pays, comme la prononciation du français standard fixée par la Comédie Française ; la prononciation de Hannover servant de modèle allemand pour le théâtre et pour le chant (Brandão, 1999, p. 58) ; et la prononciation toscane étant le modèle italien (Babini, 1997, p. 10). Au Royaume-Uni, l‟anglais standard actuel est connu sous l‟acception de Modern Received Pronunciation (LaBouff, 2008, p. 6). Forward & Howard (in : Kayama, 2003-2004, p. 13) definit le Standard American Speech (SAS) comme étant la prononciation de l‟anglais américain utilisé dans les comédies musicales de Broadway, pour le chant lyrique, par les journalistes et les présentateurs sur les chaînes nationales de radio et de télévision, ainsi que pour les acteurs lorsqu‟ils interprètent des rôles sans un accent régionale spécifique. La Modern Received Pronunciation est utilisée par les journalistes de la BBC (LaBouff, 2008, p. 6).

D.

La Rede Globo

Au Brésil, une prononciation standard est diffusée tous les jours sur les ondes nationales : la Rede Globo, (dorénavant TV Globo) principale émettrice de télévision du pays, domine largement le marché, diffusant dans près de 98% des communes du territoire (Silveira, p. 35, 2008). Afin de trouver des réponses aux questions concernant l‟implantation d‟une prononciation standard du PB, une recherche a été mené à São Paulo, sous l‟égide du professeur Regina Célia Pagliuchi da Silveira, professeur de portugais langue étrangère. Les participants, locuteurs natifs et étrangers, devaient écouter un certain nombre d‟enregistrements et indiquer quelle prononciation leur semblait la plus correcte : Une série d‟enregistrements eut lieu [...] prenant en compte des variantes géographiques et sociales, comme par exemple la prononciation des conteurs de

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« casos »15, celle des chanteurs sertanejos16 et celle d‟autres musiciens de chansons populaires brésiliennes, puis celle des présentateurs télé de journal (JT) local et national, des politiques, des publicitaires vantant un produit, enfin celle des professeurs universitaires et des participants à des tables rondes. [...] Après plusieurs sessions de travail, de façon globale, les locuteurs natifs, tout comme les locuteurs étrangers, ont considéré la prononciation des présentateurs de télévision de la TV Globo optimale17 (2008, p. 21).

Silveira continue :

Les résultats de notre recherche indiquent que la prononciation la plus marquante est celle de la TV Globo, puisqu‟à ce jour il s‟agit de la chaîne de communication de masse la plus écoutée et la plus appréciée. [...] diffusant une variante brésilienne, le « globês », considérée comme une prononciation standard, résultant d‟une articulation privilégiée de certaines composantes basiques du dialecte « paulista »18 tout en excluant du même coup d‟autres composantes basiques19 (2008, p. 28).

En 2003, persuadée de trouver dans les moyens de communication de masse une prononciation dite « standard », le professeur de chant Adriana Kayama a mené une enquête sur la neutralisation des régionalismes dans le journalisme télé. Elle a analysé la 15

Le mot caso est difficilement traduisible car le champ sémantique du terme est large : anecdote, historiette, conte, fable ancienne ou moderne, à caractère universel ou plus national. Quoi qu‟il en soit, il s‟agit surtout d‟oralité vivante. 16 Musique sertaneja : Nom générique se référant à la musique produite à partir des années 1920 par des compositeurs des villes et des campagnes, plus connue sous le titre de musique caipira, dont les paroles évoquent la beauté bucolique des paysages, tout comme le mode vie de l‟homme des campagnes ou de l‟intérieur des terres loin des grands centre urbains, par opposition avec l‟homme des villes (Cravo Albin, 2006, p. 510). 17 « Foi realizada uma série de gravações [...] com diferentes variedades/variações geográficas e sociais, compreendendo, por exemplo, a pronúncia de contadores de casos, cantores sertanejos e de outras músicas populares brasileiras, apresentadores de noticiários locais e nacionais, políticos, apresentadores de anúncios publicitários, professores universitários e participantes de mesas-redondas. [...] Após várias sessões, de forma geral, tanto os nativos quanto os estrangeiros atribuíram o grau ótimo à pronúncia dos apresentadores do Jornal Nacional da TV Globo ». 18 La prononciation des habitants de São Paulo. 19 « Os resultados de nossa pesquisa indicam que a pronúncia relevante é a da TV Globo, uma vez que, no momento, é o canal de comunicação de massa com maior alcance e o mais prestigiado, [...] divulgando uma variedade brasileira, o “globês”, caracterizado como uma pronúncia padrão que resulta do privilégio de certas bases articulatórias do dialeto paulista (de São Paulo) com o cancelamento de outras bases ».

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prononciation des deux principaux présentateurs du JT de la TV Globo, en tenant compte de la façon dont ils prononçaient les lettres /d/, /r/, /s/ et /t/, dont la prononciation varie énormément d‟une région à l‟autre (le résultat trouvé était des voyelles « suavisées » qui seraient choisies plus tard dans les Normes de 2007). L‟objectif de la recherche visait à « trouver des subsides pour de futurs travaux qui, éventuellement, pourraient être susceptibles d‟aider à la définition de règles pour la prononciation du portugais du Brésil dans le cas du chant lyrique »20 (Kayama, 20032004). Effectivement, l‟auteur a rejoint quelques années plus tard, le Groupe de Travail « O Português Brasileiro Cantado » à l‟occasion du

e

XVII

Congrès de la ANPPOM en

2007, qui élabora les Normes de 2007.

E.

Normes pour la prononciation du Portugais du Brésil.

Au Brésil, il y eut trois tentatives pour établir les normes pour la prononciation du chant lyrique. En 1937, à São Paulo, le Ier Congrès pour la Langue Chantée fut organisé par Mário de Andrade. En 1938, suite au Congrès, furent publiées les Normas para a Bôa Pronúncia da Língua Nacional no Canto Erudito.21 (Anais, 1938, cité par Mariz, 1956, p. 261). La prononciation « carioca » d‟alors fut considérée comme la plus « parfaite » du pays et fut donc naturellement proposée comme langue-standard (Ibid, p. 267). Dans son ouvrage Os compositores e a língua nacional, présenté en 1937 lors du dit Congrès, puis par la suite dans son livre intitulé Aspectos da Música Brasileira (1965), Mário de Andrade attira l‟attention des compositeurs brésiliens de l‟époque, sur leur manque de connaissance en phonétique. Cette contribution fut d‟une extrême importance pour les productions qui suivirent. La seconde tentative de définition des règles pour la prononciation du portugais brésilien se déroula lors du Ier Congrès Brésilien de Langue Parlée au Théâtre, réalisé à Salvador de Bahia, en 1956. Les Normes du Congrès de 1956 n‟adoptèrent aucune prononciation spécifique. Une tendance se dessina et s‟imposa de la part des membres du Congrès, celle de respecter les normes du Congrès de 1937. On suggéra, néanmoins, une langue-standard, un moyen terme entre la prononciation « carioca » et la 20

« Proporcionar subsídios para futuros trabalhos que, eventualmente, pudessem contribuir na definição de normas de pronúncia do Português brasileiro no canto erudito ». 21 Normes pour la Bonne Prononciation de La Langue Nationale pour le Chant lyrique.

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prononciation « paulista ». Le professeur Celso da Cunha, President du Congrès de 1956, émit la possibilité d‟adopter « un moyen terme, celui d‟une langue équidistante, somme de toutes les formes standards basiques régionales »22 (in Herr, 2007, p. 36). Il s‟agissait d‟une prononciation neutralisée, qui comme il l‟avait bel et bien pressenti, serait propagée naturellement par les médias, à savoir, la radio, la télévision et le cinéma. Les Normes de 1956 laissent en suspens certaines prononciations, laissant la possibilité de choisir entre l‟une et l‟autre. Toutefois, certains membres du Congrès penchaient fortement pour l‟adoption d‟une prononciation « paulista ». Dans les annales (Anais), publiées en 1958, on trouve les Normes fixées par le Congrès. Il est bon de mentionner que certains enregistrements de musique brésilienne de cette époque peuvent comporter une prononciation qui ne correspond pas à la prononciation actuelle. La célèbre soprano brésilienne Bidu Sayão (1902-1999) enregistra les Bachianas Brasileiras nº 5 sous la direction de Villa-Lobos en 1945. La prononciation

d‟alors

est

très

datée,

et

même

parfois

complètement

incompréhensible pour des oreilles actuelles et de façon générale ne sert pas de référence pour l‟étude de la diction du PB contemporain. Aujourd‟hui, les chanteurs brésiliens, soit en unissant leur accent régional d‟origine, soit en ayant soin d‟éliminer certains régionalismes, cherchent par-là une prononciation plus neutre, mais sans jamais se prévaloir d‟une tradition passée (Krieger, 2004, p. 479). Une troisième tentative d‟établir une prononciation type du PB eut lieu en février 2005. L„Association Brésilienne de Chant organisa la

IV

ème

Rencontre

Brésilienne de Chant à São Paulo dans le but de réviser les Normes du PB pour le chant. Cette fois-là, les besoins étaient bien différents de ceux des années 1937 et 1956. Contrairement au Congrès de 1937, où l‟on avait compté avec la participation importante de linguistes et de musicologues, lors de la Rencontre de 2005 il y eut une participation massive de chanteurs et de professeurs de chant. La priorité était l‟adoption de critères afin de rendre pratique et d‟accès facile l‟ensemble des Normes. La rencontre de 2005 s‟est donnée pour objectif de trouver cette langue standard, comme l‟avait suggéré Celso Cunha en 1956.

22

« Uma média de falar eqüidistante de todos os padrões básicos regionais ».

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Suite aux Rencontres de 2005, l‟article PB Cantado: Normas para a Pronúncia do Português Brasileiro no Canto Erudito (les Normes de 2007) a été publié dans la revue OPUS de la ANPPOM en 2007. On publia à cette même occasion une version en anglais dans le journal Journal of Singing, sous le titre Norms for Lyric Diction of Brazilian Portuguese (Herr et al., 2008). Les Normes de 2007 affirment que « avec la publication des Normes en 2007, se clôt la tâche initiale qui consistait à établir un modèle de prononciation véritablement brésilienne pour le chant lyrique/classique, sans emprunts étrangers ou régionalismes »23 (Kayama et al., 2007, p. 3). Elles continuent : On n‟a pas tenu compte des changements orthographiques prévus par la grande réforme de l‟orthographe du PB, réforme mise en place en partenariat avec l‟ensemble des autres pays lusophones. La réforme n‟est entrée en vigueur qu‟en 2009. Ce choix se justifie par le simple fait que, outres les controverses, ces changements ne devaient entrer en vigueur qu‟àprès la date de la publication des ces Normes et, sans doute, du fait que ces mêmes changements pouvaient entrainer des erreurs, des confusions, par rapport aux éditions des partitions brésiliennes alors disponibles pour le publique24 (Ibid, p. 9). Les Normes de 2007 font l‟objet de débats depuis leur publication. Certains des symboles choisis sont imprécis, voire incorrects (Álvares, 2008, p. 43). C‟est pourquoi nous n‟utiliserons pas tous les symboles proposés par les Normes de 2007, ce que nous justifierons au fur et à mesure, en nous basant sur des publications prééxistantes à ces normes-là car elles présentent des symboles plus précis ; puis d‟autres écrits postérieurs qui critiquent les Normes de 2007 et suggèrent des alternatives de transcription.

23

« Com a publicação de Normas em 2007, encerra-se a tarefa inicial de estabelecer um padrão de pronúncia reconhecidamente brasileira para o canto erudito, sem estrangeirismos ou regionalismos ». 24 « Foram desconsideradas as mudanças quanto à ortografia previstas pela iminente reforma ortográfica do PB, a ser implementada em conjunto com os demais países falantes do português. (A reforma entrou em vigor somente no ano de 2009) Este critério se justifica pelo simples fato de que, além de controversas, estas mudanças não entrariam em vigor até a data da publicação das Normas e, certamente, poderiam causar equívocos quanto à ortografia vigente nas edições de partituras brasileiras atualmente disponíveis ao público ».

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III.

Guide phonétique pour la prononciation du Portugais Brésilien (PB)

Symboles de l‟Alphabet Phonétique International (API)25 pour le Portugais Brésilien26 : Voyelles Orales [a] amor, casa, andar [ɐ]* casa, cama [ɛ] ela, fé [e] ele, eu [i] dia, ilha [ɪ]* ele, estar [ɔ] olhos, posso [o] olho, coração [u] lua, luz [ʊ]* olho, olhos Voyelles Nasales* [ɐ]̃ coração, andar, cama [ẽ] lento, ordem, tema [ĩ] sim, encontro [o]27 bom, nome [ũ] mundo, jejum Les Glissantes [j] pai, beijar [w] eu, deus [ j ̃ ]* mãe, bem [w̃]* coração, foram Consonnes Occlusives [b] bela [p] paz [d] domingo [t] também [g] gato [k] coisa

Consonnes Fricatives [s] céu, sol, assim, excelente, máximo [z] azul, asa, exame [f] filho [v] voar [ʃ] chuva, queixo [ʒ] gelo, janela [ɣ]* raio, errado Consonnes Affriquées [ʤ]* dia, pode [tʃ]* tia, pote Consonnes Vibrantes [ɾ]* caro, prato [r]* raio, errado, parto Consonnes Latérales [l] lua, calo [ʎ]* olho, galho Consonnes Nasales [m] mãe, amor [n] não, ano [ɲ] ganho, manhã Autres Symboles [:] voyelle longue [„] syllabe tonique [ ᵑ] coda nasale

Sons du Français inexistants dans le PB [ ɑ̃ ɛ̃ œ̃ y ø œ ə ɥ ]

25

Voir Annexe 1. Les symboles indiqués par « * » n‟existent pas dans le système phonétique français (Handbook of the IPA, 2001, pp. 78-79). 27 La transcription du /o/ nasal, en revanche, utilise le symbole du /o/ oral, comme nous l‟expliquerons par après. 26

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L‟espagnol28 et l‟italien29 sont des langues où l‟orthographe tend à correspondre à la prononciation. L‟orthographe du portugais, en revanche, n‟est pas aussi exacte, en particulier dans le cas du PB, car il a des influences européennes, africaines et amérindiennes (Krieger & Tober, 2008, p. 96). C‟est principalement le cas avec les voyelles post-toniques finales et avec nombre de consonnes, comme nous le verrons par après. Voici quelques exemples de mots à l‟orthographe identique en portugais, espagnol et italien :

diamante discreto

PB [ʤja„mɐ:̃ ᵑ.tʃɪ] [ʤis„kɾɛ.tʊ]

Espagnol [dja„mante] [dis kre to]31

Italien [dia„mante]30 [dis„kreto]

diamant discret

Pour atteindre un niveau raisonnable de prononciation du PB, il est nécessaire d‟en maîtriser les aspects suivants : 1. L‟accent lexical : la différenciation entre syllabe tonique et syllabe atone ; 2. Les sons nasaux, diphtongues incluses, qui n‟ont pas d‟équivalent Français ; 3. L‟articulation correcte des voyelles et glissantes dans les diphtongues et triphtongues ; 4. L‟articulation correcte des consonnes qui peuvent se prononcer de plusieurs façons (de façon non-orthographique)32 ; 5. Les liaisons entre les mots. A.

L‟accentuation

En portugais, tous les mots ont une seule syllabe plus forte, appelée syllabe tonique, qui peut être signalée par un accent écrit. Les autres syllabes sont appellées

28

Krieger & Tober, 2008, p. 96. Adams, 2008, p. 62. 30 Dans les source consultées sur la transcription phonétique de l‟italien, on n‟utilise pas le point pour séparer les syllabes. On utilise l‟apostrophe pour indiquer la syllabe tonique (Babini, 1997 ; Canepari, 1999). 31 Transcription : Wall et al., 1990, p. 234. 32 « Chant orthographique » est un terme avancé en premier par Mário de Andrade, définissant une prononciation lettre par lettre sans considération pour les règles de prononciation de la langue (Anais, 1938, cité par Mariz, 1956, p. 266). 29

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atones et peuvent être pré-toniques ou post-toniques. La classification des mots est faite selon la position de leur syllabe tonique : a) Mots oxytons – la dernière syllabe est tonique. [ka„fɛ] [a„mor] [so„fɾer]

café amor sofrer

café amour souffrir

b) Mots paroxytons33 – l‟avant-dernière syllabe est tonique. [„tu.dʊ] [pi„ɐ.̃ nʊ]

tudo piano

tout piano

c) Mots proparoxytons – l‟antépénultième syllabe est tonique. Tous les proparoxytons, sans exception, ont un accent écrit. ópera máximo

[„ɔ.pe.ɾɐ] [„ma.si.mʊ]

opéra maximum

La différenciation entre la syllabe tonique et les syllabes atones doit être claire à la prononciation car, pour certains mots, le sens peut totalement changer selon leurs caractéristiques prosodiques34. [„sa.bjɐ] [sa„bi.ɐ] [sa.bi„a]

sábia sabia sabiá

sage savait grive

À la différence du Français, l‟accent écrit, en portugais, désigne la syllabe tonique. Il ne peut donc y avoir qu‟un seul accent écrit par mot. Les symboles orthographiques seront désormais indiqués entre barres obliques (slash) / / et les symboles phonétiques, entre crochets [ ]. Les mots monosyllabes toniques (substantifs, verbes, adjectifs, quelques pronoms et adverbes) seront precedées de [„]. Ex. : « bom » [„bo:ᵑ] (bon). Les mots monosyllabes atones (conjonctions, articles, prépositions, quelques pronoms et adverbes) ne seront pas precedées de [„]. Ex. : « me » [mɪ] (me); « se » [sɪ] (se).

33

La plupart des mots portugais sont paroxytons, tout comme en italien (Babini, 1997, p. 81). Prosodie : branche de la linguistique et de la phonétique (...) en relation proche avec l‟accent, le rythme et l‟intonation (Silva, 2011, p. 183). 34

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Il y a deux accents écrits en PB : a) Accent aigu : á, é, í, ó, ú. Contrairement au français, quand /´/ est sur /e/, le son devient [ɛ]. pé café

[„pɛ] [ka„fɛ]

pied café

Quand /´/ est sur /o/, le son devient [ɔ]. pó próximo

[„pɔ] [„pɾɔ.si.mʊ]

poudre prochain

b) Accent circonflexe : â, ê, ô. /â/ est toujours nasal : [ɐ̃]. /ô/ est toujours nasal, sauf quand c‟est la dernière lettre du mot. [„o.ni.bʊs] [ĩᵑ„ko.mo.dʊ] [a„vo]

ônibus incômodo avô

bus inconfortable grand-père

Contrairement au français, quand /^/ est sur /e/, le son devient [e]. On le trouve souvent sur /e/ nasal [ẽ]. [frɐᵑ̃ „se:js] [si„ẽ:ᵑ.sjɐ]

francês ciência

français science

Autres signes écrits du PB : a) Accent grave : à. L‟accent grave n‟apparaît que sur /a/ et sa fonction est uniquement grammaticale. La prononciation ne change donc pas. Ex. : Vou à ópera às 20h. (Je vais à l‟opéra à 20h).

b) Tilde : ã, õ. Signe placé au-dessus d‟une lettre pour indiquer une prononciation nasale. En portugais, /~/ indique la syllabe tonique, s‟il n‟y a pas d‟accent écrit dans le mot.

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[mɐ:̃ j]̃ [a.vi„ɐ:̃ w̃] [a.vi„o:js̃ ] [ir„mɐ]̃ [„ɔr.gɐw ̃ ̃] [„ĩ.mɐ]̃

mãe avião aviões irmã órgão ímã

mère avion avions sœur orgue aimant

c) Diérèse ou tréma : ü Le tréma n‟apparaît que sur /u/, qui doit être prononcé comme une semivoyelle ou glissante [w] em /güe/, /güi/, /qüe/ e /qüi/. gue [ge] gui [gi] que [ke] qui [ki]

güe [gwe] güi [gwi] qüe [qwe] qüi [qwi]

Le tréma a été aboli de l‟ortographe dans le Nouvel Accord Orthographique Portugais35, modifiant la langue écrite mais gardant la prononciation. Toutefois, il doit figurer dans ce guide car il peut apparaître dans les partitions du répertoire brésilien qui sont, pour la plupart, antérieures à l‟Accord.

d) Cédille : ç La cédille n‟apparaît que sous /c/ et indique la prononciation [s], comme en français. En portugais, /ç/ n‟apparaît jamais en début de mot. e) Apostrophe : ’ Même utilisation qu‟en Français. copo d‟água

[„kɔ.pʊ „da.gwɐ]

verre d’eau

Dans les transcriptions de ce guide, les syllabes seront separées par [.] et les syllabes toniques seront precedées de [„] qui rempacera le point. Ex. : « tranqüilidade » [tɾɐ̃ᵑ.kwi.li„da.ʤɪ] (tranquilité). Ici, on voit que le mot contient cinq syllabes et que la syllabe tonique est « -da- ». 35

Le « Novo Acordo Ortográfico da Língua Portuguesa » fut signé en 1990 par sept pays lusophones : Angola, Brésil, Cap Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Portugal et São Tomé-et-Príncipe. Il n‟est entré en vigueur qu‟en 2009, restant optionnel jusqu‟au 31 décembre 2012, devenant obligatoire à partir du 1er janvier 2013 (Ministério da Educação do Brasil, 2008).

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Pour les diphtongues descendantes36 toniques, la voyelle est suivie d‟un signe qui prolonge sa durée par rapport à la glissante [:]. En syllabe atone, ce signe n‟existe pas. Ex. : « deixei » [dej„ʃe:j] (j‟ai laissé). Pour les diphtongues ascendantes37, qu‟elles soient toniques ou atones, il n‟y a pas de signe de prolongement de voyelle. Ex. : « quadro » [„kwa.dɾʊ] (tableau); « quadrado » [kwa„dɾa.dʊ] (carré). Sur le symbole de [:], Adams affirme : Pour le chant, le prolongement d‟une voyelle est largement déterminé par la musique. Néanmoins, la compréhension de la durée relative des sons dans la diction parlée est cruciale pour pratiquement tous les genres de chant (p. xiv)38. C‟est pourquoi ce signe peut, éventuellement, être absent dans une transcription de diphtongue tonique, dans le cas où elle est écrite sur une note rapide, de passage ou sur un temps faible. On peut dire le même du symbole [„] pour les mêmes raisons. B.

Introduction aux Voyelles

Dans le système de voyelles du PB, il existe des voyelles orales [a ɐ e ɛ i ɪ o ɔ u ʊ], des voyelles nasales [ɐ̃ ẽ ĩ o ũ] et des glissantes [j ̃ w̃]. En Portugais Européen il y a une tendence à réduire39 ou éliminer les voyelles atones. En PB les voyelles atones sont plus longues et, si elles peuvent être réduites, elles ne sont jamais eliminées donnant à la langue un caractère plus mélodieux (Álvares, 2008, p. 28). Dans la phonétique du PB standard, les voyelles réduites40 [ɐ], [ɪ] et [ʊ] sont fondamentales. Elles représentent quelques voyelles post-toniques médianes et toutes les voyelles orales post-tonique finales, ce qui fait que la prononciation de /e/ et /o/ post-toniques finaux ne soit pas orthographique, comme en espagnol et italien. 36

La diphtongue ascendante est une voyelle suivie d‟une glissante. La diphtongue descendante est une voyelle précédée par une glissante. 38 « For the purpose of singing, length of vowel sound is largely determined by musical setting. Nevertheless, an understanding of relative duration of sounds as they occur in speech is crucial to virtually all kinds of singing ». 39 Dans le système phonologique du PE, il existe la voyelle muette [ə] connue comme « schwa » (Handbook of the IPA, 2001, p. 167), présente dans le système phonétique français. En PB, cette voyelle n‟existe pas, ce qui rend la prononciation du [ə] français difficile aux brésiliens. 40 La voyelle réduite est plus courte et d‟intensité moindre (Silva, 2011, p. 221). 37

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Les voyelles toniques suivies de syllabe commencée par /m/, /n/ ou /nh/ deviennent toujours nasales. Ex. : « amo » [„ɐ̃.mʊ] (j‟aime), dérivé de « amar » [a„mar] (aimer).

1.

Voyelles orales

A : /a/, /á/, /à/: [a] en toute position, sauf en position post-tonique finale. amor casa amará sílaba

[a„mor] [„ka.zɐ] [a.ma„ɾa] [„si.la.bɐ]

amour maison aimera syllabe

/a/ : [ɐ] en syllabe post-tonique finale. C‟est une version légèrement moins ouverte et plus relaxée de [a]. Elle ne doit pas être confondue avec le schwa [ə]. [a„gɔ.ɾɐ] [„lu:ɐ]

agora lua

maintenant lune

Si une syllabe post-tonique finale tombe sur une note aigue comme dans l‟exemple suivant, il faut articuler la voyelle finale le plus verticalement possible.

Figure 1 : Carlos Gomes (1836-1896) : Quem Sabe? (mesures 16-18)

E : Il n‟y a pas de règle pour la prononciation de la voyelle orale /e/ (si on la prononce [e] ou [ɛ] ) quand elle apparaît en syllabe tonique sans accent. La prononciation de ces voyelles doit être apprise au cas par cas.

/e/, /ê/ : [e] en syllabe initiale ou médiane, atone ou tonique ; en syllabe tonique finale. Il est bon de rappeler que, contrairement au français, la prononciation de /ê/ est toujours fermée [e].

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delírio medo êxtase morrerá você hipótese

[de„li.rjʊ] [„me.dʊ] [„es.ta.zɪ] [mo.ɣe„ɾa] [vo„se] [i„pɔ.te.zɪ]

délire peur extase mourra tu, toi hypothèse

« Por que » et « porque » ne sont différents que dans l‟orthographe. por que porque

[pʊr„ke] [pʊr„ke]

pourquoi parce que

Dans les mots commençants par /es-/ ou /ex-/, /e/ pré-tonique peut être prononcé [ɪ]. estado extinto

[ɪs„ta.dʊ] [ɪs„tʃĩ:ᵑ„tʊ]

état éteint

/e/, /é/ : [ɛ] est toujours tonique quelle que soit la position. Il est bon de rappeler que, contrairement au français, la prononciation de /é/ est toujours ouverte [ɛ]. era café promessa

[„ɛ.ɾɐ] [ka„fɛ] [pɾo„mɛ.sɐ]

était café promesse

Il est important de différencier les voyelles [e] et [ɛ]. Ex. :

Figure 2 : Villa-Lobos (1887-1959) : Nhapopé (mesures 17-22)

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/e/ : [ɪ]41 en syllabe post-tonique finale. C‟est une version légèrement moins fermée et plus relaxée de [i] (Pullum & Ladusaw, 1996, p. 87). [„tar.ʤɪ] [„fo.mɪ]

tarde fome

après-midi ; tard faim

La bonne prononciation du /e/ post-tonique final [ɪ] est importante pour qu‟elle ne change pas le sens de la phrase. Ex. : se eu [sɪ „ew] ou [sje:w] si je

versus

seu [sew] son ; votre

Figure 3 : Cláudio Santoro (1919-1989) : Cantiga do ausente (mesures 4-6 et 28-29)

Dans les monosyllabes atones comme « e », « de », « me », « te », « se », « lhe » et « lhes » le /e/ atone doit être prononcé [ɪ] : [ɪ, ʤɪ, mɪ, tʃɪ, sɪ, ʎɪ, ʎɪs]. Lorsque « que » n‟est pas précédé par « por » et n‟a pas de /^/, il est prononcé [kɪ].

Figure 4 : Cláudio Santoro (1919-1989) : Amor em lágrimas (mesures 13-15 et 18-19)

/e/ : [j] glissante en diphtongues ascendantes. rósea etéreo

41

[„ɣɔ.zjɐ] [e„tɛ.ɾjʊ]

rosée éthéré

Prononciation non-orthographique typique du PB et obligatoire.

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Si /es/ ou /ex/42 se trouve en syllabe pré-tonique initiale, il peut aussi être prononcé [ɪs] avant une consonne sourde et [ɪz] avant une consonne voisée. desgaste espaço explicar

[ʤɪz„gas.tʃɪ] ou [dez„gas.tʃɪ] [ɪs„pa.sʊ] ou [es„pa.sʊ] [ɪs.pli„kar] ou [es.pli„kar]

usure espace expliquer

Ci-dessous, un exemple de /e/ prononcé [j]43 dans « rósea » et un exemple où la prononciation du /es/ pré-tonique [ɪs] est conseillée : [ɪs„pa.sʊ] pour « espaço ».

Figure 5 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Ária : Cantilena » (mesures 35-37)

I : /i/, /í/ : [i] en syllabe initiale ou médiane, atone ou tonique ; en syllabe tonique finale. igual espírito aqui

[i„gwa:w] [ɪs„pi.ɾi.tʊ] [a„ki]

égal esprit ici

/i/ : [ɪ] en syllabe post-tonique médiane et finale atone. mártir próximo

[„mar.tʃɪr] [„pɾɔ.sɪ.mʊ]

martyr prochain

/i/ : [j] glissante en diphtongues ascendantes ou descendantes. beijo paixão pai ária

[„be:j.ʒʊ] [paj„ʃɐ:̃ w̃] [„pa:j] [„a.rjɐ]

un baiser passion père air

O : /o/, /ô/: [o] en syllabe initiale ou médiane, atone ou tonique ; en syllabe tonique finale. Il est bon de rappeler que /ô/ avant une consonne orale est toujours prononcé [o]. olho acordar honesto avô êxodo

42 43

[„o.ʎʊ] [a.kor„dar] [o„nɛs.tʊ] [a„vo] [„e.zo.dʊ]

œil réveiller honnête grand-père exode

Sauf en /exc/. Ne pas confondre avec /e/ et /x/ en syllabes différentes. Voir consonnes (/x/). C‟est une occurence rare en PB.

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Il n‟y a pas de règle pour la prononciation de la voyelle orale /o/ (si on la prononce [o] ou [ɔ]) quand elle apparaît en syllabe tonique sans accent. La prononciation de ces voyelles doit être apprise au cas par cas.

/o/, /ó/ : [ɔ] est toujours tonique quelle que soit la position. Il est bon de rappeler que /ó/ est toujours prononcé [ɔ]. [„ɔ.ʎʊs] [a„vɔ] [„kɔ.le.ɾɐ]

olhos avó cólera

yeux grand-mère colère

/o/ : [ʊ]44 en syllabe post-tonique finale. C‟est une version plus relaxée de [u]. (Pullum & Ladusaw, 1996, p. 185). espaço vento frio

[ɪs„pa.sʊ] [„vẽ:ᵑ.tʊ] [„fɾi.ʊ]

espace vent froid

La bonne prononciation du /o/ post-tonique final [ʊ] est importante pour qu‟elle ne change pas le sens de la phrase. Ex. : « como ovo » [„ko.mʊ „o.vʊ] je mange des œufs

versus

« comovo » [ko„mo.vʊ] j’émeus

O : [w] glissante en diphtongues descendantes. caos frio

[„ka:ws] [„fri:w]

chaos froid

O : peut être prononcé [ʊ] atone avant voyelle tonique en hiatus. João boato

[ʒʊ‘ɐ̃:w̃] [bʊ„a.tʊ]

Jean rumeur

Figure 6 (à gauche) : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « São João Da-ra-rão » (mesure 1) Figure 7 (à droite) : Villa-Lobos (1887-1959) : Quatro Canções da Floresta do Amazonas, « Cair da Tarde » (mesure 22)

44

Prononciation non-orthographique typique du PB et obligatoire.

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U : /u/, /ú/ : [u] en syllabe initiale ou médiane, atone ou tonique ; en syllabe tonique finale. túmulo saúde ajuda urubu

[„tu.mu.lʊ] [sa„u.ʤɪ] [a„ʒu.dɐ] [u.ɾu„bu]

tombe santé aide vautour

Le seul cas en PB où /u/ est nasal sans la présence d‟un /~/ ou d‟une consonne nasale est le mot « muito » [„mũ:j.̃ tʊ] (beaucoup). /u/, /ü/ : [w] glissante en diphtongues ascendantes ou descendantes. [„ma:w] [„a.gwɐ] [a.gwẽᵑ„tar] [ʃa„pɛ:w]

mau água agüentar chapéu

2.

mauvais eau supporter chapeau

Introduction aux voyelles nasales (VN)

La nasalité des voyelles est un sujet délicat du chant brésilien, non seulement parce que la langue en soi est plutôt nasale, mais aussi parce que les sons nasaux du PB sont « profondément distincts des sons nasaux français »45. (Andrade, 1965, p. 125). L‟API ne présente pas de symboles pour les voyelles nasales. Il présente un symbole diacritique de nasalisation [~] qui sert à modifier les symboles utilisés pour les voyelles orales. Sur les diacritiques, l‟API affirme : « Ce sont des symboles en forme de petites lettres ou d‟autres signes qui peuvent être ajoutés à une voyelle ou à une consonne pour modifier son sens en plusieurs façons »46 (Handbook of the IPA, 2001, p. 15). Sur la nasalité, l‟API continue : « c‟est l‟adition d‟une résonance des cavités nasales au son »47 (Ibid, p. 17), sans être plus spécifique. Cela peut porter à confusion, comme nous le verrons par après, surtout pour la voyelle /o/ nasalisée. À propos de la différence entre les VN brésiliennes et les VN françaises, Krieger & Tober déclarent :

45

« O nasal francês, tão profundamente distinto do nosso ». « Diacritics are small letter-shaped symbols or other marks which can be added to a vowel or a consonant symbol to modify or refine its meaning in various ways ». 47 « It is the addition of the resonances of the nasal cavities to a sound ». 46

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À la différence des voyelles nasales françaises, la position des voyelles portugaises nasalisées dans la bouche est [...] la même que celle des voyelles non nasalisées. En français, la prononciation des nasales implique un changement de position dans la bouche, en avançant les lèvres et en diminuant leur ouverture pour [õ] ; en produisant un son plus allongé en relâchant la mâchoire pour [ã] et [œ̃], ou élargissant le son en faisant un espace plus large à l‟intérieur de la bouche pour [ɛ]̃ . En Portugais Brésilien, la voyelle nasalisée garde la position d‟origine : la seule différence est l‟abaissement du voile du palais, faisant que la phonation pénètre la cavité nasale (2008, p. 101)48. Cagliari (1977, p. 22) fait mention d‟études réalisées par divers auteurs (Lacerda & Rossi, 1958 ; Head, 1964 et Mioni, 1973) qui montrent que la nasalisation des voyelles en PB est plus forte que celle du PE. Le PB n‟a pas seulement hérité des sons nasaux du PE, mais s‟est aussi enrichi de sons venant des langues amérindiennes des indigènes brésiliens et des langues des esclaves africains importés au Brésil durant la période coloniale (Andrade, 1965, pp. 133-135). En PB, « seules les voyelles de moindre et de moyenne ouverture sont nasalisées »49 (Hannuch, 2012, p. 22). En d‟autres mots, il n‟existe pas d‟équivalents nasaux pour [ɛ] et [ɔ] ; et [ɐ̃] est l‟équivalent nasal de [ɐ ]50. Dans l‟orthographe du PB, les voyelles peuvent être nasalisées dans les cas suivants: 1. La voyelle est marquée d‟un tilde /~/ ; 2. La voyelle, en position tonique, est suivie d‟une syllabe atone commençant par une consonne nasale : /m/, /n/ ou /nh/ ; 3. La voyelle, en position atone ou tonique, est suivie d‟une coda51 nasale : /m/ ou /n/ dans la même syllabe. 48

« Unlike the nasalization of French vowels, the placement in the mouth of Portuguese vowels when nasalized is exactly where they would be when not nasalized. In French the pronunciation of nasals involves a shift in mouth position, either by making a smaller and more acute focus with the lips in /õ/, by focusing and lengthening the tone by using the lips and dropping the jaw in /ã/ and /œ̃/, or by broadening the sound by making a wider space inside the mouth in /ɛ/̃ . In Brazilian Portuguese the nasalized vowel retains the original position: the only difference is the lowering of the soft palate, causing phonation to enter the nasal cavity ». 49 « Somente as vogais de pouca e média abertura são nasalizadas ». 50 La voyelle [ɐ] est une version légèrement plus fermée de [a]. 51 Partie post-vocalique de la syllabe ocupée par un son consonantique (Silva, 2011, p. 75).

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Dans la littérature traitant la phonétique du français, les voyelles suivies de /m/ ou /n/ dans la même syllabe sons prononcées comme une monophtongue52 nasale: [ɛ]̃ , [œ̃], [ɑ̃] et [õ] (ou [ɔ]̃ , selon l‟auteur). En PB, il en est de même pour le deuxième cas sus-cité, comme dans « ânimo » [„ɐ̃.ni.mʊ] (humeur) ou « tema » [„tẽ.mɐ] (thème). Toutefois, dans le troisième cas sus-cité, la consonne /m/ ou /n/ est considérée comme une coda nasale (Hannuch, 2012, p. 42) et doit être prononcé comme une glissante (Krieger & Tober, 2008, p. 100 ; Jardim, 2006, cité par Hannuch, 2012, p. 61). Le résultat est une dipthongue nasale. Les Normes de 1938 en parlaient de manière presque poétique : « c‟est une des délicates subtilités phonétiques de la langue qui donnent des difficultés aux étrangers, surtout les germaniques » 53 (Anais, 1938, cité par Mariz, 1956, p. 288). On doit faire attention à ne jamais prononcer le son orthographique des consonnes [m] et [n]. Ex. : « ausente » [aw„zẽ:j.̃ tʃɪ] et non pas [aw„zẽ:n.tʃɪ] (absent). [m] a une articulation bilabiale et [n] a une articulation dentale ou alvéolaire. Barbosa et Albano (2004, p. 229) proposent l‟utilisation du symbole [ _ⁿ] pour représenter la coda nasale. Toutefois, l‟API classifie ce symbole comme étant une désocclusion nasale54 occurant uniquement après les consonnes occlusives, et donc jamais après des voyelles. Le son de la coda nasale en PB est équivalent à celui de [ŋ] (Cagliari, 1977 ; Duarte, 1994 et 2003-2004 ; Rubim, 2003-2004 ; Hannuch, 2012), qui a une articulation vélaire (Handbook of the IPA, pp. 168-169). Hannuch propose l‟utilisation du symbole [ŋ] pour représenter la coda nasale pour toutes les VN : « La description de l‟articulation [de [ŋ]] correspond à la description physique de la position des cavités orales et nasales articulées par le mouvement du voile du palais »55 (2012, pp. 64, 74, 80, 88 et 96). Babini a choisi le symbole [ŋ] pour représenter la consonne nasale en italien, dans les cas où les dipthtongues nasales sont suivies de [k] ou [g]56. Ceci est similaire au 52

Selon larousse.fr, la monopthongue est une voyelle dont le timbre ne change pas au cours de son émission (par opposition aux diphtongues ou aux triphtongues). 53 « Esta é uma das delicadas sutilezas fonéticas da língua que estranhos, principalmente germânicos, sentem grande dificuldade de aprender ». 54 Nasal release (Handbook of the IPA, 2001, p. 169). 55 « Sua descrição articulatória vai ao encontro da descrição do acoplamento das cavidades oral/nasal articuladas pelo movimento do véu palatino ». 56 Comme dans « rang » [„raŋgo] (rang) et « dunque » [„duŋkwe] (donc) (1997, p. 43) .

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PB. Dans les sources trouvées traitant de la phonétique du PB, Cagliari, Duarte, Rubim et Hannuch suggèrent le symbole [ŋ] pour représenter la coda nasale. En Portugais Brésilien, la voyelle nasale représente la plupart de la durée d‟une diphtongue nasale, faisant que la coda nasale soit prononcée comme une glissante57. Finalement, après avoir comparé différentes sources, le symbole [ _ᵑ] suggéré par Jardim (cité par Hannuch, 2012, p. 61) semble plus précis. Il permet de différencier la coda nasale brésilienne du [ŋ] plus prononcé de l‟anglais et de l‟allemand, où il est considéré comme consonne réelle (Álvares, 2008, p. 46). Voici un exemple pour comparer les transcriptions des voyelles, consonnes ou codas nasales dans différentes langues pour le mot « chanter » :

Portugais Brésilien Français Espagnol Italien Anglais Allemand

cantar chanter cantar cantare (to) sing singen

[kɐ̃ᵑ„tar] [ʃɑ̃te] [kan„tar] [kan„tare] [sɪŋ] [zɪŋən]

En 1938, Murilo de Carvalho (in: Duarte, 1994, p. 89) pointe du doigt la prononciation des diphtongues nasales à la française (où le chanteur prononce VN + coda nasale comme une monophtongue) et à l‟italienne (où le chanteur prononce la VN de façon orale et séparée de la coda nasale, en lui donnant une valeur de consonne réelle). Il donne un exemple dans la mélodie Quem sabe?, de Carlos Gomes : Ex. : « Tão longe, de mim distante » (si loin de moi) Prononciation à la française : « [tõ „lõ.ʒɪ ʤɪ mĩ ʤis„tõ.tʃɪ] » ou « [tɑ̃ „lɑ̃.ʒɪ ʤɪ mĩ ʤis„tɑ̃.tʃɪ] ». Prononciation à l‟italienne : « [tan „lon.ʒɪ ʤɪ mĩ ʤis„tan.tʃɪ] ». Il suggérait que les sons nasaux soient prononcés « à mi-chemin entre les sons nasaux français et italiens » (Duarte, 2003-2004, p. 165)58. Prononciation brésilienne : « [tɐ̃:w̃ „lo:ᵑ.ʒɪ ʤɪ mĩ:ᵑ ʤis„tɐ̃:ᵑ.tʃɪ] ».

57 58

Il en est de même que pour les dipthongues orales. « A meio caminho entre os nasais franceses e italianos ».

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Figure 8 : Carlos Gomes (1836-1896) : Quem Sabe? (mesures 8-10)

Dans son étude sur la nasalité du PB chanté, Hannuch affirme que « dans les cas de voyelles nasales longues, on doit mettre en valeur la partie orale de la voyelle » (2012, pp. 63, 73, 80, 87, 95). Dans une voyelle ou une diphtongue nasale longue, il est donc conseillé de la chanter de façon orale et d‟en nasaliser la fin (p. 46). Ci-dessous, un exemple de voyelle nasale longue. Pour qu‟elle ne soit pas « chantée dans le nez » (ibid, p. 34), on chante le [ɪ] au début de la note et on le transforme en [ĩᵑ] dans sa portion finale.

Figure 9 : Waldemar Henrique (1905-1995) : Fiz da vida uma canção (mesures 37-45)

Hannuch mentionne Miller (ibid, p. 47) : En ce qui concerne l‟émission de voyelles nasales dans le registre aigu, le même principe utilisé pour les voyelles orales appelé « modification de voyelle » est appliqué aux voyelles nasales qui, selon Miller, consiste à légèrement modifier l‟articulation de la voyelle en l‟arrondissant dans le registre aigu (1996, p. 11)59.

59

« Quanto à emissão de vogais nasais em regiões agudas, o mesmo princípio utilizado para as vogais orais chamado de vowel modification se aplica às vogais nasais, o qual segundo Miller consiste em uma leve modificação na articulação da vogal em direção a um arredondamento da mesma no registro agudo ».

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Figure 10 : Waldemar Henrique (1905-1995) : Valsinha do Marajó (mesures 65-67)

Il y a encore de gros désaccords au sujet de la transcription des sons nasaux du PB parmi les auteurs de littérature traitant les prononciations parlée et chantée.

3.

Voyelles nasales

A : Le /a/ nasal est produit avec une ouverture moindre du /a/ atone [ɐ]. Il peut être comparé au son du /in/ du français standard60. Brandão affirme que c‟est la voyelle la plus difficile à prononcer par un non-brésilien61 (1999, p. 277) ; en particulier /am/ [ɐ̃w̃] et /ão/ [ɐ:̃ w̃] post-toniques finaux, comme le précise Pinheiro (2010, p. 54). /ã/ : [ɐ̃] en fin de mot et en diphtongue descendante. irmã órfã mãe não

[ir„mɐ̃] [„ɔr.fɐ̃] [„mɐ̃:j]̃ [„nɐ̃:w̃]

sœur orpheline mère non

/a/, /â/ : [ɐ̃] en syllabe tonique précédée d‟une syllabe commençant par /m/, /n/ ou /nh/. En PB, /â/ est toujours nasal. ânimo cama

[„ɐ̃.ni.mʊ] [„kɐ̃.mɐ]

humeur lit

/am/, /âm/, /an/ : en syllabe initiale ou médiane : atone [ɐ̃ᵑ] ou tonique [ɐ:̃ ᵑ]. andando samba

[ɐᵑ̃ „dɐ:̃ ᵑ.dʊ] [„sɐ̃:ᵑ.bɐ]

marchant samba

60

Cagliari (1977) utilisait le symbole [ɜ]̃ (voyelle mi-ouverte centrale non arrondie) pour représenter le /ã/ en PB, ce qui est très proche du [ɛ]̃ (voyelle mi-ouverte antérieure non arrondie) utilisé pour représenter le /in/ français. Effectivement, lorsque l‟auteure de ce mémoire aidait une collègue française chanteuse à prononcer le /ã/ brésilien, l‟analogie du /in/ français lui a permis de prononcer un /ã/ presque parfait. 61 Après avoir apris à prononcer les diphtongues nasales /am/ et /an/ [ɐᵑ̃ ] et [ɐ:̃ ᵑ]; les diphtongues nasales post-toniques finales /am/ et /ão/ [ɐ̃w̃] ; et la diphtongue tonique /ão/ [ɐ:̃ w̃], la chanteuse a montré quelques difficultés à différencier les sons : [ɐᵑ̃ ] et [ɐ̃w̃] et puis [ɐ:̃ ᵑ] et [ɐ:̃ w̃], prononçant quelques fois une diphtongue à la place de l‟autre.

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/am/ : [ɐ̃w̃] en syllabe post-tonique finale. cantam foram

[„kɐ.̃ tɐw ̃ ̃] [„fo.ɾɐw ̃ ̃]

chantent furent

/e/, /ê/ : [ẽ] en syllabe tonique précédée d‟une syllabe commençant par /m/, /n/ ou /nh/. tema cênico resenha

[„tẽ.mɐ] [„sẽ.ni.kʊ] [ɣe„zẽ.ɲɐ]

thème scénique revue

/em/, /êm/, /en/, /ên/ : En syllabe initiale ou médiane : atone [ẽj]̃ ou tonique [ẽ:j]̃ lorsque suivie d‟une consonne autre que /t/, /d/, /p/ et /s/ (Krieger & Tober, 2008, p. 100). Lorsque ces diphtongues sont suivies de /t/, /d/, /p/ ou /s/, ils doivent être prononcés [ẽᵑ] en syllabes atones et [ẽ:ᵑ] en syllabes toniques. transparente ênfase penso elementar

[tɾɐᵑ̃ s.pa„ɾẽ:j.̃ tʃɪ] [„ẽ:j.̃ fa.zɪ] [„pẽ:ᵑ.sʊ] [e.le.mẽᵑ„tar]

transparent emphase je pense élémentaire

Lorsque /em/ et /en/ sont les premières lettres en syllabe pré-tonique, ils peuvent aussi être prononcés [ĩᵑ] avant n‟importe quelle consonne. entender embaçado

[ĩᵑ.tẽᵑ„der] [ĩᵑ.ba„sa.dʊ]

comprendre flou

/em/, /en/ : [ẽj]̃ en syllabe finale, atone. dizem totem hífens

[„ʤi.zẽj]̃ [„tɔ.tẽj]̃ [„i.fẽjs̃ ]

ils disent totem traits d’union /-/

/e/ : [ j ̃ ] glissante dans les diphtongues /ãe/ et /õe/. mãe põe

[„mɐ̃:j]̃ [„po:j]̃

mère met

/i/ : [ĩ] en syllabe tonique suivie de /m/, /n/ ou /nh/. ouvimos sino vinho

[ow„vĩ.mʊs] [„sĩ.nʊ] [„vĩ.ɲʊ]

nous écoutons cloche vin

/im/, /ím/, /in/, /ín/: Syllabe atone [ĩᵑ] ou tonique [ĩ:ᵑ] en toute position. pintar ainda

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[pĩᵑ„tar] [a„ĩ:ᵑ.dɐ]

peindre encore

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O : En générale, dans la littérature traitant de la phonétique du PB, la transcription utilisé pour le /o/ nasal portugais est identique à celle du /o/ nasal français : [õ]. Ceci peut mener à confusion, car ces sons sont indéniablement distincts. Le [õ] portugais est plus ouvert que le [õ] français, bien qu‟il ne soit pas suffisamment ouvert pour équivaloir au /o/ oral ouvert [ɔ] portugais. Rubim propose d‟éviter la transcription [õ] pour ne pas prononcer le /o/ nasal brésilien à la française (2003-2004, p. 77). On ne peut pas considérer la transcription [ɔ̃] comme un symbole alternatif pour deux raisons : il apparaît aussi dans quelques manuels de phonétique du Français pour représenter le /o/ nasal ; et il n‟existe pas de voyelles nasales ouvertes dans le système phonétique brésilien (Cavaliere, 2005, p. 86). C‟est pourquoi nous optons pour l‟utilisation de la voyelle orale [o] pour représenter /o/ et /õ/ nasaux. Dans le deuxième et le troisième cas de nasalisation de voyelles (voir page 36), /m/, /n/ ou /nh/ nasalisera le /o/ dans la transcription.

/o/, /ô/ : [o] en syllabe tonique suivie de /m/, /n/ ou /nh/. cômico amazônica sonho

[„ko.mi.kʊ] [a.ma„zo.ni.kɐ] [„so.ɲʊ]

comique amazonienne rêve

/om/, /on/ : Syllabe atone [oᵑ] ou tonique [o:ᵑ] en toute position. sombra companheiro encontrar próton

[„so:ᵑ.bɾɐ] [koᵑ.pɐ„̃ ɲe:j.ɾʊ] [ĩ.koᵑ.tɾar] [„pɾɔ.tõᵑ]62

ombre compagnon trouver proton

/o/ : [w̃] glissante en diphtongue nasale descendante. mão

[„mɐ̃:w̃]

main

/õ/ : [o] en diphtongue descendante. limões

[li„mo:js̃ ]

citrons

/u/ : [ũ] en syllabe tonique suivie de /m/, /n/ ou /nh/. pluma aluno unha

[„plũ.mɐ] [a„lũ.nʊ] [„ũ.ɲɐ]

plume élève ongle

62

Nous avons choisi de maintenir [õ] dans les dipthtongues nasales post-toniques finales, car son ouverture est réduite et plus proche du /o/ nasal français.

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/um/, /un/ : Syllabe atone [ũᵑ] ou tonique [ũ:ᵑ] en toute position. fórum sucumbir mundo

[„fɔɾ.ũᵑ] [su.kũᵑ„bir] [„mũ:ᵑ.dʊ]

4.

un succomber monde

Diphtongue

Une diphtongue est, en langue portugaise, une séquence de deux segments vocaliques occurants dans la même syllabe : une voyelle et une glissante. Selon le timbre de la voyelle, les diphtongues sont orales ou nasales ; et selon la position des deux segments, les diphtongues sont ascendantes ou descendantes (Silva, 2011, p. 94). Une glissante est un segment qui présente certaines des caractéristiques articulatoires d‟une voyelle, mais qui ne peut pas occuper la position de noyau syllabique. Lorsqu‟elle précède une voyelle, elle forme une diphtongue ascendante (Ex. : « nacional » [na.sjo„na:w] national ; « régua » [„ɣɛ.gwɐ] règle) et lorsque succède à la voyelle, elle forme une diphtongue descendante (« causa », [„ka:w.zɐ] cause, « leite » [„le:j.tʃɪ] lait). D‟autres dénominations pour la glissante sont semivoyelle et semi-consonne (Silva, 2011, p. 127). Comme nous le verrons par après, /l/ en fin de syllabe ou en fin de mot a fonction de glissante. Comme le remarque pertinemment Álvares, les Normes de 2007 ont choisi les symboles [ɪ] et [ʊ] pour représenter à la fois les glissantes orales et nasales, « ce qui ne correspond pas au son rapide et transitionnel des glissantes du PB » (2008, p. 46). Dans ce guide, les glissantes orales seront représentées par [j] et [w], et les nasales [j]̃ et [w̃], proposés par d‟autres chercheurs traitant du sujet (Duarte, 1994 ; Santos, 2001 ; Duarte, 2003-2004 ; Rubim, 2003 – 2004 ; Krieger, 2004 ; Álvares, 2008 ; Pinheiro, 2010 ; Hannuch, 2012). Il est bon de rappeler qu‟en diphtongues descendantes toniques, la voyelle est suivie d‟un signe de prolongement de durée [:]. En syllabe atone, ce signe n‟existe pas. Pour les diphtongues ascendantes, qu‟elles soient toniques ou atones, il n‟y a pas de signe de prolongement de voyelle. Nous présenterons un tableau de diphtongues orales et nasales, ascendantes et descendantes. La lettre /l/ est inclue quand elle a la fonction de glissante dans des diphtongues orales descendantes et les lettres /m/, et /n/ quand elles ont la fonction de

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glissante dans des diphtongues nasales. Contrairement aux diphtongues nasales descendantes, où il y a une voyelle nasale et une coda nasale, dans les diphtongues nasales ascendantes, seule la voyelle est nasalisée et la glissante antérieure est orale.

Diphtongues orales Ascendantes [j] /ia/ /ea/ /ie/

/io/

/eo/ /iu/

[ja] [jɐ] [jɐ] [je] [jɛ] [jɪ] [jo] [jɔ] [jʊ] [jʊ] [ju]

Exemples

[w]

diabo [„ʤja.bʊ] máfia [„ma.fjɐ] rósea [„ɣɔ.zjɐ] piedade [pje„da.ʤɪ] viela [„vjɛ.lɐ] espécie [es„pɛ.sjɪ] piolho [„pjo.ʎʊ] idiota [i„ʤjɔ.tɐ] Mário [„ma.ɾjʊ] róseo [„ɣɔ.zjʊ] viúva [„vju.vɐ]

/ua/ /oa/ /ue/

/ui/ /uo/

Exemples água [„a.gwɐ] ; mágoa [„ma.gwɐ] aguado [a„gwa.dʊ] ; magoado [ma„gwa.dʊ] dueto [„dwe.tʊ] duelo [„dwɛ.lʊ] tênue [„te.nwɪ] ajuizado [a.ʒwi„za.dʊ] afetuoso [a.fe„two.zʊ] suor [swɔr] vácuo [„va.kwʊ]

[wɐ] [wa] [we] [wɛ] [wɪ] [wi] [wo] [wɔ] [wʊ]

Descendantes [j] /ai/ /ei/ /oi/ /ui/

[aj] [a:j] [ej] [e:j] [ɛ:j] [oj] [o:j] [ɔ:j] [uj] [u:j]

Exemples

[w]

faisão [faj„zɐ̃:w̃] ; caixa [„ka:j.ʃɐ] deixar [dej„ʃar] ; meigo [„me:j.gʊ] anéis [a„nɛ:js] açoitar [a.soj„tar] ; noite [„no:j.tʃɪ] faróis [fa„ɔ:js] cuidado [kuj„da.dʊ] ; Rui [„ɣu:j]

/au/ /al/

[aw] [a:w]

/ao/ /eu/ /el/

[a:w] ᵑ [ew] [e:w] [ɛ:w] [iw] [i:w] [ow] [o:w] [ɔ:w] [u:w]

/iu/ /il/ /ou/ /ol/ /ul/

Exemples saudade [saw„da.ʤɪ] ; mau [„ma:w] maldade [maw„da.ʤɪ] ; mal [ma:w] caos [„ka:ws] ; ao [aw] endeusar [ẽᵑ.dew„zar] ; comeu [ko„me:w] chapéu [ʃa„pɛ:w] ; papel [pa„pɛ:w] abriu [a„bɾi:w] ; humildade [u.miw„da.ʤɪ] levou [le„vo:w] ; revoltado [ɣe.vow„ta.dʊ] revolta [ɣe.vɔ:w„tɐ] ; farol [fa„ɾɔ:w] sul [„su:w] ; azul [a„zu:w]

Diphtongues nasales Ascendantes [j]

Exemples

[w]

[jɐ̃] (ᵑ) [jẽ] (ᵑ)

fiança [„fjɐ̃ᵑ.sɐ] ; piano [„pjɐ̃.nʊ] ciente [sjẽ:j.̃ tʃɪ] ; ambientado [ɐ̃ᵑ.bjẽᵑ„ta.dʊ]

/uan/(ᵑ)

/ien/(ᵑ) /iom/(ᵑ)

[jo]

(ᵑ) [jũ] (ᵑ)

biombo [„bjo:ᵑ.bʊ] ; axioma [a„ksjo.mɐ]

/uim/(ᵑ)

/ian/(ᵑ)

/ium/(ᵑ)

médium [„mɛ.ʤjũᵑ]

/uen/(ᵑ)

Exemples

(ᵑ) (ᵑ) [wĩ] (ᵑ) [wo] (ᵑ) [wɐ̃] [wẽ]

iguana [i„gwɐ̃.nɐ]



aguento [a„gwẽ:ᵑ.tʊ] pinguim [pĩᵑ„gwĩ:ᵑ] o ontem [„wo:ᵑ.tẽj]̃

Descendantes [j]̃



[ɐ:̃ j]̃ [ẽj]̃ [ẽ:j]̃ [ẽᵑ] [ẽ:ᵑ]

/ém/ᵑ /õe/ /ui/

[ẽ:j]̃ ᵑ [o:j]̃ [ũ:j]̃

/ãe/ /em/ /en/

63 64

Exemples

[w̃]

mãe [„mɐ̃:j]̃ 63 temporal [tẽj.̃ po„ɾa:w] entro [„ẽ:ᵑ.tɾʊ] também [tɐ̃ᵑ„bẽ:j]̃ põe [„po:j]̃ muito [„mũ:j.̃ tʊ]64

/ão/ /am/

Exemples [ɐ̃:w̃] [ɐ̃w̃] [ɐ̃w̃]

pão [„pɐ̃:w̃] ; órfão [ɔr.fɐ̃w̃] amaram [a„ma.ɾɐ̃w̃]

Seul cas en PB de mot finissant par /ãe/. Seul cas en PB de /u/ nasal sans aucune indication de nasalité.

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Remarques : /am/ et /ão/, en portugais, sont aussi des désinences65 qui indiquent le temps verbal. Il est important donc de bien appuyer la syllabe tonique car, encore une fois, il arrive que le temps verbal ne dépende que de la prosodie. cantaram cantarão

[kɐ‘̃ ta.ɾɐw ̃ ̃] [kɐ.̃ ta‘ɾɐ:̃ w̃]

ils ont chanté ils chanteront

En PB, les voyelles toniques suivies de /s/ ou /z/ (sauf /i/) peuvent être sujettes à une diphtongaison66 : « faz » [„fa:js] au lieu de [„fas] (il fait) ; « dez » [„dɛ:js] au lieu de [„dɛs] (dix) ; « três » [„tɾe:js] au lieu de [„tɾes] (trois) ; « feroz » [fe„ɾɔ:js] au lieu de [fe„ɾɔs] (feroce) ; « arroz » [a„ɣo:js] au lieu de [a„ɣos] (riz) ; « Jesus » [ʒe„zu:js] au lieu de [ʒe„zus]. Le procédé inverse, la monophtongaison à partir d‟une diphtongue, est aussi possible : les diphtongues /ai/, /ei/ (n‟étant pas en syllabe finale) et /ou/ (en toute position) sont prononcées comme une seule voyelle, la glissante n‟étant pas prononcée (Cavaliere, 2005, p. 96-98). Ex. : « caixa » [„ka.ʃɐ] au lieu de [„ka:j.ʃɐ] (boîte) ; « peixe » [„pe.ʃɪ] au lieu de [„pe:j.ʃɪ] (poisson) ; « pouco » [„po.kʊ] au lieu de [„po:w.kʊ] (peu) ; « baixou » [ba„ʃo] au lieu de [baj„ʃo:w] (il a baissé) et « deixou » [de„ʃo] au lieu de [dej„ʃo:w] (il a laissé). Il est recommandé de n‟utiliser la monophtongaison que dans les passages rapides. Les mots « mas » (mais) et « mais » (plus), peuvent être prononcés de la même manière : [ma:js]. Dans certains mots, comme « boa » (bonne), il peut y avoir une glissante intervocalique : [„bo:wɐ] au lieu de [„bo.ɐ] (Cavaliere, 2005, p. 94). Toutes ces variations sont admises et constituent des caractéristiques typiques du système phonétique brésilien, mais elles ne sont pas obligatoires. Les glissantes doivent être prononcées brièvement. Il est assez commun de trouver, dans divers enregistrements, des erreurs de prononciation des diphtongues, où l‟interprète fait durer la glissante trop longtemps.

Ex. : Viola quebrada, de Villa-Lobos.

65

Selon larousse.fr, une désinence est une affixe qui s'adjoint à la finale d'un mot (substantif, adjectif, verbe) pour constituer avec la racine les formes de la flexion nominale (déclinaison) ou verbale (conjugaison). 66 Selon larousse.fr, une diphtongaison est une mutation phonique d'une voyelle simple à une voyelle complexe formant une diphtongue (par exemple le passage du latin bonum à l'italien buono).

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Figure 11 : Villa-Lobos (1887-1959) : Viola Quebrada (mesures 18-25)

Dans cette mélodie lente, quelques interprètes font l‟erreur de prononcer « minha viola gemeeeeuuuu » ou « gemeuuuuuuuu » au lieu de la prononciation correcte : « minha viola gemeeeeeeeu ». Pour une note longue, la glissante doit toujours être prononcée à la fin de la diphtongue, quelque soit sa durée.

« Minha viola gemeee(...)eeu, meu coração estremeceee(...)eeu, minha viola quebrooo(...)oou, teu coração me deixooo(...)oou, ah! ».

Lorsque une diphtongue est écrite sur deux notes, la deuxième doit aussi contenir la voyelle principal et non pas seulement la glissante. Dans l‟exemple ci-dessous, nous avons une croche et une double-croche pour le mot « vai » (il va). L‟articulation correcte n‟est pas « va-i », mais « va-ai », plaçant la glissante au dernier moment. Quand on trouve dans une même note « não » [nɐ̃:w̃] (non) suivi de « é » [„ɛ] (est), on peut transformer « não é » en « nué » [nw̃ɛ].

Figure 12 : Francisco Mignone (1897-1986) : Assombração (Andrade, 1965, p. 84).

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Quand on trouve « com » (avec) suivi des articles « a », « as », « o » ou « os » (la, le, les) dans la même note, la prononciation peut être [kwa], [kwas], [ku] ou [kus] si le passage est rapide.

Figure 13 : Francisco Braga (1868-1945) : O Trovador do Sertão (mesures 11 et 12)

Quand on trouve « e » (et) suivi de ces mêmes articles dans la même note, la prononciation doit être [ja], [jas], [ju] ou [jus].

Figure 14 : Francisco Braga (1868-1945) : O Trovador do Sertão (mesures 14 et 15).

5.

Triphtongue

On appelle triphtongue la séquence glissante + voyelle + glissante dans la même syllabe ou lors d‟une liaison entre deux mots. [i„gwa:js] [je:w] [koᵑ.se„kwẽ:j.̃ tʃɪ]

iguais e eu conseqüente

6.

égales/égaux et je/et moi conséquent

Hiatus

Le hiatus est une succession de deux voyelles. Il peut être intravocabulaire lorsqu‟à l‟intérieur d‟un mot ; ou intervocabulaire lorsqu‟il est constitué de la voyelle finale d‟un mot et de la voyelle initiale du mot suivant (Cavaliere, p. 100). Nous traiterons maintenant du hiatus intravocabulaire et le hiatus intervocabulaire sera traité dans la section « Liaisons ».

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Dans le PB parlé, quand une des voyelles du hiatus est /i/ ou /u/ en position atone, on peut le diphtonguer. Ex. : « luar » [„lwar] au lieu de [lu„ar] (clair de lune) ; « paciência » [pa„sjẽ:j.̃ sjɐ] au lieu de [pa.si„ẽ:j.̃ sjɐ] (patience). Dans le PB chanté, on peut diphtonguer le hiatus si les deux voyelles sont écrites sur la même note. Si le hiatus est écrit sur deux notes différentes, on ne peut pas le diphtonguer, sauf si le tempo est rapide et qu‟une diphtongue soit une conséquence naturelle. Un hiatus peut aussi être le résultat de diphtongue + voyelle67. Ex : « anseios » [ɐ̃„se:j.ʊs] (souhaits).

Figure 15 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Ária : Cantilena » (mesure 40)

Dans l‟exemple ci-dessous, nous avons un cas où la voyelle de la diphtongue ascendante devient aussi une glissante :

Figure 16 : Ronaldo Miranda (1948-) : Retrato (mesures 19-20)68

C.

Introduction aux Consonnes

Les Normes de 1938 rejetait déjà les fautes de prononciation liées aux accents étrangers, comme la paragoge69 après /l/ ou /r/ ; le nasal français dans les voyelles à codas nasales ; l‟émission italienne du /r/ roulé en groupes consonantiques comme [brra] au lieu de [bɾa], [krra] au lieu de [kɾa], et en fin de mot, comme [a„morrr] au lieu

67

Ceci n‟est pas considéré comme une triphtongue, car dans ce cas il y a deux voyelles, et non pas deux glissantes. 68 « Lábio amargo » dans le texte de Cecília Meireles (1901-1964). 69 Phénomène où au moins un segment phonétique est ajouté à la fin d‟un mot (Silva, 2011, p. 171). Ex. : inclusion d‟une voyelle muette [ə] avec l‟intention de mettre en valeur l‟articulation de /r/ dans « amor », donnant une prononciation à « l‟italienne » : [a„mo.ɾə]. On doit éviter la paragoge après /l/, /m/, /n/, /r/, /s/, /x/ et /z/ (Starling & Herr, 2012, p. 136). Pour l‟ajout d‟une voyelle phonétique à l‟intérieur d‟un mot, voir Épenthèse.

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de [a„mor] ; et les doppie70 italiennes (Anais, 1938, cité par Mariz, 1956, p. 273). Ces règles n‟ont pas été changées par les Normes de 2007 et restent toujours en vigueur. En PB, il n‟y a pas de consonnes doubles. Il existe seulement deux digraphes71 de consonnes répétees : /rr/ et /ss/ ; et le phonème résultant n‟est pas une version longue ou dupliquée de /r/ et /s/ comme en italien (Babini, 1997, p. 46). Comme nous l‟avons vu précédemment, il existe de diverses consonnes en PB qui ne peuvent pas toujours être prononcées de manière orthographique : /d/, /l/, /m/, /n/, /nh/, /r/, /s/, /t/ et /x/. Nous reviendrons en détails sur chaque cas. Une caractéristique particulière au PB et différente du PE est l‟affrication des consonnes /d/ et /t/ avant [ɪ] : [ʤɪ] et [tʃɪ] 72 :

Figure 17 : Jorge Antunes (1942-) : Exercício de Prosódia (mesures 4-5)

Les lettres /k/, /w/ et /y/ sont considérées étrangères73. Néanmoins, elles sont présentes dans des textes amérindiens (comme dans l‟exemple ci-dessous) et africains, et peuvent souvent apparaître dans le repertoire brésilien.

Figure 18 : Villa-Lobos (1887-1959) : Choros nº 10, « Rasga o coração » pour orchestre et chœur (mesure 192)

Soprano : [ʒɛ.ki.ɾi.tu.mu.ɾu„tu] Contralto : [ta.ja„pɔ ka.ma.ɾa„ʒɔ] Tenor : [we to se ta to„ɾe kaj„a]

70

Consonnes doubles. Phénomène où deux lettres forment un seule phonème. 72 Caractéristique importante du PB, répandue sur tout le territoire brésilien, en particulier dans les zones urbaines (Cavaliere, 2005, p. 116). 73 Elles ont quand même été incorporées dans l‟alphabet portugais du Nouvel Accord Orthographique Portugais de 1990, mais on ne les utilise que pour les mots d‟origine étrangère. 71

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1.

/b/ :

[b]74

dans tous les cas. [„bo.kɐ] [o.bɾi„ga.dʊ]

boca obrigado

/c/ :

[s]

Consonnes

avant /e/ et /i/ ; /ç/. En portugais, le /ç/ apparaît avant /a/, /o/ et /u/. [„se.dʊ] [vo„se] [ko.ɾa„sã:w̃]

cedo você coração

[k]

[„ka.zɐ] [kuw„tu.ɾɐ] [„kla.ɾʊ] [„kɾa.vʊ] [„pak.tʊ]

maison culture clair clavecin pacte

[dʒik‘sã:w̃]

diction

/cç/.

dicção

[ʃ]

tôt tu, toi coeur

avant /a/, /o/ et /u/ ; avant /l/ ou /r/ dans la même syllabe ; avant /t/.

casa cultura claro cravo pacto

[ks]

bouche merci

/ch/. Exception: Bachianas [ba.ki„ã.nɐs]. [„ʃu.vɐ] [„ma.ʃʊ]

chuva macho

pluie mâle

/d/ : En 200575, on a adopté la consonne affriquée76 [ʤ] pour /d/ suivi de /e/ post-tonique final ou de /i/. Il est recommandé qu‟on la prononce légèrement (Herr, 2007, p. 38). [d]

avant /a/, /e/, /o/ ou /u/ ; avant /r/.

74

En portugais, la consonne /b/ finale existe uniquement dans le mot /sob/ (sous). Ici, la paragoge est obligatoire : [sobɪ] (Starling & Herr, 2012, p. 139). 75 ème 4 Rencontre Brésilienne de Chant. 76 Affrication : phénomène où les consonnes occlusives deviennent affriquées. Dans ce cas, /d/ (consonne occlusive alvéolaire voisée) devient [ʤ] (consonne affriquée post-alvéolaire voisée) (Handbook of the IPA, 2001, p. 166).

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[„da.tɐ] [de„li.sjɐ] [i„dẽ:j.̃ tʃi.kʊ] [„du.ɾʊ] [„pa.dɾɪ]

data delícia idêntico duro padre

[ʤ]

avant /i/ en toute position; avant /e/ post-tonique finale, qui doit être prononcé comme [I] ; avant consonne dans la syllabe suivante (voir Épenthèse). [„ʤi.ɐ] [„gɾɐ:̃ ᵑ.ʤɪ] [a.ʤɪ.vo„ga.dʊ]

dia grande advogado

/f/ :

[f]

[„fa.dɐ] [ka„fɛ]

[g]

[]

chat aiguille guide guerre belle-mère agnostique

[„ʒẽ:j.̃ tʃɪ] [a.ʒɪ„ta.dʊ]

gens agité

dans les diphtongues [gwa] ou [gwo] quand /gu/ est suivi de /a/ ou /o/ ; dans les diphtongues [gwe] et [gwi] quand /gü/ est suivi de /e/ ou /i/. [„a.gwɐ] [a.gwẽᵑ„tar] [ɐᵑ̃ .bi.gwi„da.ʤɪ] [e„zi.gwʊ]

água agüentar ambigüidade exíguo

/h/ :

[„ga.tʊ] [a„gu.ʎɐ] [„gi.ɐ] [„gɛ.ɣɐ] [sɔ„gɾɐ] [ag„nɔs.tʃɪ.kʊ]

avant /e/ et /i/.

gente agitado

[gw]

fée café

avant /a/ et /o/ et avant /u/ suivi d‟une consonne ; avant /ue/ et /ui/77 ; avant les consonnes. /gn/ est prononcé [gn] et non pas [ɲ], comme en français (voir Épenthèse).

gato agulha guia guerra sogra agnóstico

[ʒ]

jour grand, grande avocat (lawyer)

dans tous les cas.

fada café

/g/ :

date délice identique dur prêtre

eau supporter ambiguité exigu

Muet. Il n‟y a pas de /h/ aspiré en portugais.78

hora

[„ɔ.ɾɐ]

heure

77

L‟utilisation d‟un dictionnaire phonétique est, toutefois, recommandée, car il est possible que la diphtongue ne soit pas toujours annoncée par un tréma. 78 Sauf quand il s‟agit d‟un emprunt étranger. Ex. : « Hollywood », où le /h/ est prononcé [x].

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/j/ :

[ʒ]

dans tous les cas.

Juriti

/k/ :

[ʒu.ɾi„tʃi]

[k]

nom d’oiseau

dans tous les cas.

kiwi

[ki.„wi]

Ci-dessous nous avons un texte en langue africaine :

Figure 19 : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « Ó Kinimbá »79 (mesures 13-18)

/l/ :

[l]

en début et milieu de syllabe. [„la.pɪs] [„kla.si.kʊ] [„vi.lɐ„lo.bʊs]

lápis clássico Villa-Lobos80

[w]

crayon classique

glissante en fin de syllabe et mot.

altura palma sol Brasil

[aw„tu.ɾɐ] [„pa:w.mɐ] [„sɔ:w] [bɾa„zi:w]

hauteur palme soleil Brésil

Le [w] pour /l/ en fin de mot ou syllabe engendre un grand nombre de nouvelles diphtongues descendantes (Cavaliere, 2005, p. 94). C‟est une caractéristique essentielle du PB, répandue sur tout le territoire, qui le différencie du PE. Ex. :

Figure 20 : Villa-Lobos (1887-1959) : Quatro Canções da Floresta do Amazonas, « Canção do amor » (mesures 4-5 et 7-8)

79 80

Chanson de « macumba », rituel réligieux d'origine africaine. Présent uniquement dans les noms propres, la prononciation de /ll/ ne change pas.

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[ʎ]

/lh/. [„fo.ʎɐ] [„ʎɐ.̃ mɐ]

folha lhama

feuille lama

Dans le langage courant, la prononciation de /lh/ ne diffère pas de [lj] dans une diphtonge ascendante. Ex. : « filha » [fi„ʎɐ] (fille) et « família » [fa„mi.ljɐ] ou [fa„mi.li.ɐ] (famille). Les prononciations de /lha/ et /lia/ dans ces cas sont identiques. Il est important de ne pas conffondre avec la prononciation du /gl/ italien, qui est transcrit [ʎʎ] (Babini, 1997, p. 45). /m/ : [m]

en début de mot et entre voyelles. [a„mor] [„mɐ:̃ j]̃

amor mãe

/n/ :

[n]

amour mère

en début de mot et entre voyelles. [„no:j.tʃɪ] [ka„no.ɐ]

noite canoa

nuit canot

Pour /m/ et /n/ en fin de syllabe ou en fin de mot, voir Voyelles Nasales (page 39). /nh/ : Selon Pullum et Ladusaw, [ɲ] est un phonème nasal représentant le /gn/ en français et en italien et le /ñ/ en espagnol (1996, p. 121). Babini, dans son guide de prononciation de l‟italien écrit en français, souligne que le [ɲ] italien se prononce comme le [ɲ] dans « agneau » [aɲo], mais qu‟il est plus long (1997, p. 43). Dans le PB, bien que le symbole phonétique pour /nh/ soit aussi [ɲ], sa prononciation est plus molle que celle du /gn/ français/italien et /ñ/ espagnol. Silva fait remarquer que « la consonne nasale palatale [ɲ] n‟est utilisé que par peu de brésiliens. Chez la plupart des locuteurs, elle est remplacée par la glissante palatale nasalisée [ỹ]81 »82 (2011, p. 28). Dans [ɲ], la langue touche le palais dur, ce qui n‟est pas le cas pour [ j ̃ ].

81

Dans l‟API, la glissante palatale est représenteée par [j] (Handbook of the IPA, 2001, p. 168). C‟est pourquoi son équivalent nasal est représenté par [ j ̃ ] dans la majorité des sources traitant le PB chanté. 82 « A consoante nasal palatal [ɲ] ocorre na fala de poucos falantes do português brasileiro. Geralmente um glide nasalizado [ỹ] ocorre no lugar da consoante nasal palatal para a maioria dos falantes ».

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En écoutant la version des Trois Ténors de Manhã de Carnaval, on peut entendre qu‟ils produisent une consonne palatale au lieu de la glissante palatale. Le résultat audible est « maniã » [mɐ̃„njɐ̃] (matin). Étant donné que [ɲ] est le symbole adopté par toutes les sources consultées traitant le PB chanté, nous avons décidé de le maintenir pour représenter /nh/. Toutefois nous reconnaissons la nécessité de futures études approfondies développant une meilleure représentation phonétique pour ce digraphe.

[ɲ]

dans tous les cas. [„so.ɲʊ] [mɐ„̃ ɲɐ]̃

sonho manhã

rêve, songe matin

Figure 21 : Jayme Ovale (1894-1955) : Azulão (mesures 5-8)

/p/ :

[p]

dans tous les cas. [„pa.sa.ɾʊ]

pássaro

/q/ :

[k]

avant /ue/ et /ui/.83 [a„ki] [kẽ:j]̃ [„kĩ.tɐ „fe:j.ɾɐ]

aqui quem quinta-feira

[kw]

oiseau

ici qui jeudi

dans les diphtongues [kwa] ou [kwo] quand /qu/ est suivi de /a/ ou /o/ ; dans les diphtongues [kwe] et [kwi] quand /qü/ est suivi de /e/ ou /i/.

quarta-feira

[„kwar.tɐ „fe:j.ɾɐ]

mercredi

/r/ : La recommandation des Normes de 1938 est toujours valable pour le /r/ entre voyelles. Il doit être doux comme dans « arara » [a„ɾa.ɾɐ] (ara) ou lorsque suivi d‟un mot commençant par une voyelle, comme dans « ficar aqui » [fi„ka.ɾa„ki] (rester ici) (Herr, 2007, p. 38). Il est important de ne pas le rouler, comme le font beaucoup de chanteurs non-brésiliens, surtout dans la tessiture aigue. 83

L‟utilisation d‟un dictionnaire phonétique est, toutefois, recommandée, car il est possible que la diphtongue ne soit pas toujours annoncée par un tréma.

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Figure 22 : Alberto Nepomuceno (1864-1920) : Trovas, op. 29 nº1 (mesures 17-20)

[ɾ]

entre voyelles ; après consonne dans la même syllabe. [a„ɾej.ɐ] [pɾi„zɐ:̃ w̃]

areia prisão

[r]

sable prison

en fin de syllabe avant une consonne n‟étant pas /r/ ; en fin de mot. [„kar.tɐ] [o„ɣor] ou [o„ror]

carta horror

lettre horreur

Lorsque /r/ est final ou qu‟il précède une consonne à l‟intérieur du mot, comme dans « esquerda » [ɪs„ker.dɐ] (gauche), il faut éviter de faire un roulement excessif, pour ne pas le prononcer à l‟italienne (in : Herr, 2007, p. 38). [ɣ]

/r/ em início de palavra ; /rr/ ; en début de syllabe précédée par /l/, /n/ ou /s/.

rio carro chilro tenro desrespeito

[„ɣi:ʊ] ou [„ri:ʊ] [„ka„ɣʊ] [„ʃi:w.ɣʊ] ou [„ʃi:w.rʊ] [„tẽ:ᵑ.ɣʊ] ou [„tẽ:ᵑ.rʊ] [des.ɣes„pe:j.tʊ] ou [des.res„pej.tʊ]

rivière, fleuve voiture gazouillement tendre irrespect

Comme exprimé dans l‟introduction à ce chapitre, /rr/ ne doit pas être prononcé comme une consonne double. Dans la version de Natalie Dessay des Bachianas Brasileiras nº 5 de Villa-Lobos, on entend une prononciation remarquable du PB. Dans les consonnes /r/ initial et /rr/, elle prononce ce qui semble être une consonne fricative vélaire sourde [x], ce qui respecte les Normes de 2007 (Kayama et al., 2007, pp. 16-17). Nous craignons que cette prononciation est fragile, risquant de n‟être pas suffisamment audible, comme

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c‟est le cas à certains moments de l‟enregistrement, notamment pour les mots « rósea » [„ɣɔ.zjɐ] (rosée), « reflete » [ɣe„flɛ.tʃɪ] (il réfléchit) et « riqueza » [ɣi„ke.zɐ] (richesse). C‟est pourquoi nous adoptons la transcription de la consonne fricative vélaire voisée [ɣ] pour ce guide, utilisée par un grand nombre d‟auteurs84. Pour représenter /r/ initial et /rr/, les Normes de 2007 tolèrent le phonème [r]85 pour des raisons techniques (Kayama et al., 2007, p. 16).

Figure 23 : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « Engenho Novo » (mesures 5-6)

/s/ :

[s]

en début de mot ; /ss/ ; /sc/ avant /e/ et /i/ ; après consonnes ; avant consonnes sourdes ; en fin de mot avant point final ; entre /n/ et voyelle.

solidão clássico piscina falso colapso festa as saias uvas frescas cansado

[so.li„dɐ:̃ w̃] [„kla.si.kʊ] [pi„sĩ.nɐ] [„fa:w.sʊ] [ko„lap.sʊ] [„fɛs.tɐ] [a‘sa:j.ɐs] [„u.vɐs„fɾes.kɐs] [kɐᵑ̃ „sa.dʊ]

solitude classique piscine faux collapsus fête les jupes raisins frais fatigué

La prononciation [ʃ] du /s/ suivi de consonnes sourdes, ou [ʒ] du /s/ suivi de consonnes voisées n‟est pas acceptée. C‟est une caractéristique de l‟accent « carioca » refusée depuis le Congrès de 1937. Cette prononciation utilisée par de nombreux chanteurs brésiliens86 est vue, à tort, comme une référence par beaucoup d‟interprètes non-brésiliens. Cette imitation d‟une prononciation régionale peut paraître « caricaturée ou fausse » (Herr, 2007, p. 37). 84

(Duarte, 2003-2004 ; Krieger, 2004 ; Barbosa & Albano, 2004 ; Álvares, 2008 ; Seara et al., 2011 ; et Silva, 2011). 85 Dans ce cas, on peut rouler le [r] « à l‟italienne » afin de le différencier du [r] en fin de syllabe et en fin de mot. 86 Notamment dans l‟enregistrement de Bidu Sayão des Bachianas Brasileiras nº 5, de Villa-Lobos, sous la direction du compositeur.

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[z]

entre voyelles ; avant consonnes voisées ; après le prefix « trans ». [„a.zɐ] [ɣez„ga.tʃɪ] [ɪz„bɛ:w.tʊ] [„flo.ɾɪz„bɾɐ:̃ ᵑ.kɐs] [„ʤɪ.a.za„lɛ.gɾɪs] [a‘ze.bɾɐs] [tɾɐᵑ̃ .za„tlɐ:̃ ᵑ.tʃɪ.kʊ] [„tɾɐ:̃ ᵑ.zɪ.tʊ]

asa resgate esbelto flores brancas dias alegres as zebras transatlântico trânsito

aile sauvetage svelte fleurs blanches jours heureux les zèbres transatlantique trafic

/t/ : En 2005, on a adopté la consonne affriquée87 [tʃ] pour /t/ suivi de /e/ post-tonique final ou de /i/. Il est recommandé qu‟on la prononce légèrement (Herr, 2007, p. 38). [t]

avant /a/, /o/ et /u/ ; avant /e/ en position tonique ; suivi de /r/ ou /l/ dans la même syllabe.

talvez tudo entendo trabalho atlas

[tʃ]

[taw„ves] [„tu.dʊ] [ĩ„tẽ:ᵑ.dʊ] [tɾa„ba.ʎʊ] [„a.tlɐs]

peut-être tout je comprends travail

avant /i/ ; avant /e/ post-tonique final ; avant consonne dans la syllabe suivante (voir Épenthèse).

Titilia partiste ponte ritmo etnia

[tʃi„tʃi.lʎɐ] [par„tʃis.tʃɪ] [„poᵑ.tʃɪ] [„ɣitʃ.mʊ] [etʃ„ni.ɐ]

nom de femme tu es parti/partie pont rythme ethnie

Figure 24 : Villa-Lobos (1887-1959) : Lundú da Marqueza de Santos (mesures 9-12)

87

Affrication : phénomène où les consonnes occlusives deviennent affriquées. Dans ce cas, /t/ (consonne occlusive alvéolaire sourde) devient [tʃ] (consonne affriquée post-alvéolaire sourde) (Handbook of the IPA, 2001, p. 170).

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/v/ :

[v]

dans tous les cas. [„vi.dɐ]

vida

vie

/w/ : En portugais, on ne trouve /w/ que dans des mots d‟emprunt d‟autres langues. Il peut être prononcé [v] ou [w] selon la langue d‟origine du mot. [vo:wks„va.gẽj]̃ [„vag.ner] [wi:w„sõᵑ]

Volkswagen Wagner Wilson

/x/ :

[ʃ]

en début de mot ; après /n/ ; après les diphtongues.

xadrez enxofre paixão peixe

[ks]

[„tɔ.ɾɐks] [„saks]

thorax saxophone

avant consonne ; /xc/ avant /e/ et /i/. [„tes.tʊ] [„ses.tɐ„fe:j.ɾɐ] [ɪs.klu„i.dʊ] [e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ]

texto sexta-feira excluído excelente

[z]

échecs soufre passion poisson

en fin de mot.

tórax sax

[s]

[ʃa„dɾe:js] [ẽj„̃ ʃo.fɾɪ] [paj„ʃɐ:̃ w̃] [„pe:j.ʃɪ]

texte vendredi exclu excellent, excellente

/ex/ en début de mot suivi d‟une voyelle88.

exato exemplo exilado êxodo

[e„zatʊ] [e„zẽ:ᵑ.plʊ] [e.zi„la.dʊ] [„e.zo.dʊ]

exact exemple exilé exode

[ʃ], [ks] ou [s] entre voyelles. Il n‟y a pas de règle spécifique pour ces cas. L‟usage d‟un dictionaire est recommandé. roxo sintaxe próximo luxo

[„ɣo.ʃʊ] [sĩᵑ„ta.ksɪ] [„pɾɔ.si.mʊ] [„lu.ʃʊ]

pourpre syntaxe prochain ; proche luxe

88

Ne pas confondre avec le [egz-] qu‟on trouve au début de mots français commençants par /ex-/ suivi d‟une voyelle (Léon, 1978, p. 94).

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[„ta.ksɪ] [„ma.si.mʊ]

táxi máximo

taxi maximum

/y/ : On ne trouve /y/ que dans des mots d‟emprunt d‟autres langues ou dans le portugais ancien. Il peut être prononcé [i] ou [j] comme un /i/. Ypióca shoyu

[i.pi„ɔ.kɐ] [„ʃo.jʊ]

mot tupi-guarani mot japonais

Figure 25 : Camargo Guarnieri (1907-1993) : Três Canções Brasileiras, « Quebra o côco, menina » (mesures 33-37)

/z/ :

[z]

en début de mot ou début de syllabe ; avant consonne voisée ou voyelle. [„ze.bɾɐ] [a.ze„dũ.mɪ] [luz bɾi„ʎɐᵑ̃ .tʃɪ] [pa.ze„tɛr.nɐ]

zebra azedume luz brilhante paz eterna

[s]

zèbre aigreur lumière brillante paix eternelle

en fin de mot ; avant consonne sourde.

luz paz raiz forte

[„lu:js] [„pa:js] [xa„is „for.tʃɪ]

2.

lumière paix raifort

Épenthèse

L‟utilisation de l‟épenthèse est une caractéristique représentative du PB. C‟est l‟insertion d‟une voyelle phonétique89 dite épenthétique entre deux consonnes appartenant à deux syllabes différentes. La seule voyelle épenthétique du PB est [ɪ], prononcée de façon furtive. Ex. : « objeto » [ob„ʒɛ.tʊ] ou [obɪ„ʒɛ.tʊ] (objet). Attention : il est préférable de ne pas prononcer la voyelle épenthétique quand la première des deux consonnes fait partie de la syllabe tonique. Ex. : « óbvio » [„ɔb.vjʊ] (évident). On ne fait d‟épenthèse avec /x/ représenté par [ks]. Ex. : « fixo » [„fi.ksʊ] (fixe). 89

La voyelle phonétique est prononcée, mais n‟est pas écrite (Silveira, 2008, p.147).

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Les lettres /d/ et /t/ doivent être prononcées [ʤ] et [tʃ] lorsqu‟elles sont suivies d‟une autre consonne. Ex. : « advogado » [aʤ.vo„ga.dʊ] ou [aʤɪ.vo„ga.dʊ] (avocat) ; « etnia » [etʃ„ni.ɐ] ou [etʃɪ„ni.ɐ] (ethnie).

Voici les cas où cela peut arriver :

bc bd bf bj bm bn bs bt bv cm cn ct dj

Sans V.E.

Avec V.E.

[bs] et [bk] [bd] et [bʤ] [bf] [bʒ] [bm] [bn] [bs] [bt] et [btʃ] [bv] [km] [kn] [kt] et [ktʃ] [ʤ]

[bɪs] et [bɪk] [bɪd] et [bɪʤ] [bɪf] [bɪʒ] [bɪm] [bɪn] [bɪs] [bɪt] et [bɪtʃ] [bɪv] [kɪm] [kɪn] [kɪt] et [kɪtʃ] [ʤɪʒ]

ou

dm dn dq dv ft gm gn mn pn ps pt tm tn

Sans V.E.

Avec V.E.

[ʤm] [ʤn] [ʤk] [ʤv] [ft] [gm] [gn] [mn] [pn] [ps] [pt] ou [ptʃ] [tʃm] [tʃn]

[ʤɪm] [ʤɪn] [ʤɪk] [ʤɪv] [fɪt]90 [gɪm] [gɪn] [mɪn] [pɪn] [pɪs] [pɪt] ou [pɪtʃ] [tɪʃm] [tɪʃn]

ou

Les lettres /d/ et /t/ doivent être prononcées [ʤ] et [tʃ] lorsqu‟elles sont suivies d‟une autre consonne. Ex. : « advogado » [aʤ.vo„ga.dʊ] ou [aʤɪ.vo„ga.dʊ] (avocat) ; « etnia » [etʃ„ni.ɐ] ou [etʃɪ„ni.ɐ] (ethnie). Le sujet n‟a pas été abordé lors de la Rencontre de 2005 (Herr, 2007, p. 39), mais plusieurs compositeurs attribuent une note indépendante à cette nouvelle syllabe épenthétique (Kayama et al., 2007, pp. 15 et 18).

D.

Liaisons

En introduction à son chapitre sur la liaison entre mots en portugais dans Aspectos da Música Brasileira, Mário de Andrade écrit, d‟un ton poétique : Dans notre langue [...], l‟élément caractéristique et d‟importance subtilissime [...] est la rencontre des voyelles occasionée par l‟ultime syllabe d‟un mot et le début du suivant. Soit, elles fraternisent en une diphtongue 90

Nous n‟avons pas trouvé de mots avec [ftʃ], c‟est-à-dire, /ft/ avant /e/ atone ou /i/.

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cordiale, soit elles se dévorent jusqu‟à ce que ne subsiste qu‟une seule voyelle, ou encore se répudient-elles par désamour en un hiatus91 (1965, p. 68).

Il faut ne pas confondre une liaison en PB avec le terme équivalent français de liaison, car en portugais il n‟y a pas de consonnes finales muettes. Afin de faciliter la prononciation des différentes possibilités de liaisons entre les mots, nous déclinerons certains concepts phonétiques. Quant aux liaisons entre voyelles finales et voyelles intiales, nous avons : L’élision: suppression de la voyelle atone finale lorsque le mot en question débute par une voyelle. Le hiatus: prononciation de deux voyelles syllabiques. Dans cette section, nous aborderons le hiatus intervocabulaire, à savoir quand une voyelle finale d‟un mot rencontre la voyelle initiale d‟un autre. Cela peut avoir lieu entre deux mêmes voyelles, qui peuvent donner deux sons séparés ou alors un seul son prolongé. La diphtongue: l‟une des deux voyelles (celle de la terminaison ou celle du début du mot) est une glissante, de façon à produire une diphtongue entre les deux mots. Dans l‟exemple ci-dessous, nous avons une élision (« Maria acorda »), une diphtongue (« que é ») et un hiatus (« di-a ») :

Figure 26 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Dansa (Martelo) » (mesures 82-85)

Une diphtongue et une élision peuvent se produire en même temps à partir de la fusion de la fin d‟un mot, un article et le début d‟un mot :

Figure 27 : Alberto Nepomuceno (1864-1920) : Filomela, op. 18 nº2 (mesure 7)

91

« Em nossa língua [...], o elemento característico e de sutilíssima importância [...] é o encontro das vogais, ocasionado pela última sílaba duma palavra e o início da seguinte. Elas ora se irmanam num cordial ditongo, ora se devoram subsistindo uma vogal única, ora se repudiam desamavelmente formando hiato ».

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Les mots finissant par une voyelle suivis d‟un mot commençant par une consonne conservent leurs propriétés phonétiques. Nous présenterons, en annexe, les tableaux des liaisons entre entre voyelles et voyelles ; entre consonnes et consonnes ; et entre consonnes et voyelles.

1.

Tableaux de liaisons entre voyelles et voyelles (Annexe 3)

Dans la première ligne, nous présenterons les possibilités de terminaisons pour une voyelle finale + les possibilités de commencement pour une voyelle initiale. Dans la première colonne, nous utiliserons les abréviations O et N pour les terminaisons et les débuts de mots orales ou nasales. Dans la deuxième colonne, précédés par A ou T (les atones ou les toniques), nous présenterons les symboles orthographiques, suivis immédiatement de leur transcription phonétique. Par exemple, A: -o [ʊ] pour la terminaison d‟un mot atone et A: a- [a] pour le début d‟un mot également atone. Des symboles orthographiques différents peuvent avoir un même symbole phonétique (Ex. : -á -à [a]) et des symboles phonétiques

différents

peuvent

avoir

un

même

symbole

orthographique

(Ex. : -o [ʊ] [w]). Dans la troisième colonne, nous donnerons la transcription phonétique résultante des liaisons suivie des règles apliquées: E (élision), H (hiatus) et/ou D (diphtongue). Dans la troisième colonne, si une élision se forme au cours de la liaison entre les mots (E) ou alors se forme une diphtongue (D), nous rajoutons l‟abréviation de la règle à côté de la transcription phonétique résultante des ces liaisons. Au cas où il n‟y ait aucune altération dans la transcription des liaisons, on ajoute à peine un H pour un hiatus. En fin de mots, les lettres /m/ et /n/ nasalisent la voyelle qui les précèdent, de sorte que, dans la liaison entre mots commençant par des voyelles, elles formeront alors des diphtongues, des triphtongues ou des hiatus ; ou elles auront ajouté entre les voyelles la consonne nasale palatale [ɲ] (Starling et Herr, 2012, p. 140). Dans la dernière colonne, nous donnerons un exemple (comme « Rio Amazonas ») suivi de sa transcription phonétique. Exemple :

O+O

-o/ô/ó/om/on A: -o [ʊ] [w]

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+ +

a/á/â/am/âm/an/ânA: a- [a]

Résultat D [wa] ou H

Exemple Rio Amazonas [„ɣi:wa.ma„zo.nɐs]

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Comme nous le verrons plus loin dans les tableaux, les liaisons peuvent se faire de façons diverses. Cela dépend de l‟écriture choisie par le compositeur : un passage lent de la musique exigera, probablement, un hiatus entre mots, tandis qu‟un passage plus rapide forcera le chanteur à produir des diphtongues ou, dans les cas où cela est permis, une élision.

2.

Tableaux de liaisons avec consonne finale (Annexe 4)

Les liaisons entre consonnes et consonnes et les liaisons entre consonnes et voyelles seront comprises dans le même tableau. Nous présenterons les symboles orthographiques des consonnes finales dans la première colonne ; dans la deuxième, leurs symboles phonétiques. La troisième collone sera divisée en deux parties, indiquant une liaison entre la consonne finale et une consonne initiale (C) pourrant être sourde (Cs) ou voisée (Cv) ; ou une liaison entre la consonne finale et une voyelle initiale (V). La quatrième colonne présentera le résultat phonétique, suivi d‟une explication et d‟un exemple.

-b

[b]

C + V

Il n‟y a pas de changement phonétique. La paragoge peut être éliminée dans des passages rapides. Ex. : Sob tortura [„so.bɪ tor„tu.ɾɐ]. La paragoge est obligatoire et le résultat est une diphtongue ascendante. Ex. : sob as árvores [„so.bja„zar.vo.ɾɪs].

E. Fautes et erreurs récurrentes.

Lorsque nous analysons des enregistrements de mélodies brésiliennes, faites par divers interprètes brésiliens mais aussi par des chanteurs d‟autres nationalités, nous pouvons pointer un certain nombre d‟erreurs de prononciation: o

La prononciation des voyelles /e/ et /o/ est fermée alors même qu‟elle devrait être ouverte et vice-versa. Ex. : « agora » (maintenant) [a„go.ɾɐ] alors qu‟on devrait le prononcer [a„gɔ.ɾɐ] ; « bela » (belle) [„be.lɐ] alors qu‟on devrait le prononcer [„bɛ.lɐ]. Étant donné qu‟il n‟existe pas de règle d‟accentuation pour ces cas précis, comme nous l‟avons constaté plus avant dans notre guide, il est indispensable de recourir à un dictionnaire phonétique ;

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o

Prononciations orthographiques de la voyelle /e/ en position post-tonique, en fin de mot donc [e] au lieu de [ɪ] ; et de la voyelle /o/ post-tonique, en fin de mot [o] au lieu de [ʊ] ;

o

Prononciation allongée (dans les diphtongues ascendantes) ou anticipée (dans les diphtongues descendantes) des glissantes. Les sons [j] et [w] doivent être prononcés de façon courte, et si la diphtongue tombe sur une note longue, la voyelle principale doit être allongée de façon à ce que la glissante soit prononcée seulement au début de la diphtongue ascendante ou à la fin de la diphtongue descendante ;

o

Prononciation des diphtongues nasales avec coda nasale (/m/ et /n/ en fin de syllabe) de manière différente de la brésilienne ;

o

Prononciation du /ch/ « à l‟italienne », [k], au lieu de [ʃ]. Ceci peut engendrer des confusions, étant données que les deux prononciations existent en français pour /ch/. En PB, il n‟existe que la prononciation [ʃ] ;

o

Prononciation aspirée des consonnes occlusives par les chanteurs d‟origine américaine ou allemande, qui finissent par prononcer de la sorte /p/, /k/ et /t/ comme [p ͪ ], [k ͪ ] et [t ͪ ]. Ces consonnes doivent être prononcées de manière à ce qu‟elles ne soient pas aspirées. Cela ne devrait pas causer de problème à des chanteurs français car leurs consonnes occlusives, non plus, ne sont aspirées ;

o

Prononciation « orthographique » du /de/ et du /te/ post-toniques finaux, comme [de] et [te] au lieu de [ʤɪ] et [tʃɪ] ;

o

Prononciation « ortographique » du /di/ et du /ti/ en toute position sous la forme [di] et [ti] au lieu de [ʤɪ] et [tʃɪ] ;

o

Prononciation du /g/ et du /j/ avant un /e/ et un /i/ « à l‟italienne », en tant que [ʤ] au lieu de [ʒ]. C‟est une erreur commise fréquemment par les chanteurs américains, mais qui n‟a pas cours chez les chanteurs français, étant donnée que la règle phonétique qui prévaut est semblable en français et en portugais ;

o

Prononciation du /l/ en fin de syllabe et en fin de mot [l], à la française, au lieu de la glissante [w]. Contrairement à ce qui se passe dans la prononciation du portugais européen et celle du français, le /l/, lorsqu‟il se présente dans une telle configuration, est toujours prononcé comme une glissante, exactement comme

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dans les diphtongues terminées par /u/. Ex. : « mau » (mauvais) et « mal » (mal) sont prononcés exactement de la même façon : [ma:w] ; o

Prononciation du /nh/ à la façon d‟un /gn/ italien ou français ou un /ñ/ espagnol. Cette erreur ne porte pas préjudice à la compréhension du mot et n‟est pas considérée comme une faute grave ;

o

Prononciation du /que/ et du /qui/ sans le tréma « à l‟italienne », [kwe] et [kwi], au lieu de [ke] et [ki] ;

o

Prononciation du /r/ intervocalique, entre voyelle et consonne ou entre consonne et voyelle excessivement roulée, comme le double /rr/ italien ;

o

Prononciation du /s/ et du /z/ en fin de mot ou en fin de syllabe de façon incohérente au cours d‟une même et unique mélodie : [s] pour un mot [ʃ], une prononciation typiquement « carioca » (de Rio de Janeiro), pour un autre. Bien qu‟il soit naturel d‟entendre l‟accent et la prononciation « carioca » dans de nombreux enregistrements, celle-ci est déconseillée depuis les directives des Normes de 1938, ce qui a été renforcé par les Normes de 2007 ;

o

Prononciation d‟un son non-écrit après la dernière consonne, résultant en une paragoge ;

o

Finalement, on constate une mollesse, une incohérence dans la prononciation des phonèmes, principalement pour ceux que l‟on vient de citer : au cours d‟une même mélodie, un chanteur prononce un phonème correctement pour un premier mot et pour un autre, parfois dans un même vers ou un même morceau, il va coler à l‟orthographe, le phonème étant alors italianisé, francisé, américanisé, etc.; ou, dans le cas où une lettre a de multiples prononciations possibles, le chanteur n‟est pas cohérent pour en choisir une et prononce, par exemple, [ɣ] dans une première occurence de /rr/ et [r] dans une autre.

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Conclusion En ce qui concerne la phonétique de manière générale, nous avons constaté une carence de sources sur les sons nasaux. Le tableau officiel de l‟API ne présente pas de symboles spécifiques pour chaque voyelle nasale, ce qui peut porter à confusion dans les transcriptions phonétiques de différentes langues. Comme nous avons pu l‟observer, ceci est démontré par la différence de prononciation des voyelles entre les brésiliens et les français. En ce qui concerne la représentation phonétique du PB chanté « standard », il reste encore des lacunes à combler, puisque l‟application de l‟API dans les études de phonétique au Brésil est relativement récente et qu‟il y a encore de grands débats sur le sujet. Le but de ce travail n‟est pas l‟analyse approfondie du répertoire de chambre vocale brésilien. Il s‟agit plutôt de poursuivre dans la lignée des études récentes sur la phonétique du chant brésilien, plus précisément en élaborant un guide phonétique repère pour performer le répertoire, notamment les mélodies les plus connues de Villa-Lobos. C‟est pourquoi nous avons inclus ces mélodies transcrites et traduites en annexe. Néanmoins, nous présentons nombre de compositeurs qui méritent d‟être découverts par les chanteurs non-brésiliens. Le répertoire et la phonétique brésiliens sont très peu diffusés, et il est donc possible d‟approfondir ce travail dans différentes directions : la promotion de la musique de chambre vocale brésilienne en analysant divers répertoires ; une étude de la diction des chanteurs français dans ce répertoire dans le sens de raffiner le guide phonétique avec des analogies entre les deux langues ; ou encore la recherche plus approfondie sur la phonétique du PB.

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Bibliographie A. ANAIS

DO

Bibliographie en portugais PRIMEIRO CONGRESSO

DA

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DO

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DE

LINGUA FALADA

NO

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KAYAMA, Adriana; CARVALHO, Flávio; CASTRO, Luciana Monteiro de ; HERR, Martha ; RUBIM, Mirna ; PADUA, Mônica Pedrosa de & MATTOS, Wladimir. (2007). « PB Cantado : Normas para a pronúncia do português brasileiro no canto erudito » in: Revista Opus, 13, n. 2, p. 16-38, Goiânia. http://www.anppom.com.br/revista/index.php/opus/article/view/300/287 (dernière consultation le 24/02/2016).

Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

MINISTÉRIO

DA

EDUCAÇÃO

DO

BRASIL. (2008). Acordo Ortográfico da Língua

Portuguesa de 1990 : http://portal.mec.gov.br/arquivos/pdf/decreto6583_acordoortografico.pdf (dernière consultation le 24/02/2016). La population du Brésil : http://www.ibge.gov.br/apps/populacao/projecao/ (dernière consultation le 24/02/2016). Statistiques sur la population lusophone : http://www.ethnologue.com/statistics/size (dernière consultation le 14/01/2016). http://www.ethnologue.com/language/por (dernière consultation le 14/01/2016). https://translate.google.fr (dernière consultation le 16/02/2016). http://duvidas.dicio.com.br/muito-ou-muinto/ (dernière consultation le 14/01/2016). Sur la prononciation du Portugais Brésilien (pp. 329-332) : HULK, Aafke ; MEKLA, Francine & Schroten, JAN. Du lexique à la morphologie: Du côté de chez Zwaan : textes réunis en l'honneur du soixantième anniversaire de Wiecher Zwanenburg. https://books.google.fr/books?id=N7I1KeLy5MUC&pg=PP1&lpg=PP1&dq=Du+lexiqu e+%C3%A0+la+morphologie:+du+c%C3%B4t%C3%A9+de+chez+Zwaan+:+textes+r %C3%A9unis+en+l+...&source=bl&ots=V3sJEdBitz&sig=c_3CTyyvV_0jrBcUJTCeX awgSeI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiU4oCK_pDLAhWKCBoKHTuIBSkQ6AEIKz AC#v=onepage&q=Du%20lexique%20%C3%A0%20la%20morphologie%3A%20du% 20c%C3%B4t%C3%A9%20de%20chez%20Zwaan%20%3A%20textes%20r%C3%A9 unis%20en%20l%20...&f=false (dernière consultation le 14/01/2016). Dictionaire phonétique pour les prononciations du Portugais (Brésilien et Européen) : http://www.portaldalinguaportuguesa.org/index.php?action=fonetica&act=list®ion= spx&search (dernière consultation le 24/02/2016). Transcription phonétique en espagnol : http://easypronunciation.com/es/spanish-phonetic-transcription-converter#result http://www.aucel.com/pln/transbase.html (dernière consultation le 26/02/2016). Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Dictionnaire de langue italienne avec transcription phonétique : http://www.dizionario.rai.it/ (dernière consultation le 26/02/2016). Clavier phonétique : http://www.lexilogos.com/clavier/fonetik.htm (dernière consultation le 27/02/2016). Traduction de Melodia Sentimental, de H. Villa-Lobos : http://www2.ee.ufpe.br/codec/FLORIL%C3%88GE.pdf (dernière consultation le 27/02/2016). Traduction de Bachianas Brasileiras nº5, de H. Villa-Lobos : http://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/npgs_couleurs_latines_14_ju in-bd.pdf (dernière consultation le 27/02/2016). Dictionnaire Larousse : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/d%C3%A9sinence/24486 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/diphtongaison/25710?q=diphtongaison#25 586 (dernière consultation le 28/02/2016). Tableau de l‟API, comme exigé par le site officiel : « IPA Chart, http://www.internationalphoneticassociation.org/content/ipa-chart, available under a Creative Commons Attribution-Sharealike 3.0 Unported License. Copyright © 2015 International Phonetic Association ». (dernière consultation le 01/03/2016).

Les Normes de 2007 en anglais : http://www.ia.unesp.br/Home/Pesquisa/brazilian_portuguese_article.pdf (dernière consultation le 28/02/2016).

Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Annexe 1 : L‟Alphabet Phonétique International

Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Annexe 2 : Transcriptions des mélodies brésiliennes sélectionnées. Les liaisons entre mots sont indiquées en gras. Bachianas Brasileiras nº5 – Ária (Cantilena) [ba.ki„ɐ̃.nɐs bɾa.zi„le:j.ɾɐs – „a.ɾjɐ kɐ̃ᵑ.tʃɪ„lẽ.nɐ]

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

Tarde,

[„tar.ʤɪ]

Tardif,

uma nuvem rósea lenta e transparente,

[„ũ.mɐ „nu.vẽj ̃ „ɣɔ.zjɐ „lẽ:ᵑ.tɐ ɪ tɾɐᵑ̃ s.pa„ɾẽ:j.̃ tʃɪ]

un nuage, nonchalant et transparent, rosit.

sobre o espaço sonhadora e bela!

[„so.bɾjʊ ɪs.pa.sʊ so.ɲa„do.ɾɐ ɪ „bɛ.lɐ]

Il s‟étire dans l‟espace, langoureux et magnifique !

Surge no infinito a lua docemente,

[„sur.ʒɪ nwĩᵑ.fi.„ni.twa „lu.ɐ do.si„mẽ:j.̃ tʃɪ]

Et la lune, sans hâte, surgit dans l‟infini,

enfeitando a tarde, qual meiga donzela

[ẽj.̃ fej„tɐ:̃ ᵑ.dwa „tar.ʤɪ kwa:w „mej.gɐ doᵑ„zɛ.lɐ]

elle pare le soir, telle une charmante jeune fille

que se apresta e a linda sonhadoramente,

[ki sja„pɾɛs.tja „lĩ:ᵑ.dɐ so.ɲa.do.ɾɐ„mẽ:j.̃ tʃɪ]

qui, rêveuse, s‟apprête et se fait belle,

Em anseios d‟alma para ficar bela,

[„ẽ:j ̃ ɐ̃ᵑ„se:j.ʊs „da:w.mɐ „pa.ɾɐ fi„kar „bɛ.lɐ]

l‟âme emplie du désir d‟être jolie.

Grita ao Céu e a Terra, toda a Natureza!

[„gɾi.ta aw „sɛ:w ɪ a „tɛ.ɣɐ „to.da na.tu„ɾe.zɐ]

Ses cris s‟adressent au ciel et à la terre, à la Nature tout entière !

Cala a passarada aos seus tristes queixumes,

[„ka.la pa.sa„ɾa.dɐ awse:ws „tris.tʃɪs kej„ʃũ.mɪs]

Les oiseaux se taisent devant ses tristes plaintes,

e reflete o mar toda a sua riqueza...

[ɪ ɣe„flɛ.tʃɪ ʊ „mar „to.da „su.ɐ ɣi„ke.zɐ]

et la mer reflète toute sa richesse…

Suave a luz da lua desperta agora,

[„swa.vja luz dɐ „lu.ɐ ʤɪs„pɛr.tɐ a„gɔ.ɾɐ]

Doucement, le clair de lune maintenant se réveille,

a cruel saudade que ri e chora!

[a kru„ɛ:w saw„da.ʤɪ kɪ „ɣi ɪ „ʃɔ.ɾɐ]

cruelle nostalgie qui rit et qui pleure !

Tarde,

[„tar.ʤɪ]

Tardif,

uma nuvem rósea lenta e transparente,

[„ũ.mɐ „nu.vẽj ̃ „ɣɔ.zjɐ „lẽ:ᵑ.tɐ ɪ tɾɐᵑ̃ s.pa„ɾẽ:j.̃ tʃɪ]

un nuage, nonchalant et transparent, rosit.

sobre o espaço sonhadora e bela!

[„so.bɾjʊ ɪs.pa.sʊ so.ɲa„do.ɾɐ ɪ „bɛ.lɐ]

Il s‟étire dans l‟espace, langoureux et magnifique !

Texte : Ruth Valadares Corrêa

Mémoire de Master

Traduction : Philharmonie de Paris

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Bachianas Brasileiras nº5 – Dansa (Martelo) [ba.ki„ɐ̃.nɐs bɾa.zi„le:j.ɾɐs – „dɐ̃:ᵑsɐ mar„tɛ.lʊ]

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

Irerê, meu passarinho do Sertão do Cariri,

[i.ɾe„ɾe mew pa.sa„ɾĩ.ɲʊ dʊ ser„tɐ:̃ w̃ dʊ ka.ɾɪ„ɾi]

Irerê, mon petit oiseau de l‟arrière-pays de Cariri,

Irerê, meu companheiro,

[i.ɾe„ɾe mew kõᵑ.pɐ„̃ ɲe:j.ɾʊ]

Irerê, mon compagnon,

Cadê viola? Cadê meu bem? Cadê Maria?

[ka„de vi„ɔ.lɐ ka„de mew bẽ:j ̃ ka„de ma„ɾi.ɐ]

Où est ma guitare ? Où est ma belle ? Où est Maria ?

Ai triste sorte a do violeiro cantadô!

[aj tris.tʃɪ „sɔr.tʃja dʊ vjo„le:j.ɾʊ kɐᵑ̃ .ta„do]

Hélas, triste sort que celui du pauvre guitariste chanteur !

Ah! Sem a viola em que cantava o seu amô,

[a sẽɲa vi„ɔ.lĩᵑ kɪ kɐᵑ̃ „ta.vʊ sewa„mo a]

Ah ! Maître sans sa guitare pour chanter,

Ah! Seu assobio é tua flauta de irerê:

[sewa.su„biwɛ „tu.ɐ „fla:w.tɐ ʤi.ɾe„ɾe]

Ah ! Sa modulation est ta flûte, Irerê :

Que tua flauta do Sertão quando assobia,

[kɪ „tu.ɐ „fla:w.tɐ dʊ ser„tɐ:̃ w̃ „kwɐ̃ᵑ.dwa.sʊ„bi.ɐ]

mais ta flûte de l‟arrière-pays quand elle module ses sons,

Ah! A gente sofre sem querê! Ah!

[a a „ʒẽ:j.̃ tʃɪ „sɔ.fɾɪ sẽ:j ̃ ke„ɾe a]

Ah ! Les gens souffrent sans le vouloir ! Ah !

Teu canto chega lá do fundo do sertão, ah!

[tew „kɐ:̃ ᵑ.tʊ „ʃe.gɐ la dʊ „fũ:ᵑ.dʊ dʊ ser„tɐ:̃ w̃ a]

Du plus profond de l‟arrière-pays ton chant nous parvient, ah

Como a brisa amolecendo o coração, ah!

[„ko.mʊ a „bɾi.za.mo.le„sẽ:ᵑ.dʊ.ko.ɾa„sɐ:̃ w̃ a]

Comme une brise qui adoucit le cœur, ah !

Irerê, solta teu canto!

[i.ɾe„ɾe „sɔw.tɐ tew „kɐ:̃ ᵑ.tʊ]

Irerê, libère ton chant !

Canta mais! Canta mais!

[„kɐ:̃ ᵑ.tɐ ma:js]

Chante encore ! Chante encore !

Pra lembrá o Cariri!

[pɾa.lẽᵑ„bɾa ʊ ka.ɾi„ɾi]

Pour garder le souvenir du Cariri !

Canta, cambaxirra! Canta, juriti!

[„kɐ:̃ ᵑ.tɐ kɐᵑ̃ .ba„ʃi.ɣɐ „kɐ:̃ ᵑ.tɐ ʒu.ɾi„tʃi]

Chante, roitelet ! Chante, colombe !

Canta, irerê! Canta, canta, sofrê!

[„kɐ:̃ ᵑ.tɐ i.ɾe„ɾe „kɐ:̃ ᵑ.tɐ „kɐ:̃ ᵑ.tɐ so„fɾe]

Chante Irerê ! Chante, chante loriot,

Patativa! Bem-te-vi!

[pa.ta„tʃi.vɐ bẽj.̃ tʃɪ„vi]

Pinson, gobe-mouches !

Maria-acorda-que-é-dia!

[ma„ɾi.a.kɔr.dɐ.kjɛ„ʤi.ɐ]

Maria, réveille-toi, il fait jour maintenant,

Cantem, todos vocês,

[„kɐᵑ̃ .tẽj ̃ „to.dʊs vo„se:js]

Chantez en chœur,

Passarinhos do sertão!

[pa.sa„ɾĩ.ɲʊs dʊ ser„tɐ:̃ w̃]

Chantez petits oiseaux de l‟arrière-pays !

Bem-te-vi! Eh sabiá!

[bẽj.̃ tʃɪ„vi e sa.bi„a]

Gobe-mouches ! Oh grive !

Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES Lá! Liá! liá! liá! liá! liá!

[la li„a]

La ! Li-a ! Li-a ! Li-a !

Eh sabiá da mata cantadô!

[e sa.bi„a da „ma.tɐ kɐᵑ̃ .ta„do]

Holà, grives des bois, vous qui chantez !

Lá! Liá! liá! liá! liá! liá!

[la li„a]

Li-a ! Li-a ! Li-a !

Eh sabiá da mata sofredô!

[e sa.bi„a da „ma.tɐ so.fɾe„do]

Holà, grives des bois, vous qui souffrez !

O vosso canto vem do fundo do sertão

[ʊ „vɔ.sʊ „kɐᵑ̃ .tʊ vẽ:j ̃ dʊ „fũ:ᵑ.dʊ dʊ ser„tɐ:̃ w̃]

Oh ! Votre chant vient du plus profond de l‟arrière-pays

Como uma brisa amolecendo o coração.

[„ko.mũ.mɐ „bɾi.za.mo.le„sẽ:j.̃ dʊ.ko.ɾa„sɐ:̃ w̃]

telle une brise qui adoucit le cœur.

Texte : Manuel Bandeira

Traduction : Philharmonie de Paris

Quatro Canções da Floresta do Amazonas : Veleiros [ve„le:j.ɾʊs] (Voiliers)

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

Velas no mar vão deixando passar

[„vɛ.lɐz nʊ „mar „vɐ:̃ w̃ dej„ʃɐ:̃ ᵑ.dʊ pa„sar]

Voiles dans la mer laissent passer

A tarde anil e outras ondas vêm levar. Ah !

[a „tar.ʤja „ni:w ɪ ow.tɾɐ‘zo:ᵑ.dɐz vẽ:j ̃ mɪ le„var a]

L‟après-midi azur, et d‟autres vagues m‟emportent. Ah !

Sempre existe na mágoa

[„sẽ:j.̃ pɾje„zistʃɪ nɐ „ma.gwɐ ]

Il y a toujours dans le chagrin

Doce murmúrio de um triste amor. Ah !

[„do.sɪ mur„mu.ɾjʊ ʤjũᵑ „tɾis.tʃja „mor a]

Le doux murmure d‟un triste amour. Ah !

Quanta tristeza, ondas do mar

[„kwɐ:̃ ᵑ.tɐ tɾis„te.zɐ „o:ᵑ.dɐs dʊ mar]

Quelle tristesse, les vagues de la mer

Neste vaivém, sem me levar

[„nes.tʃɪ vaj„vẽ:j ̃ sẽ:j ̃ mɪ le„var]

Dans ce va-et-vient, sans m‟emporter

Pois sempre fiz muita atenção

[poj„sẽ:j.̃ pɾɪ e:w „fis „mũ:j.̃ ta.tẽᵑ„sɐ:̃ w̃]

Car j‟ai toujours fait de mon mieux

Em não pisar teu coração. Ah !

[„ẽ:j ̃ nɐ:̃ w̃ pi„zar „se:w ko.ɾa„sɐ:̃ w̃ a]

Pour ne pas piétiner ton cœur. Ah !

Longe no céu, vai a onda jogar

[„lo:ᵑ.ʒɪ nʊ „sɛ:w „va:j a „o:ᵑ.dɐ ʒo„gar]

Loin dans le ciel, la vague va jeter

Tudo que é meu dentro do mar

[„tu.dʊ kjɛ „me:w „dẽᵑ.tɾʊ dʊ „mar]

Tout ce qui m‟appartient dans la mer,

Mémoire de Master

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES Sem me esperar. Ah !

[sẽj ̃ mjes.pe„ɾar a]

Sans m‟attendre. Ah !

Lua, lua branquinha

[„lu.ɐ „lu.ɐ bɾɐᵑ̃ „kĩ.ɲɐ]

Lune, petite lune blanche,

Lua crescente, vem devagar. Ah !

[„lu.ɐ kɾe„sẽ:j.̃ tʃɪ „vẽ:j ̃ ʤɪ.va„gar a]

Lune croissante, viens doucement. Ah !

Texte : Dora Vasconcellos

Traduction libre

Quatro Canções da Floresta do Amazonas : Cair da tarde [ka„ir dɐ „tar.ʤɪ] (Crépuscule)

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

A garça voou, a sombra ficou

[a „gar.sɐ vʊ„o:w a „so:ᵑ.bɾɐ fi„ko:w]

L‟aigrette s‟envola, l‟ombre resta

A noite desceu levando o brancor ! Ah !

[a „no:j.tʃɪ de„se:w le„vɐ:̃ ᵑ.dʊ bɾɐᵑ̃ „kor a]

La nuit jeta son voile sur le jour ! Ah !

A mata dormiu, o vento acabou

[a „ma.tɐ dʊr„mi:w ʊ „vẽ:ᵑ.twa.ka„bo:w]

Le bois dorma, le vent cessa

A folha caiu fazendo rumor ao tocar ! Ah !

[a „fo.ʎɐ ka„i:w fa„zẽ:ᵑ.dʊ ɣu„moɾaw.to„kar a]

La feuille tomba bruisselant le sol. Ah !

O ramo gemeu, o ninho vibrou

[ʊ „ɣɐ.̃ mʊ ʒe„me:w ʊ „nĩ.ɲʊ vi„bɾo:w]

Le rameau gémissa, le nid a vibré,

O rio bebeu as nuvens do céu. Ah !

[ʊ „ɣi.ʊ be„be:waz „nu.vẽjz̃ dʊ „sɛ:w a]

La rivière buva les nuages du ciel ! Ah !

O arco passou bem perto daqui

[ʊ „ar.kʊ pa„so:w bẽj ̃ „pɛr.tʊ da„ki]

L‟arc est passé près d‟ici

As vozes levou rompendo manhãs ao morrer.

[az „vɔ.zɪzle„vo:w ɣoᵑ„pe:ᵑ.dʊ mɐ„̃ ɲɐz̃ aw.mo„ɣer a]

Et mourra emportant les voix et rompant matins

Ah, Ah, ah...

Texte : Dora Vasconcellos

Mémoire de Master

Traduction libre

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Quatro Canções da Floresta do Amazonas : Canção do amor [kɐ̃ᵑ„sɐ̃:w̃ dwa„mor]

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

(Chanson de l‟amour) Sonhar na tarde azul do teu amor ausente

[so„ɲar na „tar.ʤja„zu:w dʊ „te:w a„moɾaw„zẽ:j.̃ tʃɪ]

Rêver de ton amour absent dans l‟après-midi azur

Suportar a dor cruel com esta mágoa crescente

[su.por„taɾa„dor kɾu„ɛ:w koᵑ „ɛs.tɐ „ma.gwɐ kɾe„sẽ:j.̃ tʃɪ]

Supporter la cruelle douleur et ce chagrin croissant

O tempo em mim agrava o meu tormento, amor!

[ʊ „tẽ:ᵑ.pwẽj ̃ „mĩ.ɲa„gɾa.vaw me:w tor„mẽ:ᵑ.twa„mor]

Le temps aggrave mon tourment, amour !

Tão longe assim de ti, vencida pela dor,

[tɐ̃w̃ „loᵑ.ʒja„sĩ:ᵑ ʤɪ „tʃi vẽj„̃ si.dɐ „pe.lɐ „dor]

Si loin de toi, vaincue par la douleur,

Na triste solidão procuro ainda te encontrar

[na „tɾis.tʃɪ so.li„dɐ:̃ w̃ pɾo„ku.ɾwa„ĩ:ᵑ.dɐ tʃjẽj.̃ koᵑ„tɾar]

Dans la triste solitude, je te cherche encore

Amor, meu amor!

[a„mor mewa„mor]

Amour, mon amour !

Tão bom é saber calar e

[tɐ̃w̃ „bo:ᵑ „ɛ sa„ber ka„laɾɪ]

Qu‟il est bon de savoir se taire

Deixar-se vencer pela realidade

[dej„xar.si vẽj„̃ ser „pe.lɐ ɣe.a.li„da.ʤɪ]

et se permettre d‟être vaincu par la réalité

Vivo triste a soluçar

[„vi.vʊ „tɾis.tʃja so.lu„sar]

Je vis triste en sanglots

Quando, quando virás enfim?

[„kwɐ:̃ ᵑ.dʊ, „kwɐ:̃ ᵑ.dʊ vi„ɾazẽj„̃ fĩ:ᵑ]

Quand est-ce que tu viendras enfin ?

Sinto o ardor dos beijos teus em mim. Ah!

[„sĩ:ᵑ.twar„dor dʊz „be:j.ʒʊs „te:wzẽj„̃ mĩ:ᵑ a]

Je sens en moi la chaleur de tes baisers. Ah !

Qualquer pequeno sinal e fremente surpresa

[kwaw„kɛr pe„kẽ.nʊ si„na:w ɪ fɾe„mẽ:j.̃ tʃɪ sur„pɾe.zɐ]

Le moindre signe ou surprise frémissante

Vem me amargurar.

[„vẽ:j ̃ mja.mar.gu„ɾar]

Vient m‟aigrir.

Tão doce aquela hora em que de amor sonhei

[tɐ̃w̃ „do.sja„kɛ.lɐ „ɔ.ɾɐ ẽj ̃ kɪ ʤja„mor so„ɲe:j]

Si douce est l‟heure où j‟ai révé d‟amour,

Infeliz, a sós, agora apaixonada fiquei

[ĩᵑ.fe„liza„sɔza„gɔ.ɾa„pa:j.ʃo„na.dɐ fi„ke:j]

Malheureuse, je suis réstée seule et amoureuse !

Sentindo aqui fremente o teu reclamo amor!

[sẽj„̃ tʃĩ:ᵑ.dwa„ki fɾe„mẽ:j.̃ tʃjʊ tew ɣe„klɐ.̃ mwa„mor]

Je sens, frémissant, votre réclame, mon amour !

Mémoire de Master

80/97

Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES Tão longe assim de ti, ausente ao teu calor

[tɐ̃w̃ „lo:ᵑ.ʒja„sĩ:ᵑ ʤɪ „tʃi aw„zẽ:j.̃ tʃjaw „tew ka„lor]

Si loin de toi, absente à ta chaleur,

Meu pobre coração anseia sempre a suplicar.

[mew „pɔ.bɾɪ ko.ɾa„sɐ:̃ w̃ ɐ̃ᵑ„se:j.ɐ „sẽ:ᵑ.pɾja su.pli„kar]

Mon pauvre cœur supplie toujours,

Amor, meu amor!

[a„mor mewa„mor]

Amour, mon amour !

Texte : Dora Vasconcellos

Traduction libre

Quatro Canções da Floresta do Amazonas : Melodia Sentimental [me.lo„ʤi.ɐ sẽj.̃ tʃi.mẽᵑ„ta:w]

Heitor Villa-Lobos (1887-1959)

(Mélodie Sentimentale) Acorda, vem ver a lua

[a„kɔr.dɐ „vẽ:j ̃ „veɾa „lu.ɐ]

Reveille-toi, viens voir la lune

Que dorme na noite escura

[kɪ „dɔr.mɪ nɐ „no:j.tʃis„ku.ɾɐ]

qui dort dans la nuit foncée

Que surge tão bela e branca

[kɪ „sur.ʒɪ tɐ̃w̃ „bɛ.lɐ ɪ „bɾɐ:̃ ᵑ.kɐ]

qui semble si belle et blanche

Derramando doçura

[de.ɣa„mɐ:̃ ᵑ.dʊ do„su.ɾɐ]

Versant autant de douceur

Clara chama silente

[„kla.ɾɐ „ʃɐ.̃ mɐ si„lẽ:j.̃ tʃɪ]

Claire, elle appelle muete

Ardendo meu sonhar

[ar„dẽ:ᵑ.du me:w so„ɲar]

en brûlant mon rêver.

As asas da noite que surgem

[a„zazda „no:j.tʃɪ kɪ „sur.ʒẽj]̃

Les ailles de la nuit qui vient

E correm o espaço profundo

[ɪ „kɔ.ɣẽj ̃ nwɪs„pa.sʊ pɾo„fũ:ᵑ.dʊ]

Et cours dans l´espace lointain

Oh, doce amada, desperta

[ɔ „do.sɪ a„ma.dɐ ʤɪs„pɛr.tɐ]

Oh, ma douce aimée, reveille-toi

Vem dar teu calor ao luar

[vẽ:j ̃ „dar tew ka„loɾaw lu„ar]

Viens apporter ta chaleur au clair de lune

Quisera saber-te minha

[ki„zɛ.ɾɐ sa„ber.tʃɪ „mĩ.ɲɐ]

Je voudrais te savoir tu est mienne

Na hora serena e calma

[na „ɔ.ɾɐ se„ɾẽ.nɐj „ka:w.mɐ]

À l'époque sereine et calme

Mémoire de Master

81/97

Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES A sombra confia ao vento

[a „so:ᵑ.bɾɐ koᵑ.fi.ɐ aw „vẽ:ᵑ.tʊ]

L'ombre livre au vent

O limite da espera

[ʊ li„mi.tʃɪ dajs„pɛ.ɾɐ]

La limite de l'attente

Quando dentro da noite

[„kwɐ:̃ ᵑ.dʊ „dẽ:ᵑ.tɾʊ da „no:j.tʃɪ]

Lorsque dans la nuit

Reclama o teu amor

[ɣe„klɐ.̃ maw te:w a„mor]

Elle demande ton amour

Acorda, vem olhar a lua

[a„kɔr.dɐ „vẽ:j ̃ o„ʎaɾa „lu.ɐ]

Reveille-toi, viens regarder la lune

Que brilha na noite escura

[kɪ „bɾi.ʎɐ na „no:j.tʃɪs„ku.ɾɐ]

Qui brille dans la nuit foncée

Querida, és linda e meiga

[ke„ɾi.dɐ „ɛs lĩ:ᵑ.dɐ ɪ „me:j.gɐ]

Me chérie, tu es belle et mignonne

Sentir meu amor e sonhar.

[sẽj„̃ tʃɪr mewa„moɾɪ so„ɲar]

Sentir mon amour et rêver.

Texte : Dora Vasconcellos

Mémoire de Master

Traduction : Hélio Magalhães de Oliveira

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Annexe 3 : Liaisons entre voyelles Tableau 1 : terminaison a + a initiale + +

a/á/â/am/âm/an/ân-

A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á -à [a] A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á -à [a] A: -am -ão [ɐ̃w̃], T: -ão [ɐ̃:w̃] A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ:̃ j]̃ A: -am -ão [ɐ̃w̃], T: -ão [ɐ̃:w̃] A: -ã [ɐ]̃ T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ:̃ j]̃

+ + + + + + + + + + + +

T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐ̃ᵑ] T: am- an- âm- ân- [ɐ:̃ ᵑ] â- [ɐ]̃ A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: a- [a], T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐ̃ᵑ] A: am- an- [ɐ̃ᵑ] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

-a/á/à/ã/ãe/am/ão O+O

O+N

N+O

N+N

Resultado E [a] [ja] ou H

A: a- [a] ; [ja]

H H E [ɐ̃ᵑ] ou H H H H H H ou [ɲ] H E [ɐ̃ᵑ] ou H H H ou [ɲ]

Exemples Agora apaixonada [a„gɔɾa.paj.ʃo„na.dɐ] ou [a„gɔɾɐ a.paj.ʃo„na.dɐ] ; Se apresta e a linda [sja„pɾɛs.tja „lĩ:ᵑ.dɐ] ou [sja„pɾɛs.tɐ ja „lĩ:ᵑ.dɐ] Menina alta [me„ni.nɐ „a:w.tɐ] Maracujá amarelo [ma.ɾa.ku„ʒa a.ma„ɾɛ.lʊ] Casa antiga [„ka.zɐ̃ᵑ„tʃi.gɐ] ou [„ka.zɐ ɐ̃ᵑ„tʃi.gɐ] Minha ânsia [„mi.ɲa ‘ɐ̃:ᵑ.sjɐ] Morrerá antes [mo.ɣe„ɾa ‘ɐ̃:ᵑ.tʃɪs] Foram ali [„fo.ɾɐ̃w̃ a„li] ; Terão algo [te„ɾɐ̃:w̃ ‘a:wgʊ] Irmã amada [ir„mɐ̃ a„ma.dɐ] ; Irmã alta [ir„mɐ̃ ‘a:w.tɐ] Mãe adorada [„mɐ̃:j ̃ a.do„ɾa.dɐ] ou [„mɐ̃.ɲa.do„ɾa.dɐ] Foram andando [„fo.ɾɐ̃w̃ ɐ̃ᵑ„dɐ̃:ᵑ.dʊ] Ímã antigo [„i.mɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] ou [„i.mɐ̃ ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Irmã angustiada [ir„mɐ̃ ɐ̃ᵑ.gus.tʃi„a.dɐ] Mãe ansiosa [„mɐ̃:j ̃ ɐ̃ᵑ„sjɔ.zɐ] ou [„mɐ̃.ɲɐ̃ᵑ„sjɔ.zɐ]

Tableau 2 : terminaison a + e initiale -a/á/à/ã/ãe/am/ão O+O

O+N

A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á -à [a] T: -á -à [a] A: -a [ɐ], T: -á -à [a] A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á -à [a] T: -á -à [a]

Mémoire de Master

+ + + + + + + + + +

e/ê/é/em/êm/en/ênA: e- [e] A: e- [ɪ] A: e- [e] A: e- [ɪ] T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

Résultat E [e] ou H E [ɪ], D [ɐj] ou H H D [a:j] ou H H E [ĩᵑ], D [ɐj]̃ ou H H D [a:j]̃ ou H H

Exemples Ideia excelente [i„dɛ.je.se„lẽ:j.tʃɪ] ou [i„dɛ.jɐ e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ̃ Roupa estranha [„row.pɪs„tɾɐ̃.ɲɐ], [„row.pɐjs„tɾɐ̃.ɲɐ] ou [„row.pɐ ɪs„tɾɐ̃.ɲɐ] Será excepcional [se„ɾa e.sep.sjo„naw] Está escuro [ɪs„ta:js„ku.ɾʊ] ou [ɪs„ta ɪs„ku.ɾʊ] Para ele [„pa.ɾɐ ‘e.lɪ] ; Terá êxito [te„ɾa ‘e.zi.tʊ] ; Está ébrio [ɪs„ta ‘ɛ.bɾjʊ] Bela empresa [„bɛ.lĩᵑ‘pɾe.zɐ] , [„bɛ.lɐj‘̃ pɾe.zɐ] ou [„bɛ.lɐ ĩᵑ‘pɾe.zɐ] Ela entra [„ɛ.lɐ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] Está em casa [ɪs„ta:j„̃ ka.zɐ] ou [ɪs„ta ĩᵑ „ka.zɐ] Dará ênfase [da„ɾa ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ]

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES N+O

A: -am -ão [ɐw ̃ ̃ ], T: -ão [ɐ̃:w̃]

+

N+N

A: -ã [ɐ̃] T: -ã [ɐ]̃ A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ̃:j]̃ A: -am -ão [ɐw ̃ ̃ ], T: -ão [ɐ̃:w̃]

+ + + + +

A: -ã [ɐ̃] T: -ã [ɐ]̃ A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ̃:j]̃

+ + + +

A: e- [ɪ] [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: e- [ɪ] A: e- [ɪ] A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: e- [ɪ] [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ], T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ], T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

H D [ɐ̃j] ou H D [ɐ̃:j] ou H H H ou [ɲ] H D [ɐ̃j]̃ ou H D [ɐ̃:j]̃ ou H H H ou [ɲ]

Mão esquerda [„mɐ̃:w̃ ɪs„ker.dɐ] São excelentes [„sɐ̃:w̃ e.se„lẽ:j.̃ tʃɪs] ; Foram elas [„fo.ɾɐ̃w̃ „ɛ.lɐs] ; São eles [„sɐ̃:w̃ „e.lɪs] Órfã esquecida [„ɔr.fɐ̃js.ke„si.dɐ] ou [„ɔr.fɐ̃ ɪs.ke„si.dɐ] Cidadã estúpida [si.da„dɐ̃:js„tu.pi.dɐ] ou [si.da„dɐ̃ is„tu.pi.dɐ] Manhã excepcional [mɐ̃„ɲɐ̃ e.sep.sjo„naw] ; Irmã ébria [ir„mɐ̃ ‘ɛ.bɾjɐ] Mãe eterna [„mɐ̃:j ̃ e„tɛr.nɐ] ou [„mɐ̃.ɲe„tɛr.nɐ] Foram embora [„fo.ɾɐ̃w̃ ĩᵑ„bɔ.ɾɐ] Deram ênfase [„dɛ.ɾɐ̃w̃ ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ] ; Darão ênfase [da„ɾɐ̃:w̃ ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ] Órfã entregue [„ɔr.fɐ̃j„̃ tɾɛ.gɪ] ou [„ɔr.fɐ̃ ĩᵑ„tɾɛ.gɪ] Talismã encrustado [ta.liz„mɐ̃:j.̃ kɾus„ta.dʊ] ou [ta.liz„mɐ̃ ĩᵑ.kɾus„ta.dʊ] Irmã entra [ir„mɐ̃ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] Mãe entusiasmada [„mɐ̃:j ̃ ĩᵑ.tu.zjaz„ma.dɐ] ou [„mɐ̃.ɲĩᵑ.tu.zjaz„ma.dɐ] Mãe entra [„mɐ̃:j ̃ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] ou [„mɐ̃‘ɲ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ]

Tableau 3 : terminaison a + i initiale -a/á/à/ã/ãe/am/ão O+O

O+N

N+O

N+N

A: -a [ɐ] T: -á -à [a] A: -a [ɐ], T: -á -à [a] A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á -à [a] T: -á -à [a] A: -am -ão [ɐw ], T: -ão [ɐ:̃ w̃] ̃ ̃ A: -ã [ɐ]̃ T: -ã [ɐ]̃ A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ:̃ j]̃ A: -am -ão [ɐw ], T: -ão [ɐ:̃ w̃] ̃ ̃ A: -ã [ɐ]̃ T: -ã [ɐ]̃ A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ:̃ j]̃

Mémoire de Master

+ + + + + + + + + + + + + + + + + +

i/í/im/ím/in/ínA: i- [i] A: i- [i] T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: i- [i], T: i- í- [i] A: i- [i] A: i- [i] T: i- í- [i] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ]

Résultat E [i], D [ɐj] ou H D [a:j] ou H H E [ĩᵑ], D [ɐj]̃ ou H H D [a:j]̃ ou H H H D [ɐ̃j] ou H D [ɐ̃:j] ou H H H ou [ɲ] H D [ɐ̃j]̃ ou H D [ɐ̃:j]̃ ou H H H

Exemples Vai pra Itália [„vaj pɾi„ta.ljɐ], [„vaj pɾɐj„ta.ljɐ] ou [„vaj pɾɐ i„ta.ljɐ] Fará história [fa„ɾa:js„tɔ.ɾjɐ] ou [fa„ɾa is„tɔ.ɾjɐ] Para isso [„pa.ɾɐ ‘i.sʊ] ; Verá isso [ve„ɾɐ ‘i.sʊ] Casa incrível [„ka.zĩᵑ„kɾi.vew], [„ka.zɐj„̃ kɾi.vew] ou [„ka.zɐ ĩᵑ„kɾi.vew] Amiga íntima [a„mi.gɐ ‘ĩ:ᵑ.tʃi.mɐ] Comerá inteiro [ko.me„ɾa:j„̃ tej.ɾʊ] [ko.me„ɾa ĩᵑ„tej.ɾʊ] Será ímpar [se„ɾa ‘ĩ:ᵑ.par] Contam histórias [„ko:ᵑ.tɐ̃w̃ is„tɔ.ɾjɐs] ; Contarão histórias [ko:ᵑ.ta„ɾɐ̃:w̃ is„tɔ.ɾjɐs] Ímã inútil [„i.mɐ̃j„nu.tʃɪw] ou [„i.mɐ̃ i„nu.tʃɪw] Irmã idiota [ir„mɐ̃:j.ʤ„jɔ.tɐ] ou [ir„mɐ̃ i.ʤ„jɔ.tɐ] Irmã Ísis [ir„mɐ̃ ‘i.zɪs] Mãe Ísis [„mɐ̃:j ̃ ‘i.zɪs] ou [„mɐ̃‘ɲi.zɪs] Comam inteiro [„ko.mɐ̃w̃ ĩᵑ„tej.ɾʊ] ; Pão inteiro [pɐ̃:w̃ ĩᵑ„tej.ɾʊ] Órfã ingrata [„ɔr.fɐ̃j„̃ gɾa.tɐ] ou [„ɔr.fɐ̃ ĩᵑ„gɾa.tɐ] Maçã intoxicada [ma„sɐ̃:j.̃ to.ksi„ka.dɐ] ou [ma„sɐ̃ ĩᵑ.to.ksi„ka.dɐ] Irmã íntegra [ir„mɐ̃ ‘ĩ:ᵑ.te.gɾɐ] Mãe insubstituível [„mɐ̃:j ̃ ĩᵑ.subs.tʃi„twi.vew] ; Mãe íntegra [„mɐ̃:j ̃ ‘ĩ:ᵑ.te.gɾɐ]

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Tableau 4 : terminaison a + o initiale O+O

A: -a [ɐ] T: -á -à [a]

+ + +

O+N

A: -a [ɐ] A: -a [ɐ] T: -á, -à [a] A: -am -ão [ɐ̃w̃], T: -ão [ɐ̃:w̃] A/T: -ã [ɐ]̃ T: -ãe [ɐ:̃ j]̃ A: -am -ão [ɐw ̃ ̃ ], T: -ão [ɐ:̃ w̃] A/T: -ã [ɐ̃] T: -ãe [ɐ̃:j]̃

+ + + + + + + + +

-a/á/à/ã/ãe/am/ão

N+O

N+N

o/ô/ó/om/onA: o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ]

Résultat E [o] ou H H

A: om- on- [oᵑ] T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

E [oᵑ] ou H H H H H H ou [ɲ] H H H ou [ɲ]

Exemples Casa oposta [„ka.zo„pɔs.tɐ] ou [„ka.zɐ o„pɔs.tɐ] Será obrigado [se„ɾa o.bɾi„ga.dʊ] ; Irá hoje [i„ɾa ‘o.ʒɪ] ; Quebrará ossos [ke.bɾa„ɾa ‘ɔ.sʊs] Muita hombridade [„mũj.̃ toᵑ.bɾi„da.ʤɪ] ou [„mũj.tɐ ̃ oᵑ.bɾi„da.ʤɪ] Para ontem [„pa.ɾɐ ‘o:ᵑ.tẽj]̃ Irá onde [i„ɾa ‘o:ᵑ.ʤɪ] ; Será honrado [se„ɾa oᵑ„ɣa.dʊ] Varão honesto [va„ɾɐ̃:w̃ o„nɛs.tʊ] ; Brilham olhos [„bɾi.ʎɐ̃w̃ ‘ɔ.ʎʊs] ; Irmã ousada [ir„mɐ̃ ow„za.dɐ] ; Cirurgiã ótima [si.ɾur.ʒi„ɐ̃ ‘ɔ.tʃɪ.mɐ] Mãe honesta [„mɐ̃:j ̃ o„nɛs.tɐ] ou [„mɐ̃.ɲo„nɛs.tɐ] Menção honrosa [mẽᵑ„sɐ̃:w̃ oᵑ.ɣɔ.zɐ] ; Pegam ônibus [„pɛ.gɐ̃w̃ ‘o.ni.bʊs] Cidadã honrada [si.da„dɐ̃ oᵑ.ɣa.dɐ] Mãe honrada [„mɐ̃:j ̃ oᵑ.ɣa.dɐ] ou [„mɐ̃.ɲoᵑ.ɣa.dɐ]

Tableau 5 : terminaison a + u initiale -a/á/à/ã/ãe/am/ão O+O

O+N N+O

N+N

A: -a [ɐ] T: -á -à [a] A: -a [ɐ], T: -á -à [a] A: -a [ɐ] A: -a [ɐ], T: -á -à [a] A: -am -ão [ɐw ̃ ̃ ], T: -ão [ɐ:̃ w̃] A/T: -ã [ɐ]̃ A/T: -ã [ɐ̃] T: -ãe [ɐ:̃ j]̃ A: -am -ão [ɐ̃w̃], T: -ão [ɐ:̃ w̃] A/T: -ã [ɐ̃] T: -ãe [ɐ:̃ j]̃

Mémoire de Master

+ + + + + + + + + + + + +

u/ú/um/unA: u- [u] A: u- [u] T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: u- [u] T: u- ú- [u] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

Résultat E [u], D [ɐw] ou H D [aw] ou H H E [ũᵑ] ou H H H D [ɐ̃w] ou H H H ou [ɲ] H H H ou [ɲ]

Exemples Roupa usada [„ɣo:w.pu„za.dɐ], [„ɣo:w.pɐw„za.dɐ] ou [„ɣo:w.pɐ u„za.dɐ] Sofá usado [so„faw„za.dʊ] ou [so„fa u„za.dʊ] Idiota útil [i.ʤ„jɔ.tɐ ‘u.tʃɪw] ; Será último [se„ɾa ‘uw.tʃɪ.mʊ] Forma untada [„for.mũᵑ„ta.dɐ] ou [„for.mɐ ũᵑ„ta.dɐ] Cara único [„ka.ɾɐ ‘ũ.ni.kʊ], Chamará Humberto [ʃɐ̃.ma„ɾa ũᵑ„bɛr.tʊ] Decisão unânime [de.si„zɐ̃:w̃ u„nɐ.̃ ni.mɪ] ; Órgão útil [„ɔr.gɐ̃w̃ ‘u.tʃɪw] Cristã ultrapassada [kɾis„tɐ̃w.tɾa.pa„sa.dɐ] ou [kɾis„tɐ̃ uw.tɾa.pa„sa.dɐ] Campeã última [kɐ̃ᵑ.pɪ„ɐ̃ ‘u:w.tʃɪ.mɐ] Mãe ultrapassada [„mɐ̃:j ̃ uw.tɾa.pa„sa.dɐ] ou [„mɐ̃.ɲuw.tɾa.pa„sa.dɐ] Cordão umbilical [kor„dɐ̃:w̃ ũᵑ.bi.li„ka:w] ; São únicos [„sɐ̃:w̃ ‘ũ.ni.kʊs] Xamã ungido [ʃa„mɐ̃ ũᵑ„ʒi.dʊ] ; Vilã única [vi„lɐ̃ ‘ũ.ni.kɐ] Mãe única [„mɐ̃:j ̃ ‘ũ.ni.kɐ] ou [„mɐ̃.ɲũ.ni.kɐ]

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Tableau 6 : terminaison e + a initiale -e/ê/é/em/ém/êm/en/én O+O

O+N

N+O N+N

A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: e (conjunção) [ɪ], que [kɪ] A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃ A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃

+ + + + + + + + + +

a/á/â/am/âm/an/ânA: a- [a] T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: a(s) (artigo ou preposição) [a] [as] T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: am- an- [ɐ̃ᵑ] A: am- an- [ɐᵑ̃ ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐᵑ̃ ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

Résultat D [ja] ou H D [„ja] ou H H [ja] D [‘jɐ̃] ou H D [jɐ̃ᵑ] ou H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Tarde anil [„tar.ʤja„ni:w] ou [„tar.ʤɪ a„ni:w] Torre alta [„to„ɣja:w.tɐ] ou [„to.ɣɪ ‘a:w.tɐ] Você adora [vo„se a„dɔ.ɾɐ] ; Maré alta [ma„ɾɛ ‘a:w.tɐ] O céu e a terra [u „sɛ:w ja „tɛ.ɣɐ] ; Que ali vai [kja‘li va:j] Forte ânsia [„fɔr„tʃjɐ̃:ᵑ.sjɐ] ou [„fɔr.tʃɪ ‘ɐ̃:ᵑ.sjɐ] Casebre antigo [ka„zɛ.bɾjɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] ou [ka„zɛ.bɾɪ ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Você andou [vo„se ɐ̃ᵑ„do:w] ; Chalé antigo [ʃa„lɛ ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Bem alto [„bẽ:j ̃ ‘a:w.tʊ] ou [„bẽ.ɲa:w.tʊ] Em anseios [„ẽ:j ̃ ɐ̃ᵑ„sej.ʊs] ou [„ẽ.ɲɐ̃ᵑ„sej.ʊs]

Tableau 7 : terminaison e + e initiale + + + +

e/ê/é/em/êm/en/ên-

A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ]

+

A: e- [ɪ]

T: -ê [e], -é [ɛ]

+

A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ]

A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ]

+ +

T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ]

T: -ê [e], -é [ɛ] A: -e [ɪ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃ A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃

+ + + +

T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ] A: e- [ɪ] [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

-e/ê/é/em/ém/êm/en/én O+O

O+N

N+O N+N

Mémoire de Master

A: e- [ɪ] A: e- [e] T: e- ê- [e] e- é- [ɛ]

Résultat E [i] ou H D [je] ou H D [je] [jɛ] ou H D [e:j] [ɛ:j] ou H H D [jẽ:j/̃ jẽ:ᵑ] ou H D [e:j]̃ [ɛ:j]̃ ou H H E [ĩᵑ] ou H H ou [ɲ] H

Exemples Noite escura [„no:j.tʃis„ku.ɾɐ] ou [„no:j.tʃɪ ɪs„ku.ɾɐ] Sempre existe [„sẽ:j.̃ pɾje„zis.tʃɪ] ou [„sẽ:j.̃ pɾɪ e„zis.tʃɪ] Grande êxito [„gɾɐ̃:ᵑ„ʤje.zi.tʊ] ou [„gɾɐ̃:ᵑ.ʤɪ ‘e.zi.tʊ] Filme épico [„fi:w„mjɛ.pi.kʊ] ou [„fi:w.mɪ ‘ɛ.pi.kʊ] Fé extrema [„fɛ:js„tɾẽ.mɐ] ou [„fɛ ɪs„tɾẽ.mɐ] ; Você está [vo„se:js„ta] ou [vo„se ɪs„ta] Pavê excelente [pa„ve e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ; Cadê ele [ka„de ‘e.lɪ] ; Você era [vo„se ‘ɛ.ɾɐ] Forte ênfase [„fɔr„tʃjẽ:j.̃ fa.zɪ] ou [„fɔr.tʃɪ „ẽ:j.̃ fa.zɪ] Você entrou [vo„se:j„̃ tɾo:w] ou [vo„se ĩᵑ„tɾo:w] ; Até então [a„tɛ:j„̃ tɐ:̃ w̃] ou [a„tɛ ĩᵑ„tɐ:̃ w̃] Você entra [vo„se ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] ; José entra [ʒo„zɛ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] Doce encanto [„do.sĩᵑ„kɐ:̃ ᵑ.tʊ] ou [„do.sɪ ĩᵑ„kɐ̃:ᵑ.tʊ] Vêm elas [„vẽ:j ̃ ‘ɛ.lɐs] ou [„vẽ‘ɲɛ.lɐs] Vem então [„vẽ:j ̃ ĩᵑ„tɐ̃:w̃] ; Deem ênfase [„de.ẽj ̃ ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ]

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Natasha DE VASCONCELLOS SANTOS SALLES

Tableau 8 : terminaison e + i initiale -e/ê/é/em/ém/êm/en/én O+O

O+N

N+O N+N

A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: -e [ɪ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃ A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃

+ + + + + + + + + + +

i/í/im/ím/in/ínA: i- [i] T: i- í- [i] A: i- [i] T: i- í- [i] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ]

Résultat E [i] ou H D [ji] ou H D [e:j] [ɛ:j] ou H H D [jĩ:ᵑ] ou H D [e:j]̃ [ɛ:j]̃ ou H H E [ĩᵑ] ou H H ou [ɲ] H

Exemples Pobre isolado [„pɔ.bɾi.zo„la.dʊ] ou [„pɔ.bɾi i.zo„la.dʊ] Grande ídolo [„gɾɐ̃:ᵑ„ʤji.dʊ.lʊ] ou [„gɾɐ̃:ᵑ.ʤɪ ‘i.dʊ.lʊ] Você iria [vo„se:j„ɾi.ɐ] ou [vo„se i„ɾi.ɐ] ; José iria [ʒo„zɛ:j„ɾi.ɐ] ou [ʒo„zɛ i„ɾi.ɐ] Cadê isso [ka„de ‘i.sʊ] ; Até isso [a„tɛ ‘i.sʊ] Presidente íntegra [pɾe.zi„dẽ:j„̃ tʃjĩ:ᵑ.te.gɾɐ] ou [pɾe.zi„dẽ:j.̃ tʃɪ ‘ĩ:ᵑ.te.gɾɐ] Você intimou [vo„se:j.̃ tʃi„mo:w] ou [vo„se ĩᵑ.tʃi„mo:w] Pajé índio [pa„ʒɛ ‘ĩ:ᵑ.djʊ] Morte instantânea [„mɔr.tʃĩᵑs.tɐᵑ̃ „tɐ.̃ njɐ] ou [„mɔr.tʃɪ ĩᵑs.tɐ̃ᵑ„tɐ̃.njɐ] Porém isso dói [po„ɾẽ:j ̃ ‘i.sʊ „dɔ:j] ou [po„ɾẽ‘ɲi.sʊ „dɔ:j] Comem inteiro [„ko.mẽj ̃ ĩᵑ„te:j.ɾʊ] ; Bem íntegro [„bẽ:j ̃ ‘ĩ:ᵑ.te.gɾʊ]

Tableau 9 : terminaison e + o initiale

O+N

+ + + + + +

o/ô/ó/om/on-

A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: e (conjunção) [ɪ], que [kɪ] A: -e [ɪ]

N+O N+N

A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃ A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j]̃

+ + + +

A: om- on- [oᵑ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

-e/ê/é/em/ém/êm/en/én O+O

Mémoire de Master

A: o- [o] T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o(s) (artigo) [u] [us] T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

Résultat D [jo] ou H D [jo] [jɔ] ou H H [jʊ] D [jo] ou H D [jo] ou H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Grande objeto [„gɾɐ̃:ᵑ.ʤjob„ʒɛ.tʊ] ou [„gɾɐ̃:ᵑ.ʤɪ ob„ʒɛ.tʊ] Esse olho [„e„sjo.ʎʊ] ou [„e.sɪ ‘o.ʎʊ] ; Ele olha [„e„ljɔ.ʎɐ] ou [„e.lɪ ‘ɔ.ʎɐ] Você olhou [vo„se o„ʎo:w] ; Até hoje [a„tɛ ‘o.ʒɪ] ; José olha [ʒo„zɛ ‘ɔ.ʎɐ] A terra e o céu [a „tɛ.ɣɐ jʊ „sɛ:w] ; Que os seus pés [kjʊsews „pɛs] Este homem [„es„tʃjo.mẽj]̃ ou [„es.tʃɪ ‘o.mẽj]̃ Desde ontem [„des„ʤjo:ᵑ.tẽj]̃ ou [„des.ʤɪ ‘o:ᵑ.tẽj]̃ Padre honrado [„pa.dɾjoᵑ„ɣa.dʊ] ou [„pa.dɾɪ oᵑ„ɣa.dʊ] Cadê onda [ka„de ‘o:ᵑ.dɐ] ; Fé honrada [„fɛ oᵑ„ɣa.dɐ] Também ousado [tɐ̃ᵑ„bẽ:j ̃ ow„za.dʊ] ou [tɐ̃ᵑ„bẽ.ɲow„za.dʊ] Ferem honra [„fɛ.ɾẽj ̃ ‘o:ᵑ.ɣɐ] ou [„fɛ.ɾẽ‘ɲo:ᵑ.ɣɐ]

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Tableau 10 : terminaison e + u initiale u/ú/um/un-

A: -e [ɪ] A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ]

+ + + +

A: u- [u] T: u- ú- [u] A: u- [u]

Résultat D [ju] ou H D [ju] ou H D [e:w] [ɛ:w] ou H

O+N

T: -ê [e], -é [ɛ] A: -e [ɪ]

+ +

T: u- ú- [u] T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

H D [jũ:ᵑ] [jũ] ou H

N+O N+N

A: -e [ɪ] T: -ê [e], -é [ɛ] T: -ê [e], -é [ɛ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: -em -en [ẽj]̃ , T: -ém, -êm [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

+ + + + +

A: um- un- [ũᵑ] A: um- un- [ũᵑ] T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

-e/ê/é/em/ém/êm/en/én O+O

D [jũᵑ] ou H H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Gente unida [„ʒẽ:j.̃ tʃju„ni.dɐ] ou [„ʒẽ:j.tʃɪ ̃ u„ni.dɐ] Forte uivo [„fɔr„tʃju:j.vʊ] ou [„fɔr.tʃɪ ‘u:j.vʊ] Você uniu [vo„se:w„ni:w] ou [vo„se u„ni:w] ; É humilde [„ɛ:w„mi:w.ʤɪ] ou [„ɛ u„mi:w.ʤɪ] Sê útil [„se ‘u.tʃɪw] ; Maré última [ma„ɾɛ ‘u:w.tʃɪ.mɐ] Tarde uma [„tar„ʤjũ.mɐ] ou [„tar.ʤɪ ‘ũ.mɐ]; Parte única [„par„tʃjũ.ni.kɐ] ou [„par.tʃɪ ‘ũ.ni.kɐ] Nasce um amor [„na.sjũᵑ a„mor] ou [„na.sɪ ũᵑ a„mor] Até um dia [a„tɛ ũᵑ „ʤi.ɐ] Guichê único [gi„ʃe ũ.ni.kʊ] Tem humildade [„tẽ:j ̃ u.miw„da.ʤɪ] ou [„tẽ.ɲu.miw„da.ʤɪ] Bem único [„bẽ:j ̃ ũ.ni.kʊ] ou [„bẽ‘ɲũ.ni.kʊ]

Tableau 11 : terminaison i + a initiale -i/í/im O+O O+N N+O N+N

A: -i [j] T: -i -í [i] A: -i [j] T: -i, -í [i] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ]

+ + + + + + +

a/á/â/am/âm/an/ânA: a- [a], T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐᵑ̃ ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

Résultat D ou H H H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Vai agora [„va:j a„gɔ.ɾɐ] ; Vai alto [„va:j „a:w.tʊ] Aqui atrás [a„ki a„tɾas] ; Senti asco [sẽj„̃ tʃi ‘as.kʊ] Vai andando [„va:j ɐ̃ᵑ„dɐ̃:ᵑ.dʊ] Vi andando [„vi ɐ̃ᵑ„dɐ̃:ᵑ.dʊ] ; Desci âncora [de„si ‘ɐ̃:ᵑ.ko.ɾɐ] Assim assustada [a„sĩ:ᵑ a.sus„ta.dɐ] ou [a„sĩ.ɲa.sus„ta.dɐ] Vim andando [„vĩ:ᵑ ɐ̃ᵑ„dɐ̃:ᵑ.dʊ] ou [„vĩ.ɲɐ̃ᵑ„dɐ̃:ᵑ.dʊ]

Tableau 12 : terminaison i + e initiale -i/í/im O+O

O+N

N+O N+N

A: -i [j] A: -i [j] T: -i -í [i] T: -i -í [i] A: -i [j] A: -i [j] T: -i, -í [i] T: -i, -í [i] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ]

Mémoire de Master

+ + + + + + + + + + + + +

e/ê/é/em/êm/en/ênA: e- [ɪ] A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: e- [ɪ] A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: e- [ɪ] A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

Résultat E [i] ou H D ou H E [i] ou H H E [j]̃ ou H H E [ĩ:ᵑ] ou H H E [ĩ:ᵑ], H ou [ɲ] H ou [ɲ] E [ĩ:ᵑ], H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Atrai estranhos [a.tɾa:is„tɾɐ̃.ɲʊs] ou [a.tɾa:j is„tɾɐ̃.ɲʊs] Sai errado [„sa:j e„ɣa.dʊ] ; Sai ele [„sa:j ‘e.lɪ] ; Sai ela [„sa:j ‘ɛ.lɐ] Caqui estragado [ka„kis.tɾa„ga.dʊ] ou [ka„ki ɪs.tɾa„ga.dʊ] Ouvi errado [ow„vi e„ɣa.dʊ] ; Ali ele foi [a„li ‘e.lɪ „fo:j] ; Vi ébanos [„vi ‘ɛ.ba.nʊs] Vai embora [„va:j„̃ bɔɾɐ] ou [„va:j ̃ ĩᵑ„bɔɾɐ] Dai ênfase [„da:j ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ] Daí então [da‘ĩ:ᵑ„tɐ̃:w̃] ou [da‘i ĩᵑ„tɐ̃:w̃] Aqui entram [a„ki ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ̃w̃] Alecrim estragado [a.le„kɾĩ:ᵑs.tɾa„ga.dʊ], [a.le„kɾĩ:ᵑ ɪs.tɾa„ga.dʊ] ou [a.le„kɾĩɲɪs.tɾa„ga.dʊ] Quindim excelente [kĩᵑ„ʤĩ:ᵑ e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ou [kĩᵑ„ʤĩ.ɲe.se„lẽ:j.tʃɪ] ̃ Jardim encantado [ʒar„ʤĩ:ᵑ.kɐ̃ᵑ„ta.dʊ], [ʒar„ʤĩ:ᵑ ĩᵑ.kɐ̃ᵑ„ta.dʊ] ou [ʒar„ʤĩ.ɲĩᵑ.kɐ̃ᵑ„ta.dʊ] Em mim entra [ẽj ̃ „mĩ:ᵑ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] ou [ẽj ̃ „mĩ‘ɲẽ:ᵑ.tɾɐ]

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Tableau 13 : terminaison i + i initiale -i/í/im O+O O+N

N+O N+N

A: -i [j] T: -i -í [i] A: -i [j] A: -i [j] T: -i, -í [i] T: -i, -í [i] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ]

+ + + + + + + + + + +

i/í/im/ím/in/ínA: i- [i], T: i- í- [i] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: i- [i] T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ]

Résultat E [j] ou H H E [j]̃ ou H H E [ĩ:ᵑ] ou H H H ou [ɲ] H ou [ɲ] E [ĩ:ᵑ], H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Pai inútil [„pa:j„nu.tʃɪw] ou [„pa:j i„nu.tʃɪw] Vi idoneidade [„vi i.do.nej„da.ʤɪ] ; Vi isso [„vi ‘i.sʊ] Vai instantaneamente [„va:js̃ .tɐᵑ̃ .tɐ.̃ nja„mẽ:j.̃ tʃɪ] ou [„va:j ̃ ĩᵑs.tɐᵑ̃ .tɐ.̃ nja„mẽ:j.̃ tʃɪ] Pai íntegro [„pa:j ‘ĩ:ᵑ.te.gɾʊ] Abacaxi inteiro [a.ba.ka„ʃĩ:ᵑ„te:j.ɾʊ] ou [a.ba.ka„ʃi ĩᵑ„te:j.ɾʊ] Vi índole [„vi ‘ĩ:ᵑ„do.lɪ] Assim igual [a„sĩ:ᵑ i„gwa:w] ou [a„sĩ.ɲi„gwa:w] Dá para mim isso [„da „pa.ɾɐ „mĩ:ᵑ ‘i.sʊ] ou [„da „pa.ɾɐ „mĩ‘ɲi.sʊ] Capim infestado [ka„pĩ:ᵑ.fes„ta.dʊ], [ka„pĩ:ᵑ ĩᵑ.fes„ta.dʊ] ou [ka„pĩ.ɲĩᵑ.fes„ta.dʊ] Manequim índia [ma.ne„kĩ:ᵑ ‘ĩ:ᵑ.ʤjɐ] ou [ma.ne„kĩ‘ɲĩ:ᵑ.ʤjɐ]

Tableau 14 : terminaison i + o initiale -i/í/im O+O O+N N+O N+N

A: -i [j] T: -i -í [i] A: -i [j] T: -i, -í [i] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ]

+ + + + + + +

o/ô/ó/om/onA: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

Résultat D [jo] ou H H D [joᵑ] ou H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Pai honesto [„pa:j o„nɛs.tʊ] ou [„pa:jo„nɛs.tʊ] Curti horrores [kur„tʃi o„ɣo.ɾɪs] ; Senti ódio [sẽj„̃ tʃi ‘ɔ.ʤjʊ] Pai honrado [„pa:joᵑ„ɣa.dʊ] ; vai onde [„va:j ‘o:ᵑ.ʤɪ] Me senti honrado [mɪ sẽj„̃ tʃi oᵑ„ɣa.dʊ] ; Vi honra [„vi ‘o:ᵑ„ɣɐ] Pudim horrível [pu„ʤĩ:ᵑ o„ɣi.vew] ou [pu„ʤĩ.ɲo„ɣi.vew] Assim honrado [a„sĩ:ᵑ oᵑ„ɣa.dʊ] ou [a„sĩ.ɲoᵑ„ɣa.dʊ]

Tableau 15 : terminaison i + u initiale -i/í/im O+O O+N N+O N+N

A: -i [j] T: -i -í [i] A: -i [j] T: -i -í [i] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ] A: -im [ĩᵑ], T: -im [ĩ:ᵑ]

Mémoire de Master

+ + + + + + +

u/ú/um/unA: u- [u], T: u- ú- [u] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um- [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

Résultat D ou H H H H H ou [ɲ] H ou [ɲ]

Exemples Pai ucraniano [„pa:j u.kɾɐ̃.„njɐ̃.nʊ] Desenvolvi úlcera [ʤɪ.zĩᵑ.vow„vi ‘u:w.se.ɾɐ] Pai único [„pa:j ‘ũ.ni.kʊ] Vi um pássaro [„vi ũᵑ „pa.sa.ɾʊ] Cetim ultra-fino [se„tʃĩ:ᵑ u:w.tɾa„fi.nʊ] ou [se„tʃĩ.ɲu:w.tɾa„fi.nʊ] Camarim único [ka.ma„ɾĩ:ᵑ ‘ũ.ni.kʊ] ou [ka.ma„ɾĩ‘ɲũ.ni.kʊ]

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Tableau 16 : terminaison o + a initiale a/á/â/am/âm/an/ân-

A: -o [ʊ] [w]

+ +

A: a- [a]

Résultat D [wa] ou H

A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ] com [koᵑ]

+ + + + + + +

T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐ̃ᵑ] T: am- an- âm- ân- â- [ɐ̃] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: a- [a], T: a- á- [a] articles a [a], as [as]

D [wa] ou H H D [wɐ̃ᵑ] ou H D [wɐ̃] ou H H H [kwa]

A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ]

+

A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

H

-o/ô/ó/om/on O+O

O+N

N+O

N+N

Exemples Procuro ainda [pɾo„ku.ɾwa„ĩ:ᵑ.dɐ] ou [pɾo„ku.ɾʊ a„ĩ:ᵑ.dɐ] ; Rio Amazonas [„ɣi:wa.ma„zo.nɐs] ou [„ɣi:w a.ma„zo.nɐs] Falo algo [„fa„lwa:w.gʊ] ou [„fa.lʊ ‘a:w.gʊ] Jiló amargo [ʒi„lɔ a„mar.gʊ] ; Vovô alto [vo„vo ‘a:w.tʊ] Carro antigo [„ka.ɣwɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] ou [„ka.ɣʊ ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Outro ângulo [„o:w„tɾwɐ̃:ᵑ.gu.lʊ] ou [„o:w.tɾʊ ‘ɐ̃:ᵑ.gu.lʊ] Paletó antigo [pa.lɪ„tɔ ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Bom assim [„bo:ᵑ a„sĩ:ᵑ] Dans la même note: Com a mãe [kwa „mɐ̃:j]̃ , com as meninas [kwaz mi„ni.nɐs] --

Tableau 17 : terminaison o + e initiale + + +

e/ê/é/em/êm/en/ên-

A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ]

+ + + + + + + + +

T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: e- [ɪ] A: e- [e], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ], T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: e- [e] [ɪ], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ], T: êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

-o/ô/ó/om/on O+O

O+N

N+O N+N

Mémoire de Master

A: e- [ɪ] A: e- [e]

Résultat D [wi] ou H D [we] ou H D [we] [wɛ] ou H D [o:j] [ɔ:j] ou H H D [wĩᵑ] ou H D [wẽ:j/̃ wẽ:ᵑ] ou H D [o:j]̃ [ɔ:j]̃ ou H H H H

Exemples Tento esquecer [„tẽ:ᵑ.twis.ke„ser] ou [„tẽ:ᵑ.tʊ ɪs.ke„ser] Bolo excelente [„bo.lwe.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ou [„bo.lʊ e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ; Rio Eufrates [„ɣi:wew„fɾa.tʃɪs] ou [„ɣi:w ew„fɾa.tʃɪs] Muito êxito [„mũ:j„̃ twe.zi.tʊ] ou [„mũ:j.̃ tʊ ‘e.zi.tʊ] Bobó estragado [bo„bɔ:js.tɾa„ga.dʊ] ou [bo„bɔ ɪs.tɾa„ga.dʊ] Bobó excelente [bo„bɔ e.se„lẽ:j.̃ tʃɪ] ; Vovó Édna [vo„vɔ ‘ɛʤɪ.nɐ] Caso encerrado [„ka.zwĩᵑ.se„ɣa.dʊ] ou [„ka.zʊ ĩᵑ.se„ɣa.dʊ] Boto ênfase [„bɔ„twẽ:j.̃ fa.zɪ] ou [„bɔ.tʊ ‘ẽ:j.̃ fa.zɪ] Maceió ensolarada [ma.sej„ɔ:j.̃ so.la„ɾa.dɐ] ou [ma.sej„ɔ ĩᵑ.so.la„ɾa.dɐ] Vovó entra [vo„vɔ ‘ẽ:ᵑ.tɾɐ] Próton é uma partícula [„pɾɔ.ton ‘ɛ „u.mɐ par„tʃi.ku.lɐ] --

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Tableau 18 : terminaison o + i initiale -o/ô/ó/om/on O+O

O+N

N+O N+N

A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ]

+ + + + + + + + + + +

i/í/im/ím/in/ínA: i- [i] T: i- í- [i] A: i- [i] T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ] T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ]

Résultat D [wi] ou H D [wi] ou H D [o:j] [ɔ:j] ou H H D [wĩᵑ] ou H D [wĩ:ᵑ] ou H D [o:j]̃ [ɔ:j]̃ ou H H H H

Exemples Tudo igual [„tu.dwi„gwa:w] ou [„tu.dʊ i„gwa:w] Primo Ícaro [„pɾi„mwi.ka.ɾʊ] ou [„pɾi„mʊ ‘i.ka.ɾʊ] ; Tio Igor [„tʃi„wi.gor] ou [„tʃi:w ‘i.gor] Vovô hilário [vo„vo:j„la.ɾjʊ] ou [vo„vo i„la.ɾjʊ] Só isso [„sɔ ‘i.sʊ] Ano incrível [„ɐ̃.nwĩᵑ„kɾi.vew] ou [„ɐ̃.nʊ ĩᵑ„kɾi.vew] Foro íntimo [„fo„ɾwĩ:ᵑ.tʃi.mʊ] ou [„fo.ɾʊ ‘ĩ:ᵑ.tʃi.mʊ] Avô impaciente [a„vo:j.̃ pa„sjẽ:j.̃ tʃɪ] ou [a„vɔ ĩᵑ.pa„sjẽ:j.̃ tʃɪ] Avó índia [a„vɔ ‘ĩ:ᵑ.ʤjɐ] ---

Tableau 19 : terminaison o + o initiale + +

o/ô/ó/om/on-

A: -o [ʊ] [w]

A: o- [o]

Résultat E [o], D [wo] ou H

A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ] com [koᵑ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ]

+ + + + + + + + +

A: o(s) (artigo) [u(s)] T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ] T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] articles o [u], os [us] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

E [u] D [wo] [wɔ] ou H H D [woᵑ] ou H D [wo:ᵑ] ou H H H [ku] H

-o/ô/ó/om/on O+O

O+N

N+O N+N

Mémoire de Master

Exemples Político honesto [po„li.tʃi.ko„nɛs.tʊ], [po„li.tʃi.kwo„nɛs.tʊ] ou [po„li.tʃi.kʊ o„nɛs.tʊ] Todo o mundo [„to.dʊ „mũ:ᵑ.dʊ] Como ostras [„ko„mwos.tɾɐs] ou [„ko.mʊ ‘os.tɾɐs] Pivô ousado [pi„vo ow„za.dʊ] ; Forró ótimo [fo„ɣɔ ‘ɔ.tʃi.mʊ] Bispo honrado [„bis.pwoᵑ„ɣa.dʊ] ou [„bis.pʊ oᵑ„ɣa.dʊ] Quebro honra [„kɛ.bɾw‘o:ᵑ.ɣɐ] ou [„kɛ.bɾʊ ‘o:ᵑ.ɣɐ] Avô honrado [a„vo oᵑ„ɣa.dʊ] -Dans la même note: Com o pai [ku „pa:j], com os homens [ku‘zo.mẽjs̃ ] --

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Tableau 20 : terminaison o + u initiale -o/ô/ó/om/on O+O

O+N

N+O N+N

A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -o [ʊ] [w] A: -o [ʊ] [w] T: -ô [o], -ó [ɔ] T: -ô [o], -ó [ɔ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ] A: -on [oᵑ], T: -om [o:ᵑ]

+ + + + + + + + + + +

Résultat E [u] ou H D [wu] ou H D [o:w] [ɔ:w] ou H H E [ũᵑ] ou H H D [o:w̃] [ɔ:w̃] ou H H H H

u/ú/um/unA: u- [u] T: u- ú- [u] A: u- [u] T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ] T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: um- un- [ũᵑ] T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

Exemples Carro usado [„ka.ɣu„za.dʊ], [„ka.ɣʊ u„za.dʊ] Feriado útil [fe.ɾi„a„dwu.tʃɪw] ou [fe.ɾi„a.dʊ ‘u.tʃɪw] Tricô usual [tɾi„ko:w.zu„a:w] ou [t ɾi„ko u.zu„a:w] Ioiô útil [jo„jo ‘u.tʃɪw] Prato untado [„pɾa.tũᵑ„ta.dʊ] ou [„pɾa.tʊ ũᵑ„ta.dʊ] Tamanho único [ta„mɐ.̃ ɲʊ ‘ũ.ni.kʊ] Xangô ungido [ʃɐ̃ᵑ„go:w̃„ʒi.dʊ] ou [ʃɐ̃ᵑ„go ũᵑ„ʒi.dʊ] Tarô único [ta„ɾo ‘ũ.ni.kʊ] ---

Tableau 21 : terminaison u + a initiale

O+N

+ + + +

a/á/â/am/âm/an/ân-

A: -u [w] T: -u -ú [u] A: -u [w]

A: a- [a], T: a- á- [a] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐᵑ̃ ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

Résultat D [wa] ou H H D [wɐ̃ᵑ] ou H

N+O N+N

T: -u, -ú [u] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ]

+ + +

A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃] A: a- [a], T: a- á- [a] A: am- an- [ɐ̃ᵑ], T: âm- ân- am- an- [ɐ̃:ᵑ] â- [ɐ̃]

H H H

-u/ú/um O+O

Exemples Céu azul [„sɛ:wa„zu:w] ou [„sɛ:w a„zu:w] Baú aberto [ba„u a„bɛr.tʊ] Camafeu antigo [ka.ma„fe:wɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] ou [ka.ma„fe:w ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] ; Meu anjo [„me„wɐ̃:ᵑ.ʒʊ] ou [„me:w ‘ɐ̃:ᵑ.ʒʊ] Baú antigo [ba„u ɐ̃ᵑ„tʃi.gʊ] Um amor [ũᵑ a„mor] Um antiquário [ũᵑ ɐ̃ᵑ.tʃi„kwa.ɾjʊ]

Tableau 22 : terminaison u + e initiale + +

e/ê/é/em/êm/en/ên-

A: -u [w] T: -u -ú [u] A: -u [w] A: -u [w] T: -u, -ú [u] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ]

+ + + + + +

A: e- [e] [ɪ], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ] T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: em- en- [ĩᵑ], T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ] A: e- [e] [ɪ], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ] A: em- en- [ĩᵑ], T: em- en- êm- ên- [ẽ:j/̃ ẽ:ᵑ]

-u/ú/um O+O

O+N

N+O N+N

Mémoire de Master

A: e- [e] [ɪ], T: e- ê- [e] e- é- [ɛ]

Résultat D [we] [wi] [wɛ] ou H H D [wĩᵑ] ou H D [wẽ:j/̃ wẽ:ᵑ] H H H

Exemples Meu exílio [„me:we„zi.ljʊ] ou [„me:w e„zi.ljʊ] ; Seu ego [„se„wɛ.gʊ] ou [„se:w ‘ɛ.gʊ] Baú especial [ba„u ɪs.pe„sja:w] Eu então vim [„e:w ĩᵑ„tɐ̃:w̃ „vĩ:ᵑ] Eu entro [„e:w‘ẽ:ᵑ.tɾʊ] ou [„e:w ‘ẽ:ᵑ.tɾʊ] Baú enterrado [ba„u ĩᵑ.te„ɣa.dʊ] Algum estranho [aw„gũ:ᵑ ɪs„tɾɐ̃.ɲʊ] ; um ébano [ũᵑ ‘ɛ.ba.nʊ] Pum empestiante [„pũ:ᵑ ĩᵑ.pes.tʃi„ɐ:̃ ᵑ.tʃɪ] ; Um êmbolo [ũᵑ ‘ẽ:j.̃ bo.lʊ]

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Tableau 23 : terminaison u + i initiale + + + + + + +

-u/ú/um O+O O+N N+O N+N

A: -u [w] T: -u -ú [u] A: -u [w] T: -u, -ú [u] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ]

Résultat D [wi] ou H H D [wĩᵑ] [wĩ:ᵑ] ou H H H H

i/í/im/ím/in/ínA: i- [i], T: i- í- [i] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ] A: i- [i], T: i- í- [i] A: im- in- [ĩᵑ], T: ím- ín- [ĩ:ᵑ]

Exemples Meu inimigo [„me:wi.ni„mi.gʊ] ou [„me:w i.ni„mi.gʊ] Baú igual [ba„u i„gwa:w] Seu íntimo [„se„wĩ:ᵑ.tʃɪ.mʊ] ou [„se:w ‘ĩ:ᵑ.tʃɪ.mʊ] Baú incrível [ba„u ĩᵑ„kɾi.vew] Jejum iniciado [ʒe„jũ:ᵑ i.ni.sja.dʊ] Jejum interrompido [ʒe„jũ:ᵑ ĩᵑ.te.ɣoᵑ„pi.dʊ]

Tableau 24 : terminaison u + o initiale + + + + + + +

-u/ú/um O+O O+N N+O N+N

A: -u [w] T: -u -ú [u] A: -u [w] T: -u, -ú [u] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ]

o/ô/ó/om/onA: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o] A: o- [o], T: o- [o], o- ó- [ɔ] A: om- on- [oᵑ], T: om- on- [o:ᵑ], o- [o]

Résultat D [wo] [wɔ] ou H H D [woᵑ] [wo:ᵑ] [wo] ou H H H H

Exemples Grau ótimo [„gɾa„wɔ.tʃɪ.mʊ] ou [„gɾa:w ‘ɔ.tʃɪ.mʊ] Sagu horrível [sa„gu o„ɣi.vew] Meu homem [me„wo.mẽj]̃ Hindu honrado [ĩᵑ„du oᵑ„ɣa.dʊ] Nenhum ódio [ne„ɲũ:ᵑ ‘ɔ.ʤjʊ] Um ombro [ũᵑ ‘o:ᵑ.bɾʊ]

Tableau 25 : terminaison u + u initiale -u/ú/um O+O O+N

N+O N+N

A: -u [w], T: -u -ú [u] A: -u [w] A: -u [w] T: -u, -ú [u] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ] A: -um [ũᵑ], T: -um [ũ:ᵑ]

Mémoire de Master

+ + + + + + + +

u/ú/um/unA: u- [u] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ] T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: um- un- [ũᵑ], T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ] A: u- [u], T: u- ú- [u] A: um- un- [ũᵑ], T: um [ũ:ᵑ], ú- [ũ]

Résultat E [w], D [wu] ou H H E [w̃], D [wũᵑ] ou H H H H H

Exemples Seu uniforme [se:w.ni„fɔr.mɪ], [se:wu.ni„fɔr.mɪ] ou [se:w u.ni„fɔr.mɪ] Nu humano [„nu u„mɐ̃.nʊ] Meu umbigo [me:w̃„bi.gʊ], [me:wũᵑ„bi.gʊ] ou [me:w ũᵑ„bi.gʊ] Pneu único [pɪ„ne:w ‘ũ.nɪ.kʊ] Baú único [ba„u ‘ũ.nɪ.kʊ] Nenhum universo [ne„ɲũ:ᵑ u.ni„vɛr.sʊ] Um umbuzeiro [ũᵑ ũᵑ.bu„ze:j.ɾʊ]

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Annexe 4 : Liaisons entre consonnes et consonnes ; liaisons entre consonnes et voyelles. Première colonne : Symboles orthographiques des consonnes finales Deuxième colonne : Symboles phonétiques des consonnes finales Troisième collone : Indication de Consonne ou Voyelle. Cs indique consonne sourde et Cv indique consonne voisée. Cette différenciation n‟apparaît que quand elle donne des résultats phonétiques différents dans une liaison avec une même consonne finale. Quatrième colonne : Résultat phonétique et exemple ; ou explication et exemple. Les consonnes occurant en fin de mot en PB sont /b/, /l/, /m/, /n/, /r/, /s/, /x/ et /z/. -b

[b]

C + V

-l

[w]

C +

[w̃], [j],̃ [ _ ᵑ] et [j],̃ [ _ ᵑ]

+

-r

-r [r]

+

-s

-s [s]

-m et -n

C V

+ -x -z

-x [ks] -z [s]

+ +

Mémoire de Master

V

C V Cs Cv V C et V Cs Cv V

Il n‟y a pas de changement phonétique. La paragoge peut être éliminée dans des passages rapides. Ex. : Sob tortura [„so.bɪ tor„tu.ɾɐ]. La paragoge est obligatoire et le résultat est une diphtongue ascendante. Ex. : sob as árvores [„so.bja„zar.vo.ɾɪs]. /l/ en fin de mot est une glissante. Il n‟y a pas de changement phonétique. Ex : cruel saudade [kɾu„ɛ:w saw„da.ʤɪ]. Diphtongue, triphtongue ou hiatus. Ex : qual harmonia [kwa:war.mo„ni.ɐ] ; qual homem [kwa„wo.mẽj]̃ En fin de mot, /m/ et /n/ constituent des diphtongues nasales. Il n‟y a pas de changement phonétique. Ex : nuvem rósea [„nu.vẽj ̃ ‘ɣɔ.zjɐ] En fin de mot, /m/ et /n/ constituent des diphtongues nasales. Voir liaisons entre voyelles et voyelles. Il n‟y a pas de changement phonétique. Ex : mar revolto [„mar ɣe„vo:w.tʊ] [ɾ]. Ex : mar azul [„maɾa„zu:w] [s]. Ex : aos seus tristes queixumes [awsews „tɾis.tʃɪs kej„ʃũ.mɪs] [z]. Ex : aos meus [awz „me:ws] ; mais vezes [ma:jz „ve.zɪs] [z]. Ex : todas as noites [„to.dazaz „no:j.tʃɪs] Il n‟y a pas de changement phonétique. [s]. Ex : voz trêmula [„vɔ:js „tɾẽ.mu.lɐ] [z]. Ex : paz na terra [„pa:jz nɐ „tɛ.ɣɐ] [z]. Ex : faz a festa [„fazɐ „fɛs.tɐ]

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Table des illustrations Toutes les figures sont des parties vocales de mélodies pour piano et voix, à l‟exception de la Figure 18. Figure 1 : Carlos Gomes (1836-1896) : Quem Sabe? (mesures 16-18)

29

Figure 2 : Villa-Lobos (1887-1959) : Nhapopé (mesures 17-22)

30

Figure 3 : Cláudio Santoro (1919-1989) : Cantiga do ausente (mesures 4-6 et 28-29)

31

Figure 4 : Cláudio Santoro (1919-1989) : Amor em lágrimas (mesures 13-15 et 18-19)

31

Figure 5 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Ária : Cantilena » (mesures 35-37)

32

Figure 6 : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « São João Da-ra-rão » (mesure 1)

33

Figure 7 : Villa-Lobos (1887-1959) : Quatro Canções da Floresta do Amazonas, « Cair da Tarde »

33

(mesure 22)

38

Figure 8 : Carlos Gomes (1836-1896) : Quem Sabe? (mesures 8-10)

38

Figure 9 : Waldemar Henrique (1905-1995) : Fiz da vida uma canção (mesures 37-45)

38

Figure 10 : Waldemar Henrique (1905-1995) : Valsinha do Marajó (mesures 65-67)

39

Figure 11 : Villa-Lobos (1887-1959) : Viola Quebrada (mesures 18-25)

45

Figure 12 : Francisco Mignone (1897-1986) : Assombração (Andrade, 1965, p. 84).

45

Figure 13 : Francisco Braga (1868-1945) : O Trovador do Sertão (mesures 11 et 12)

46

Figure 14 : Francisco Braga (1868-1945) : O Trovador do Sertão (mesures 14 et 15).

46

Figure 15 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Ária : Cantilena » (mesure 40)

47

Figure 16 : Ronaldo Miranda (1948-) : Retrato (mesures 19-20)

47

Figure 17 : Jorge Antunes (1942-) : Exercício de Prosódia (mesures 4-5)

48

Figure 18 : Villa-Lobos (1887-1959) : Choros nº 10, « Rasga o coração » pour orchestre et chœur

48

(mesure 192) Figure 19 : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « Ó Kinimbá » (mesures 13-18)

51

Figure 20 : Villa-Lobos (1887-1959) : Quatro Canções da Floresta do Amazonas, « Canção do amor »

51

(mesures 4-5 et 7-8) Figure 21 : Jayme Ovale (1894-1955) : Azulão (mesures 5-8)

53

Figure 22 : Alberto Nepomuceno (1864-1920) : Trovas, op. 29 nº1 (mesures 17-20)

54

Figure 23 : Ernani Braga (1888-1948) : Cinco Canções Nordestinas, « Engenho Novo » (mesures 5-6)

55

Figure 24 : Villa-Lobos (1887-1959) : Lundú da Marqueza de Santos (mesures 9-12)

56

Figure 25 : Camargo Guarnieri (1907-1993) : Três Canções Brasileiras, « Quebra o côco, menina »

58

(mesures 33-37) Figure 26 : Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras nº 5, « Dansa (Martelo) » (mesures 82-85)

60

Figure 27 : Alberto Nepomuceno (1864-1920) : Filomela, op. 18 nº2 (mesure 7)

60

Mémoire de Master

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Table des matières

Abstract

02

Abstract

03

Remerciements

05

Sommaire

06

Introduction

08

I. Bref historique de la musique brésilienne en portugais

11

II. Le Portugais Brésilien

13

A. B. C. D. E.

Le Portugais Brésilien versus le Portugais Européen Introduction à la prononciation du Portugais Brésilien Une prononciation standard dans d’autres langues La Rede Globo Normes pour la prononciation du Portugais du Brésil.

III. Guide phonétique pour la prononciation du Portugais Brésilien

13 17 18 18 20 23

A. L’accentuation

24

B. Introduction aux voyelles

28

1. Voyelles orales 2. Introduction aux voyelles nasales (VN) 3. Voyelles nasales 4. Diphtongue 5. Triphtongue 6. Hiatus C. Introduction aux Consonnes 1. Consonnes 2. Épenthèse D. Liaisons 1. Tableaux de liaisons entre voyelles et voyelles 2. Tableaux de liaisons avec consonne finale E. Fautes et erreurs récurrentes. Conclusion

Mémoire de Master

29 34 39 42 46 46 47 49 58 59 61 62 62 66

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Bibliographie A. B. C. D. E.

Bibliographie en Portugais Bibliographie en Français Bibliographie en d’autres langues Références Discographiques Références trouvées sur Internet

Annexes A. B. C. D.

Annexe 1 : L’Alphabet Phonétique International Annexe 2 : Transcriptions des mélodies brésiliennes sélectionnées. Annexe 3 : Liaisons entre voyelles Annexe 4 : Liaisons entre consonnes et consonnes ; liaisons entre consonnes et voyelles

Table des illustrations Table des matières

Mémoire de Master

67 67 70 70 72 72 76 76 77 84 95 96 97

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